Test : Project Igi 2 - PC

Project Igi 2 - PC
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David Jones et Sam Fisher ont-ils fait leurs classes ensemble ?
IGI 2 : « bête » suite ou rival de Splinter Cell ?
A l'heure où Splinter Cell fait son arrivée sur PC, le studio Innerloop nous produit le second opus d'un titre qui avait fait parler de lui il y a déjà deux ans sur PC. Que d'heures passées à l'époque (oui, c'était il y longtemps dans cet univers mouvant du jeu vidéo) avec ce titre qui comportait de grandes nouveautés: ce FPS avait le mérite d'insister sur une approche plus fine avec des missions d'infiltration où la discrétion était de rigueur. Il se dotait d'un moteur 3D plus particulièrement utilisé pour les simulateurs de vol qui se targuait de générer des environnements à l'immense superficie et permettant une profondeur de champ importante. On pouvait apprécier notamment une histoire pourvue de nombreux rebondissements avec des personnages charismatiques. Une recette aujourd'hui largement employée.

Alors quelles sont les nouveautés apportées par le soft ?

Concrètement, comme le dit si bien Anya, "on prend les mêmes et on recommence".
L'intrigue débute sur la récupération de nouvelle technologie et après de multiples répercussions, David Jones, aidé par sa grande copine Anya, se mettra à la poursuite de traîtres du groupe IGI. L'aspect graphique se base sur le même moteur que le premier volet mais on sera peut-être surpris de constater que le moteur a mal vieilli. Pourtant, un réel effort d'optimisation a été fait aux dires des programmeurs d'Innerloop: les intérieurs sont désormais mieux détaillés et les niveaux globalement plus diversifiés. Cependant, les textures, quoique variées, sont parfois grossières et plates tandis que la modélisation se pare toujours de reliefs bluffants mais carrés. La gestion des ombres est difficile à appréhender et peu claire. On déplore la pauvreté des animations désuètes de personnages qui ne clignent même pas des yeux et ne bougent même pas des lèvres ! Non, je ne chipote pas ! Lorsque votre personnage est abattu, la séquence est ridicule face au travail d'un Unreal Championship où le corps démantibulé s'écroule en fonction de ce qui l'entoure alors que vos yeux et vos doigts s'agitent furieusement sur votre prochaine cible et que vous n'avez même pas le temps de regarder !

Et ce n'est pas tout...

Le jeu souffre de plus de problèmes de collision assez importants et reste lourd même sur des configs puissantes. Mais dans ce tableau pas très brillant, on pourra quand même apprécier la modélisation réaliste des armes en vue subjective et à la troisième personne. Cette suite ne s'affranchit pas de son prédécesseur et se présente plus comme un gros add-on correctif que comme une digne suite. Les innovations de IGI 1 mettaient en relief les absences d'un mode multijoueur et l'impossibilité de sauvegarder en cours de mission qui sont maintenant disponibles. Le principal grief provient donc du fait que le soft ne surprend plus et se contente marcher sur les traces de l'ancien et d'utiliser des ficelles d'infiltration déjà vues dans Splinter Cell voire, pour les plus anciens, de Dark Project. Voici en vrac ce qui vous attend : David ne sera plus un véritable arsenal ni une cache d'armes portative mais pourra porter une arme de chaque catégorie (fusil, pistolet, armes blanches, grenades). Les armes, en grand nombre, ont des effets plus réalistes notamment dans le rechargement et le système de visée qui a été légèrement repensé avec l'inclusion de différentes positions et modes de course. On regrette juste que notre protagoniste ne possède pas plus de mouvements (Ahhh… Sam… te voir faire le grand écart où te coller contre le mur est tellement jouissif…). Les HUDs sont plus clairs et vraiment utiles. On note l'apparition de nouveaux gadgets : la caméra thermique (ne vous attendez pas au réalisme de celle de Sam) et un ordinateur radar plus pratique. La surprise vient de la possibilité de sauvegarder dans un nombre limité de fois selon la difficulté qui ajoute une dose de réflexion à l'aventure.

