Test : Marine Sniper - PC

Marine Sniper - PC

Marine Sniper - PC

Genre : Action, FPS

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Les FPS se suivent et hélas ici, ne se ressemblent pas. Marine Sniper n’est pas de cette catégorie de jeux qui dépeignent une trace immortelle dans le cœur des amateurs. Pourtant, ce volet peut se révéler connu pour certains car il est la suite de CTU Marine Sharpshooter. Je vais vous faire une confidence, je ne connaissais pas ce jeu, mais, au vu du contenu, j’en suis fier.
Pour combler et nourrir ma curiosité, je me devais d’entreprendre des recherches sur ce Sharpshooter. Étant un fan particulier de catch, je pensai indubitablement à une célèbre prise chère à ce bon vieux Chris Benoit, et détestée de HBK. Je pensais alors que Marine Sniper était la suite d’un jeu de lutte. Que nenni ! Il s’agit en fait de la suite d’une belle bouse grisâtre d’une vache vendéenne. Ma prof de SVT ne m’a jamais enseigné la faculté pour les excréments à se reproduire. Pourtant, dans ce cas, une déjection a donné une déjection. Un facteur chimique est intervenu : le développeur Jarhead, molécule qui se fait appeler « équipe de production », drôle de nom pour un tel élément. Décortiquons dans le laboratoire de Hardgamers ce produit encore méconnu de nos scientifiques.

Acte 1 : Départ

Alors que les plus grands jeux de FPS nous proposent soit des environnements imaginaires mais plausibles soit des lieux en proie à de véritables problèmes (Russie, Géorgie, Albanie, Brésil), Marine Sniper nous envoie voyager dans les fin-fonds de l’Afrique centrale, dans un pays aussi connu que les steaks de buffle dans le Périgord : le Burundi. Pour information (je sens parmi vous certaines âmes de géographes), le Burundi compte près de six millions d’habitants et sa capitale est Bujumbura. Oui, vous n’en avez pas grand-chose à faire, mais après tout, je n’en ai guère plus de ce jeu pustuleux. Ah, j’ai failli oublier de dire le but de ce voyage burundais : vous devez tout simplement sauver un président menacé par des terroristes. On connaît la chanson. Pourtant, contrairement à la plupart des jeux qui veulent délivrer un univers réaliste, celui-ci nous laisse sur notre faim. Car, en cherchant, j’ai trouvé que le Burundi a souffert pendant longtemps d’un conflit ethnique entre Hutus et Tutsis. Le président, originaire de cette deuxième population, devrait donc être retenu par des Hutus, vous me suivez toujours ? Mais alors, qu’est-ce qui empêche aux Tutsis, après toutes ces années de guérilla, de sauver leur président. Dans ma logique, on aurait pas du être envoyé ici pour sauver le président d’un pays dont on ignorait l’existence. Malgré tout, vous avez été envoyé par les américains (toujours des bons vieux samaritains ceux-là) avec un coéquipier, semblant tout droit s’être échappé de Men in Black : W (prononcer à l’anglaise).

Acte 2 : Nausées

Une section spéciale d’intervention est bâtie de telle sorte que si l’un des membres est en difficulté, l’autre puisse lui prêter main forte. Or, les développeurs n’ont sans doute pas capté ce comportement fondamental puisque, à part vous énerver et vous faire rire, il ne sait rien faire. Il s’improvise même parasite, car, là où l’on passe, il nous obstrue sans cesse le passage, nous bouche la vue, bref, nous embête royalement, à tel point que je lui ai déjà fait goûter mon pistolet. À ce propos, elles sont éminemment nombreuses avec un fusil à lunettes (logique si l’on décortique le titre) complété par un magnifique pistolet et un couteau hyper-tranchant. Vous vous imaginez, partir avec un unique compagnon tuer une multitude de mercenaires accompagné seulement de trois armes. Parfaitement dérisoire. Le ridicule se dissipe au fur et à mesure de la progression, à force de voir la bêtise, pour ne pas dire autre chose, des ennemis. Jarhead atteint là des sommets. La plupart des preneurs d’otages sont atteints d’une cécité semble-t’il commune à tous. Tous ? Non, seul quelques irréductibles tiennent tête à l’envahisseur (l’esprit Astérix) : en effet, une poignée de révolutionnaires demeurent au stade de myopie. C’est flagrant de voir que lorsqu’on se trouve à cinq mètres d’un vilain, il n’esquisse pas le moindre mouvement ; pis, il se laisse volontairement faire tuer. L’addition de ces ânes et de notre homme peu évolué mentalement donne un jeu vraiment pas passionnant ; on peut donc se plaindre de la platitude significative de Marine Sniper, qui exclut toute pression et tout rebondissement dans la progression, facteurs relançant habituellement tout l’intérêt et la force d’un soft. Aucun regret à ressentir toutefois, le jeu étant nauséabond dans tous les domaines.

Acte 3 : Poubelle

Non content de proposer un gameplay sans saveur, Jarhead ne fait pas dans la demi-mesure et persiste dans la nullité. On apprend au moins qu’ils sont entêtés ces gars ! Les graphismes seraient potables si nous vivions durant l’ère glaciaire. Sans aucune originalité, les textures sont ternes et les bugs obtiennent une place vitale pour l’esthétisme du jeu. En outre, aucun effet visuel n’est valable pour les rétines. Les animations sont ringardes, répétitives, bref, à oublier. Les musiques, habituelles charnières d’un FPS (Rainbow Six etc.), méritent un bannissement sur une île de l’Antarctique. Ce qui m’a fait vraiment marrer, je me dois de le dire, c’est l’absence d’un mode multi joueurs. Avouez que c’est drôle de savoir que l’on est désormais capable de jouer avec les consoles sur internet depuis la Dreamcast, et qu’il est impossible ici de jouer ne serait-ce qu’à deux : un atout de moins dans la besace décidément bien vide de Marine Sniper. Il va de soi que la durée de vie ne dépasse pas la corolle d’une marguerite. Décidément, rien ne parvient à sauver de la noyade cette mouture d’un développeur qui, à l’instar de Davilex, pourrait se forger une belle réputation.
Malgré des bons graphismes, non je rigole, malgré rien du tout, Marine Sniper trouve sa place dans cette classe de jeux qui offrent une belle tranche de délire. Il faut être honnête : ce jeu n’apporte vraiment rien. C’est inqualifiable à cette époque où les titres ne cessent de se disputer la palme de la beauté. MS n’aura pas cette palme, mais une médaille ; en effet, le lancé de disque est une discipline olympique et on peut la pratiquer avec ce CD à l’approche des jeux athéniens. Hé, messieurs les officiels de J.O., à quand le lancé de déchets dans la poubelle ? On est tellement servi ces-derniers temps !
10 août 2004 à 10h14

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