Test : Cycling Manager 4 : Saison 2004-2005 - PC

Cycling Manager 4 : Saison 2004-2005 - PC
Partager
Chaque année depuis sa première apparition, la série des Cycling Manager réalise un come-back légitimement apprécié et surveillé par les fans de la Grande Boucle. Quatrième opus de la série, CM demeure le seul jeu qui a su se forger une bonne réputation chez tous les amateurs. Se basant beaucoup sur une simple mise à jour, cet opus semble pourtant vouloir décoller cette étiquette. Alors, peut-on parler de révolution, ou voit-on simplement là les signes d’une légère évolution ?
La première semaine de juillet lance le roulement de tambours annonciateur du grand départ, celui du Tour cycliste le plus réputé dans le monde. Au départ seulement connu en Europe, les triomphes de Greg Lemond ont permis à ce rendez-vous de s’émanciper au niveau international. Seulement ce tour-ci, car ceux d’Italie (Giro) et d’Espagne (Vuelta) ne connaissent pas la même ferveur. Qu’importe ! Chaque année annonce son lot de surprises, de révélations, de déchéances, de confirmations, de péripéties en tout genre. Cycling Manager, grâce à une science infuse de Focus dans le domaine cycliste, réussit à faire transparaître tous les mécanismes propres à ce sport. Le dernier rejeton persévère dans la voie dégagée par son plus grand frère pour faire tourner notre ordinateur aux sons des pédaliers.

La licence (presque) officielle

Se basant sur la licence officielle de la UCI (Union Cycliste Internationale), l’opus de Focus regroupe toutes les équipes engagées dans le Tour. On constate avec aigreur l’absence de certaines licences importantes comme celle qui couve l’équipe US Postal - Berry Floor qui s’est mutée en US Pystol ou celle qui s’accapare de l’allemand Ullrich qui répond dorénavant au nom de Ullruch (je trouve que cela fait encore plus germanique). Mis à part quelques exceptions (qui peuvent être corrigées si l’on déniche un patch circulant sur le net), on retrouve tout le casting des grandes équipes actuelles. Que ce soient les équipes françaises comme la FDJeux.com, celles d’Espagne, comme Euskaltel, celles d’Italie, telles la Fassa Bortolo ou celles d’Allemagne (T-Mobile Team et Gerolsteiner), elles répondent toutes présent à la convocation fraîchement déposée dans leur boîte aux lettres, soit une quarantaine. Ces-dernières sont réparties en trois catégories, définissant leur côte de popularité. Les teams de la principale catégorie participent à tous les Tours possibles (CSC, Rabobank etc.), celles de moindre prestige doivent obtenir de bons résultats et enfin, la dernière classe rassemble les équipes qui sont faibles, et pour lesquelles il faut vraiment se battre (Kelme & co.). Pour chaque équipe son challenge : le podium final, une victoire d’étape, le gain d’un maillot.

Une carrière de champion

Le but de ce jeu est donc de prendre les rênes d’une équipe, pour en être le directeur sportif. C’est alors qu’il faut tout gérer, tel un stratège. Avant d’entamer une compétition, mieux vaut s’entraîner avec son équipe. Ne comptez pas vous aventurer dans la nature sans préparation, car les autres écuries ne vous imiteront pas. N’abusez pas non plus de la forme des coureurs, car elle peut avoir une répercussion sur les étapes. En effet, chaque coureur dispose d’une barre d’énergie, qu’il faut respecter pour ne pas atteindre l’asphyxie. Les entraînements se font bien sûr par rapport à la spécialité de votre coureur (grimpeur, rouleur, sprinteur) et les lieux pour se former requièrent une méticuleuse sélection. Des attributs sont bien sûr modulables au fur et à mesure de la progression des « trainings » (le Tour marche à la mode américaine ces derniers temps) mais gare à la fatigue ! On admire ainsi le respect de la condition humaine (pas celle de Malraux !) propre à tous les individus, sauf celle de certains martiens bioniquement invincibles (encore la mode amerloque). Après avoir pris en main une équipe, il faut la façonner de façon à la rendre combattive, au moyen de recrutements rigoureux. Engager des coureurs, avec des offres décentes à proposer, bâtir un staff de grande renommée sont des étapes par lesquelles il faut impérativement passer. Pour suivre une vie normale de directeur, un calendrier est disponible pour aider à planifier à son aise les rendez-vous annuels de ses joyeux lurons.

En plus du mode Carrière, CM 4 délivre un choix de courses intéressant : tour, étape et classique sont autant de possibilités pour s’entraîner. Enfin, on peut s’essayer à un mode à plusieurs joueurs, qui peut atteindre dix joueurs sur internet et 20 en LAN.