Dis, c'est quand même bien d'y jouer, alors ?

Oui ! Le jeu réserve de bon moment mais ne parvient pas toujours à convaincre. Les objectifs de vos missions seront souvent répétitifs : fini les désactivations temporaires de système de sécurité qui vous obligeait à surveiller votre timing où à faire fréquents allers-retours. Ici, on vous demandera presque systématiquement de le faire et cette insistance confine à l'agacement. Certaines missions sont bâclées tant au niveau du scénario que dans le design du contexte urbain (je pense à la Libye) Néanmoins nombre de missions sont à remplir dans un temps limité et sont vraiment immersives : vous devrez dynamiter un pont, tendre une embuscade, rejoindre la frontière seul et sans arme… et j'en passe. Outre le fait de pouvoir recommencer en mode difficile sans sauvegarder (j'adore ça !) un classement est inclus et permet de recommencer pour s'améliorer et obtenir de nouveaux grades. On goûtera d'évoluer dans des contextes géographiques et météorologiques souvent différents : La Russie, la Libye, la forêt, la neige, la pluie… Un petit mot pour dire que les musiques ont fait l'objet d'un grand soin et sont même disponibles indépendamment sur le CD d'installation et le site officiel. Leurs genres sont directement dépendants de la situation et du pays où vous vous trouverez. L'histoire, dont je tairai les subtilités, remploie des personnages connus ce qui donne un intérêt avéré aux missions.
Le choix d' IGI d'adopter une vue à la première personne pour un jeu d'infiltration est séduisant et excitant : cela génère un stress et un effet de surprise en vous obligeant à vous adapter et non pas à tout anticiper. En outre, il augmente la durée de vie du soft que l'on peut adopter sous un angle plus brutal (pan pan t'es mort… pan pan t'es mort… pan pan t'es mort…) comme un vrai Quake-like. Attention car l'IA est d'un niveau correct et une fois alertés, vos ennemis quadrilleront le secteur en formation organisée et décidée à vous trouver.

Le mode multijoueur

On attendait assez ce mode multijoueur pas vraiment nécessaire mais vu comme un manque dans le premier épisode. Il consiste en 5 missions scénarisées à l'intérêt variable et à la crédibilité douteuse. La tendance se voulant à l'infiltration, il est dommage que les parties tournent au " gunfight " acharné, en l'abscence d'autres modes de jeu. On ne peut pas utiliser les cartes de missions solos, ni les jouer à plusieurs, ni même recommencer la campagne en multi. Les cartes sont parfois désespérantes d'illogisme et compilées en mélangeant des éléments de décor appartenant au jeu solo. La vogue étant au bidouillage à l'aide d'éditeur, on constate qu'il n'y en a pas. Point positif, Codemasters annonce qu'il y aura rapidement des fichiers à télécharger sur le site officiel.
Un titre intéressant qui souffre d’un manque d’innovation évident. Cependant Innerloop a su se renouveler et corriger des défauts gênants. Bien sur, le choix et la comparaison se feront avec Splinter Cell… Un adversaire « poid-lourd » qui risque de faire de l’ombre à IGI2. Les théâtres d’opérations sont distincts de ceux de son concurrent (ils sont plus « militaire ») et trouvera son public. La présence d’un mode multijoueur, bien que de qualité inégale, est un atout en sa faveur vu que Splinter Cell n’en possède pas.
Le jeu saura néanmoins toucher les fans du premier qui y retrouveront des sensations similaires et un cachet envoûtant.
07 mars 2003 à 23h00

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Points positifs

  • Mélange réussi entre action et infiltration
  • Paysages immenses
  • Musiques

Points négatifs

  • Inégalités graphiques
  • Moteurs physique et graphique dépassés
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