Test : Serious Sam : Second Contact - PC

Serious Sam : Second Contact - PC
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Serious Sam 2 est la suite tant attendue de Serious Sam premier du jeu, sorti un peu avant l'été 2001. Mine de rien, ça fait deux Serious Sam en même pas un an !
Dans le petit monde des gamers des jeux d’action pure, le plaisir de nouvelles sorties est rare. Cependant, lorsque cela arrive, le jeu devient souvent mythique. Souvenez-vous : le 10 décembre 1993 sort « Duke Nukem 2 » auquel suit le mitigé « Duke Nukem 3D » le 29 janvier 1996 (jeux 3D Realms). Ces deux versions sont tout de même les références de ce genre de jeu, un genre épuré de toutes subtilité. Le but y est toujours très simple. Vous incarnez un personnage qui a un but (ou pas : Duke se lançait contre les extra-terrestres parce qu’ils avaient cassé sa voiture !) dans un monde jamais très compliqué sans énigmes mais très fréquenté par toute sorte de monstres avec lesquels vos relations sont plutôt tendues. En clair, vous n’êtes pas la pour réfléchir mais pour tirer, tirer, encore et toujours. Je tiens à remarquer que jamais aucun jeu n’a vraiment su prendre la relève depuis la série mythique de 3D Realms. Ce sont des branches différentes que nous ont offerts les lignées « Half-Life », « Doom », « Unreal » . . . Tout ceci pour dire que si les épisodes de Serious Sam n’ont, selon moi, pas l’étoffe de ces grands jeux, c’est pour l’instant le titre qui se rapproche le plus de l’esprit exploité jadis par l’ancêtre Duke.

La suite des aventures de Sam « Serious » Stone

Les fans des jeux d’action peuvent déjà se réjouir de l’année 2001 qui a vu la naissance de nombreux jeux appelés à devenir légendaires : Max Payne, Opération Flashpoint, Undying et bien sur Serious Sam : Premier Contact. Comment oublier Serious Sam ? Pendant que le gros des développeurs étaient occupés à nous pondre un après Half-Life démesuré, un développeur assez peu reconnu édite un jeu que beaucoup ont classé comme le nouveau Doom. Serious Sam n’a pas de scènes cinématiques, ni d’interaction entre personnages ou tout autre gadget qui sont devenus omniprésents dans les récents shoot à la première personne. Au lieu de tout cela, le concept (bien ancien mais si bon !) retient toute sa consistance sur une action de tous les instants. Le joueur ne doit subir aucun répit, ou presque. Le logiciel vous envoie des vagues et des vagues d’ennemis à la charge dont la taille varie de celle du crapaud à celle d’une montagne ! Le jeu prend là beaucoup d’intérêt, particulièrement lorsque l’on sait qu’il propose un mode coopératif allant jusqu’à 4 joueurs, en écran splitté (j’y reviendrai plus tard). Donc, si je récapitule les arguments de Serious Sam, je trouve : 1. Action permanente et multitude ; 2. Mode coopératif ; voici donc le troisième : son prix (inférieur 30 €).
Croteam, le développeur de Serious Sam, revient donc cette année . . . avec un deuxième titre ? Pas tout à fait ! Le but à en fait été de créer de nouveaux niveaux suite au succès du premier volet. Croteam le dit lui-même par le titre : Serious Sam : Second Contact. Le scénario, toujours délirant, tient de la folie pour donner un sens à l’ensemble des deux volumes.

Un scénario tiré par les cheveux

Je vous rappelle l’histoire : au 22é siècle, l’humanité est en grand danger. Son seul salut est de remonter dans le temps et de le modifier. Heureusement, une civilisation extra-terrestre, toujours au courant de notre évolution, a pris le soin de placer des téléporteurs sur terre et ce à diverses époques. Chaque civilisation a un téléporteur. Heureusement encore, vous, c’est-à-dire Sam Stone, êtes le joyeux prétendant au suicide qui va s’en aller sauver l’humanité. Je vous préviens, Sam a un ordinateur implanté dans le cerveau. Dés que vous entrez dans une salle, il ne peut pas se retenir de vous donner plein de messages sur la pièce (99%, c’est du bla-bla et 1% de l’info utile), mais c’est fait avec humour. Votre ennemi n’a pas changé, vous devez tous les monstres à ce cher Mental. Dans le premier volet, vous vous êtes retrouvé embarqué dans un vaisseau spatial qui vous mène direct à vos objectifs. Pas de chance, vous vous crachez en pleine forêt et il y a déjà plein de monde pas très sympa pour vous accueillir. C’est dans ces instants que l’on s’attache à Sam. Cela est facilité par un casting extra pour la voix de Sam : vous entendrez ainsi la voix de doublure française de l’acteur Bruce Willis exprimer les réactions de votre personnage. Ne comptez pas sur Serious Sam pour vous procurer du suspense : dés les 3 premiers niveaux (sur 12 au total plus les secrets), vous aurez déjà manipulé toutes les armes et lorsque vous arrivez quelque part, il n’y a pas de questions à se poser, tirez, tirez, tirez ! La règle est simple : une nouvelle salle, un interrupteur actionné ou un objet ramassé provoque l’apparition d’innombrables bestioles. Au niveau de l’arsenal de Sam, je peux vous assurer qu’il est très complet. Vous trouverez 13 armes différentes dont 4 nouvelles : tronçonneuse, lance-feu, bombe fatale (radicale) et le fusil sniper, de loin la meilleure.

