Ai-je vraiment besoin de vous faire une présentation de Fallout? Non? Rien à faire. Fallout incarne encore pour beaucoup de joueurs la perfection dans les jeux de rôles en tour par tour. Son univers post-apocalyptique, sa réalisation impeccable et son scénario soigné ne lui a valu que des éloges sur l'ensemble de ses épisodes qu'ils furent le premier le second ou l'opus nommé "Tactics". Shadow Vault récupère le genre et tente de le remettre au goût du jour en se revendicant directement de la série Fallout. Autant vous dire que ma boîte de jeu a fait un drôle de vol plané quand j'ai vu cette énormité au dos du jeu et dans le manuel. On ne touche pas aux mythes.
Retour vers le passé du futur
Le mode campagne s'ouvre sur une scène d'introduction pour mettre en place le cadre du jeu. En pleine guerre froide, un missile nucléaire explose et déclenche un conflit atomique mondial qui ravage en moins de temps qu'il n'en faut un bon tiers de l'humanité. Ce premier missile n'avait pourtant pas été le fait des hommes, ou plutôt pas des hommes de cette époque, mais de ceux d'un temps éloigné, 1000 ans plus tard. Ces voyageurs du temps sont ainsi revenus sur Terre pour retrouver un monde pourvu en ressources et n'hésitent pas à massacrer leurs lointains ascendants (d'ailleurs on aurait pu s'attendre à un paradoxe digne d'un film d'anticipation) et à asseoir leur domination sur ce monde. Devinez quoi, on incarne un groupe de soldats survivants qui lutte pour mettre ces étrangers hors de la Terre. Voilà donc toute l'intrigue de Shadow Vault, qui nous met plus précisement dans la peau d'un général aussi charismatique qu'une éponge de mer et de son unité de bras-cassés.
"Une nouvelle dimension stratègique..."
...et la marmotte, elle met l'ogive nucléaire dans le silo en alu? Le jeu en lui-même n'est qu'une pâle copie de ce que fut Fallout premier du nom. Si en combat, le système de tour par tour permet de gérer l'action et de développer une petite stratégie, il se révèle nullissime dans les phases d'exploration. Chaque personnage que l'on contrôle possède en effet des points d'action à utiliser judicieusement pour attaquer et se déplacer, ce qui apparaît artificiel et mal pensé : en combat, la lenteur est de mise pour qui veut survivre, mais en déplacement, il nous faut près de cinq bonnes minutes pour faire un tour de jeu quand il n'y a pas de combat et que l'on possède un nombre modérés d'unités. Ceci crée un sentiment de lenteur terrible, anihilant toute reflexion et transformant le joueur en légume avachi sur sa souris et résolu à faire avancer ses bonhommes pour progresser. Lentement... très lentement... Du point de vue du combat lui même, on reste dans le domaine du connu : une option d'attaque au corps à corps, à distance et des compétences qui coûtent quelques points d'action -peu nombreuses d'ailleurs-. Relevons également les nombreuses imperfections comme l'impossibilité de selectionner tout son groupe dans un bâtiment et de devoir les faire sortir un à un ou encore des erreurs de traductions flagrantes.
Shadow Vault rien du tout
Le rapprochement avec la série Fallout est si apparent que l'ambiance sonore, peut-être seul point positif du jeu, en semble totalement tirée et ampute Shadow Vault de son seul mérite, celui de plonger dans une atmosphère glauqe et claustrophobe. A part cela, le déroulement du scénario s'avère bien difficile à suivre autant qu'il est stéréotypé, mais s'étale sur près de 21 chapitres ce qui devrait donner au final -étant donné le nombre d'heures incalculables que l'on passe à se déplacer- environ une quarantaine d'heures de jeu. Pour pallier à tout ces défauts, on peut toutefois noter que l'aspect graphique reste potable pour les décors, largement digne de Fallout (il fallait bien UN compliment) ce qui est déjà moins le cas pour les effets spéciaux comme les tirs de fusil et autres grenades explosives, passablement ratées.