T'es beau comme un vélo

On va oublier l’expression pour cette fois-ci. Je dis ça car, une fois n’est pas coutume, les graphismes de CM ne sont pas les plus beaux pour ne pas dire autre chose. Les progrès sont peu perceptibles et il faudrait dès à présent utiliser les grands moyens car un PC est une machine performante (Far Cry ou Half-Life en témoignent) ! Les décors sont parfois ternes et sombres, souvent vides (c’est flagrant lors des étapes montagnardes où tout est réellement dépeuplé, sans vrai public), et peu d’animations mettent en avant l’engouement des (télé)spectateurs pour ce sport. Il manque cruellement quelques chose à ce niveau, et cela pourrait être dommageable pour un possible cinquième opus. Les coureurs subissent également la loi des décors, c’est-à-dire qu’ils sont truffés de polygones et peu lisses. Toutefois, on parvient à reconnaître son équipe, pour peu qu’on s’y retrouve dans les options affichées à l’écran. Justement, on peut supprimer de nombreuses fenêtres inutiles en course, pour plus de clarté et d’aisance, comme les temps intermédiaires, les chutes, le classement provisoire etc. On en attendait pas moins pour cet épisode et le tout est bien plus agréable à l’œil.

Les nouveautés ?

Outre la considération de la fatigue et la possible suppression des fenêtres, le vélo en connaît un rayon dans les nouveautés cette année (admirez le jeu de mots) pour justifier l’achat de cette mouture. Attardons-nous en premier lieu sur les commentaires. Cette année a vu l’attribution de la parole à ce bon vieux Patrick Chassé de la chaîne sportive européenne. Malgré la verve de sa palabre sur les programmes télés, ses commentaires dans CM manquent cruellement de punch, de mordant : c’est trop plat et lorsqu’on ne s’endort pas, on sent une légère accentuation de sa voix qui semble trop forcée et artificielle. Bref, on jette son dévolu sur l’ambiance para-circuit qui ne brille pas vraiment non plus. C’est sympathique, mais trop effacé. Quant aux musiques jouées durant le côté management du soft, elle sont malheureusement bien peu nombreuses. Toujours au rayon nouveautés, Focus a eu l’intelligence de rajouter quelques nouveaux décors : en plus des anciens, on compte à présent le vélodrome de Paris-Roubaix ou la place de Liège (pour la fameuse course Liège-Bastogne-Liège). Brillante idée. Enfin, on apprécie le souci du détail puisqu’il nous est maintenant possible d’assister au podium post-étape, avec les remises de maillots quotidiennes. Entre ces trois nouveautés et l’interface fortement améliorée et personnalisable lors des courses (cf. paragraphe précédent), on perçoit les efforts consentis par Cyanide pour respecter les volontés formulées par les joueurs. Si seulement d’autres développeurs suivaient cette voie, on ne jouerait qu’à des chefs-d’œuvre.

Des évènements peu crédibles

Je ne parle pas bien sûr du maillot jaune de Thomas Voeckler qui, même s’il a eu de la chance, a dressé au et fort les convictions françaises, mais je parle des quelques anomalies qui peuvent être rencontrées dans cette version de Cycling Manager. Tout d’abord les problèmes d’IA dont font preuve les adversaires : quelles cruches ! Assez souvent, ils se mettent en travers de la route, pour boucher légèrement la route ou alors, ils chutent sans obstacle. De plus, on s’alarme devant l’incohérence des résultats finaux ou intermédiaires surtout lorsqu’on se bat pour quelques secondes pour revêtir un maillot. Sans être irritants, ces petits problèmes ont intérêt à ne plus se manifester pour éviter une lassitude compréhensible.
Même si tout le monde est triste de l’achèvement de ce 91ème Tour de France, il peut se consoler sur son PC car, à l’heure actuelle, CM demeure le meilleur (et seul) jeu proposant une gestion poussée et réaliste de l’univers cycliste. Avec un casting suffisamment complet et le côté facile d’accès et prépondérant de la gestion et de la stratégie, ce quatrième opus à de quoi plaire. Les graphismes parfois moyens, les quelques problèmes d’illogisme ou la bande-son inégale n’y peuvent rien : CM est un bon jeu, le meilleur depuis le premier opus, et, tel un Roger Lemerre : la sélection des champions (nom un peu périmé) en matière de foot, il plaira à tout fan de la grande reine
07 août 2004 à 15h48

Par

Points positifs

  • Licence
  • Gestion & stratégie
  • Accessibilité
  • Mode carrière

Points négatifs

  • Graphiquement inégal
  • Des incohérences
  • Inutilité des commentaires
Revenir en haut