Joli, mais pas très innovant...

Si le jeu n’innove pas, il n’en reste pas moins palpitant et nous fait revivre les combats acharnés de Duke Nukem en 1994. Pratiquement calqué sur le premier contact, il innove sur les armes, on l’a dit, mais surtout sur la qualité graphique de l’ensemble du jeu. Bien plus agréable, les concepteurs ont tout misé sur la conception des niveaux qui sont tout simplement pharaoniques. Je pense là notament au troisième niveau : après avoir déboulé dans un étroit couloir (contenant son lot de monstres), on découvre une immense plaine. A l’œil nu, on se dit, tiens, c’est grand, mais il n’y personne. Erreur ! Ils sont plusieurs centaines et ils sont déjà là, mais pour les voir et avoir une chance de les tuer avant qu’ils n’aient comblé l’immense distance, il faut vite sortir le fusil sniper. Des scènes à forte intensité comme celles-ci font la richesse du jeu et leur multitude est largement appréciée.
Je vous parlait tout à l’heure de modes additionnels, en voici les détails : d’une part, vous pouvez jouer en solo en mode aventure ou en réseau (deathmatch, zones, …) et ce dans cinq degrés de difficulté différents plus un sixième degré caché. D’autre part, vous pouvez la vivre à plusieurs, c’est-à-dire de 2 à 4 joueurs en écran splitté. Plus vous serez nombreux et plus vous rencontrerez une opposition importante. Vous pouvez également si vous êtes un inconditionnel de Max Payne, jouer en vue à la troisième personne.
L’interface et quand à elle toujours très simple, vous récapitulant votre état de santé, les armes et munitions disponibles, le contenu de votre chargeur, ... Vous avez la possibilité de changer le curseur de forme. Comme dans le premier Contact, le curseur vire du vert au rouge lorsque vous le pointez sur un ennemi. Cela vous indique son état de santé.
Vous rencontrerez une plus grande variété d’ennemis mais le phénomène des vagues de charges étant nettement moins présent dans Serious Sam 2, vous aurez moins l’occasion de les rencontrer.

... et outrageusement gourmand. Et si il n’y avait que ça !

Le portrait que je vous ai pour l’instant dressé de ce jeu est assez éloquent. Mais parlons maintenant de ses défauts ! De loin, et en numéro 1, il faut souligner la lourdeur, l’impensable besoin de ressources du logiciel : la configuration recommandée est à un CPU 933 Mhz avec 128 Mo de RAM. En dessous, je vous préviens, dés que vous rencontrez des ennemis, du fait de leur nombre, les scènes sont saccadées. Imaginez mon courage lorsque, à 2 joueurs en splitté sur un « pauvre » Duron 700 Mhz, j’ai terminé ce titre dans le mode « Très Difficile car à 2 images par secondes ». Pour que le mode splitté du deuxième volet ne saccade pas, il faudra repasser car, après test, je vous atteste qu’un Athlon 1500+ n’y suffit pas ! Précisons tout de même que le premier contact n’est absolument pas concerné par ce problème.
Second reproche, commun cette fois aux deux titres : la configuration des contrôles. Déjà complets, si vous jouez à plusieurs, vous allez piquer une crise : je suis allé jusqu’à 3 = 1 clavier et souris + 1 Sidewinder (USB) + 1 manette analogique (port manette via carte son), et résultat, 45 minutes de configuration. Et puis, il faut admettre que l’on perd beaucoup de gameplay en utilisant un pad.
Troisième grief : l’intensité. le concept décrit plus haut est respecté, mais pas aussi bien que dans le premier épisode. Ici, on rencontre des épreuves particulières comme des salles sans gravité, ou dont les murs ou le sol vous font bondir de 30 mètres qui n’étaient pas forcément nécessaires car pas dans l’esprit du jeu dont nous parlions tout à l’heure... Enfin, bref, saluons l’effort d’imagination car pour ce qui est des énigmes, c’est tout simple : il n’y en a pas. Si une porte ne s’ouvre pas, que vous avez tout visité, prenez la peine de lire les messages de votre robot pipelette qui vous écrit noir sur blanc le chemin à suivre.
Enfin, on peut éventuellement reprocher à Serious Sam : Second Contact d’être un peu court. Etant donné le style du jeu, vous vous serez lassé avant de l’avoir terminé dans toutes les difficultés. Le mode Multijoueur est très moyen à mon goût. Je ne pense pas que ce type de jeu soit à exploiter en réseau autrement qu’en coopératif.

Conclusion

Serious Sam n’est pas un nouveau jeu, c’est une suite. A quelques détails prés, on retiendra surtout l’effort dans la conception des niveaux, assez impressionants. Les passionnés de Duke Nukem y trouveront leur compte, mais que vous le soyez ou non, je vous conseille d’attendre qu’il soit édité en réédition... et que votre machine soit assez puissante. Ce n’est pas un jeu de premier rang. Autrement dit, on aurait peut-être dû en rester au premier contact, parce que là, on s’enlise un peu.
Vous n'avez qu'à regarder le joli paragraphe "conclusion" présent dans le test pour tout savoir.
07 février 2002 à 23h00

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Points positifs

  • Graphismes agréables
  • Nouveaux monstres

Points négatifs

  • Pas d'innovations
  • Moteur graphique lourd
  • Configuration pénible
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