Preview : Mistmare - PC

Mistmare - PC

Mistmare - PC

Genre : Jeu de rôle

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« Un jeu dont vous êtes le héros »
Vous êtes une nouvelle fois un « gentil » qui errera dans un univers étonnant qui laisse peu de place à la liberté d’action. Mistmare saura-t-il s'imposer comme un jeu de rôle face aux hits déjà en place ?
Après l’invasion sur PC de Morrowind et Arx Fatalis, il fallait s’attendre à recevoir quelques nouvelles de RPG en préparation un peu partout… C’est là que Mistmare pointe le bout de son nez. Des bonnes idées mais difficile d’innover tout le temps…

Un univers novateur

Mistmare se définit comme un jeu de rôle. C'est-à-dire que vous incarnez un personnage susceptible de s’impliquer dans des quêtes grandioses et épiques qui finira certainement par devenir un dieu bon et généreux sur un monde où le mal a été chassé. Mais dans le cas de ce titre d’Arxel Tribe, vous commencerez sur la bonne voie puisque vous êtes un moine inquisiteur très spirituel parti à l’aventure de sa vie…
Ca commence donc mal avec un personnage imposé pas vraiment attachant et dont l’histoire n’a pas le mérite d’être originale : vous êtes un Orphelin du « Fog » (brouillard en anglais), rescapé d’une attaque visant à réprimer la révolte des paysans de 1978. Oui ! Vous ne vous rappelez cette période de famine au temps de vos parents où les crises de démences, la faim et la peste ravageaient les terres de la République Romaine ? En effet, Mistmare ne présente pas un univers éloigné du notre, dans un médiéval plutôt mythique et magique. Mistmare est ce qu’on appelle une « uchronie », une version fantaisiste de l’Europe au Moyen-âge au XXème siècle. Le jeu mérite vraiment d’être complimenté pour avoir un univers attrayant et profondément novateur. D’autant que celui-ci ne résulte pas d’une crise d’aliénation d’un programmeur mais d’une volonté réelle de créer un monde envoûtant et immersif. Chaque détail agit en clin d’œil à notre réalité et montre le souci de la vraisemblance. On appréciera de parcourir les villes (Rome, Athènes, Stockholm…) et d’y retrouver des endroits connus mais ayant subi les effets d’un autre temps. De plus, le fantastique et la magie interviennent de façon discrète et astucieuse et teinte l’atmosphère de reflets « Gothic’s Dark Ages).
En bref, l’Europe s’est formée sans la disparition de la République Romaine et avec l’aide de l’Eglise mais a été envahie au XIVème siècle d’un Brouillard fantomatique où toute survie est impossible. L’Amérique n’a donc pas été découverte et l’Empire Ottoman guette nos frontières…

Une lourdeur aux airs de « déjà-vu »…

Si l’histoire étonne et change des canons du genre, il n’en reste pas moins que l’ensemble ne devient toujours pas vivant. Les cartes sont belles mais les endroits manquent parfois d’intérêt et l’originalité du contexte ne parvient pas à dissimuler le vide relatif du monde. Nombre de personnages occupent leurs temps à déambuler sans but et n’ont rien à dire. A l’inverse, certains personnages sont tellement volubiles que vous aurez la nette impression d’être face à un livre ouvert. Les dialogues sont composés de pans entiers de texte parfois indigestes destinés à enrichir vos connaissances. Aussi assommant qu’un cours. Vos interactions sont limitées à orienter le débat vers un autre sujet. Et il n’y pas de système de réputation qui influent sur les réactions des PNJs. Le monde de Mistmare ne fonctionne pas comme celui de Morrowind ou le joueur peut se mouvoir où bon lui semble. Les différentes cartes sont en effet interconnectées entre elles et donnent la sensation d’être enfermé. On notera néanmoins que les effets climatiques et le passage du temps sont présents et influent sur la magie. Les quêtes se révèlent de qualité inégale et restent dans des proportions relativement classiques par rapport à ce que le contexte présente. Cependant, les subtilités de la quête principale ne laisseront pas indifférent et on a envie de continuer et d’en savoir plus. On constatera cependant que le jeu fonctionne en épisodes et qu’il est impossible de se promener dans toutes les villes avant d’avoir achevé le précédent. Il est dommage que les personnages manquent aussi cruellement d’interactivité et de charisme.

Une jouabilité à revoir

Si le soft comporte des cinématiques réussies et une bande-son impeccable et immersive, les graphismes et le gameplay souffrent à l’heure actuelle de gros défauts. Sans être moche, Mistmare n’est pas une réussite. Les textures sont répétitives, peu détaillées. Elles ne parviennent pas à égaler en profondeur le monde qui se retrouve là cruellement classique.
Les personnages sont peu animés et ne brillent que par des costumes travaillés. Arxel Tribe utilise pourtant le nouveau moteur de LithTech, Jupiter (NOLF 2 -ND Tomate : Boarf, NOLF 2 n'est plus tout jeune...) mais ne parvient pas à donner du relief. Mais le gros point noir reste l’interface. Le jeu utilisant un moteur performant, habituellement destiné à des FPS (First Person Shooter) on se serait attendu à une vue subjective impeccable. Force m’est de constater qu’on est encore loin ! Les déplacements et l’interface se faisant à la souris, il est très difficile de se déplacer et d’orienter son angle de vision avec les flèches du clavier…La vue à la troisième personne possède un zoom appréciable (forcément…) mais les déplacements d’Isador sont erratiques et douteux. Pas brillant tout ça… d’autant que les menus ne sont pas exempts de défauts. Rien de bien original si ce n’est un journal particulièrement pratique et complet sur les évènements. Autre élément décevant, le combat. Si Morrowind versait dans l’abstraction et la simplification, Mistmare verse quant à lui dans le vague et l’approximatif. Les combos et positions sont nombreuses et variées mais l’interface rend le tout extrêmement difficile et imprécis. Un vrai supplice. Rien à dire en revanche sur la magie qui se divise en deux écoles traditionnelles.
Malgré des défauts évidents à deux mois de sa sortie, Mistmare n’est pas un mauvais jeu mais il n’apporte rien devant des titres comme Arx Fatalis et Morrowind. L’ambiance dépaysante parvient à passionner mais dédiera le jeu aux passionnés de RPG en manque d’aventure. Une présentation plus innovante aurait pu faire taire les criants défauts du titre mais on tombe ici dans une jouabilité difficile et imprécise. Affaire à suivre donc dans la version finale…
20 mars 2003 à 23h00

Par Mirage

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