Test : Hellforces - PC

Hellforces - PC
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Pour créer un bon doom-like, je croyais qu'il suffisait d'y mettre de gros flingues et plein de monstres. Depuis HellForces, j'ai bien été obligé de revoir mon jugement, tant on touche le fond ici.
HellForces vous met dans la peau d'un mec pas beau, moche et laid devant tuer tous les zombies qu'il rencontre sur son chemin. Le synopsis, bien que très peu inspiré, me semblait intéressant puisque rappelant les grands noms du doom-like bourrin, tels que Serious Sam et Painkiller. Certes, on avait déjà eu droit à quelques daubes style Will Rock et Area 51, mais cela n'avait pas suffit pour calmer mes pulsions sanguinaires.

L'enfer fait rire

Après de longues minutes de chargement sur mon Athlon 64 3400 et son giga de RAM, me voilà propulsé dans le premier niveau. Comme dans tout doom-like qui se respecte, j'ai pris soin de zapper la cinématique. Me voilà alors dans une ruelle sombre, armé d'une espèce de pied de biche ce qui n'est pas sans rappeler les débuts du mythique Kingpin, doom-like bourrin sorti en 1999 où vous incarniez un clochard. Dès les premières secondes, j'ai déjà affaire à mon premier zombie. Ridiculement animé, il s'avance vers moi à la vitesse d'un mollusque épuisé. Je fonce vers lui, je dégaine mon arme et je lui tape dessus. Arf raté. Je vise un peu plus précisément et paf, en plein dedans. Ca commence bien : si au corps à corps, il faut prendre le soin de viser, ça promet pour la suite ! Quelques zombies plus tard, j'entends quelques coups de feu. Je me retourne et là, devant moi, l'horreur : des gardes armés de flingues. Un dilemme s'offre alors à moi : foncer vers eux avec mon pied de biche ou me laisser me faire abattre sans rien faire. Nouveau constat : Hellforces est le seul doom-like où on est obligé de perdre des points de vie pour pouvoir avancer. Et si j'étais nul et que je me traînais avec un seul point de vie, j'aurais fait quoi, hein ? 'Fin bref, ce n'était pas le cas ici (huhu, je suis trop fort) et une fois les ennemis atomisés et leurs flingues récupérés, j'ai alors la chance de pouvoir dégommer les méchants à distance. Hop, un petit tir dans la tête du nouveau zombie qui tente de m'approcher. Cool, ils ont quand même pensé à gérer la localisation des dégats. Mieux encore : la tête explose ! Mais ? Mais ? Mais ? Ce foutu zombie n'est pas mort ? Pire encore : il continue à avancer vers moi comme si de rien n'était ? A quoi sert le headshot dans ce cas-là, que diantre ! Allez hop, quelques petits tirs un peu au pif et fini le zombie ! Un petit peu plus loin, me voilà encore face à un monstre récalcitrant. Comme j'avais déjà remarqué que l'IA se résumait à "moi vois moi avancer moi tuer" et "moi pas encore avoir vu toi donc moi attendre", je me dis que la meilleure technique pour bloquer un zombie, c'est de mettre une caisse devant lui, pour l'empêcher d'avancer. Aussitôt dit, aussitôt fait : le zombie n'a même pas la capacité de contourner l'obstacle. Hop, je laisse le jeu tel quel (pas besoin de mettre pause : ça fait bizarrement ramer le jeu, tout comme la sauvegarde rapide), je vais pisser, boire un coup et je reviens : le zombie est toujours là, en train d'attendre patiemment. Je commence à sortir mon pistolet et... boarf fuck non, allez ECHAP puis EXIT.

Un jeu d'enfer

Bref vous l'aurez compris : HellForces, à défaut d'être un bon doom-like et même d'être un bon jeu tout court, est un monument du rire. Alors même si niveau graphique, il y a quelques passages qui restent corrects (effets DirectX 9, Pixel Shader 2, deux-trois niveaux pas trop moches), niveau sonore en revanche, ça devient déjà plus drôle. Entre les bruitages faits à la bouche, les voix ridicules (en VO) et la musique qui est en fait une boucle de 20 secondes répétée pendant toute la durée du niveau, on aura vite fait de couper le son et de se remettre le dernier single de Lorie pour se donner la pêche. Mais que ce serait HellForces sans son level design ridicule, mêlant labyrinthes étroits et répétitifs, lieux classiques au possible, et passages plate-formes infaisables à cause de ce gameplay foiré, la piètre fluidité de son moteur graphique sur des configs modestes, son impossibilité de changer de résolution graphique en cours de partie ? La liste est de toute façon trop longue pour être énumérée ici.
Après m'être tapé ce test, je ne peux que déplorer le fait que nous n'ayions toujours pas de doom-like potable depuis Far Cry et Painkiller, pourtant vieux de plus d'un an : à chaque nouveau titre, nous avons droit à une déception. Après Chrome Specforce et Boiling Point, c'est maintenant HellForces qui nous fait comprendre que ce genre tombe en perdition. C'est à s'en dégoûter des doom-like et je peux vous dire qu'après un jeu tel que celui-ci, j'en finirais même par douter de l'avenir de STALKER, F.E.A.R. et Serious Sam 2.
Pour 40 €, voilà de quoi vous faire éclater de rire même si vous avez les lèvres gercées (quoiqu'avec le temps qu'il fait dehors, ce serait bien difficile). Ou vous faire pleurer. Tout dépend de votre situation financière. HellForces, c'est un doom-like ridicule, au gameplay raté, au level design immonde, à la bande-son répétitive et... boarf, les diminutifs me manquent. POUBELLE !!!
14 juillet 2005 à 00h09

Par

Points positifs

  • Pas toujours moche

Points négatifs

  • Une véritable honte pour le genre
  • Le seul doom-like au gameplay raté
  • Bruitages, level design, IA, moteur physique, bugs, lenteurs, lags, musiques, 90% du graphisme des niveaux, etc. etc.

Gribouillé par...

Monsieur Tomate

Monsieur Tomate

Grand gourou

Depuis la fondation de GameHope en septembre 1999 sous le nom de HardGamers, le taulier du coin n'a cessé d'abuser de son fouet pour faire régner la terreur parmi son équipe. Ingénieur en informatique le jour, tyran impitoyable sur GameHope la nuit, on ne l'arrête jamais et gare à vos fesses si vous vous trouvez au travers de sa route lorsqu'il a en tête un énième plan diabolique, vous risqueriez de boîter le lendemain...
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