Après sa sortie Xbox à la fin de l'année 2002, Ubi Soft nous sort enfin ses adaptations PC et PS2. On va commencer par la version PC, parce que c'est celle-là que j'ai eue en premier. Hum ouais c'est vrai, cette intro commence mal...
Tour d'horizon
Splinter Cell est un jeu d'infiltration à la
Metal Gear Solid 2. Par rapport aux autres plagiats,
Splinter Cell a bénéficié d'un gros budget et a été conçu par une équipe brillante, ambitieuse et motivée. Zappons le scénario, qui sans être inintéressant, n'atteint pas des sommets et de toute façon, n'est pas crucial pour ce type de jeu puisqu'en théorie, vous l'achèterez pour ce que vous pourrez faire et non voir. C'est d'ailleurs là un des atouts de Splinter par rapport à MGS 2, trop riche en cinématiques par rapport aux phases de gameplay.
D'ailleurs, parlons-en du gameplay. Mais ouvrons pour l'occasion un autre paragraphe, alors.
Le gameplay
Tout d'abord, bonne nouvelle : exit la vue de dessus, l'action de
Splinter Cell se passe essentiellement de dos. Vous pourrez regarder le décor avec la souris et changer la vitesse de marche grâce à la molette (très pratique car étant donné que le bruit fait partie des facteurs d'infiltration, il est souvent nécessaire de pouvoir obtenir une marche assez rapide pour ne pas vous faire attraper sans être trop bruyant). Vous aurez bien sûr des pas sur le côté, accroupissement, saut, se plaquer contre un mur, action, inventaire, recharger, tirer et... c'est tout. Le génie de
Splinter Cell est là : peu de touches sont à connaître, mais elles servent à tout faire : par exemple, sautez et vous vous accrocherez automatiquement (un peu comme dans Ico sur PS2, mais dans une dimension moindre, quand même) ou bien faites deux fois "saut" entre deux murs et Sam Fisher fera le grand écart pour s'accrocher entre les deux parois. La jouabilité de la version PC dépasse largement celle de ses homologues consoles, pour une fois, malgré ce que l'on aurait pu penser de l'ergonomie d'un pad par rapport au clavier. Enfin, un tutorial rapide et simple fera le tour de la question au fil des premières minutes de jeu.
Subtil mais pas trop
Le dernier produit d'Ubi Soft est subtil, c'est sûr, mais sans l'être trop.
Vous avez à votre disposition une barre de "luminosité", comme dans Thief :
Dark Project, pour vous indiquer si vous êtes voyant ou pas. Ainsi, si vous vous accroupissez, plaquez contre un mur et êtes au minimum de la visibilité, vous aurez très peu de chance (malchance ?) d'être repéré. Dans le même registre, vous n'aurez pas accès à un radar ni à des champs de vision pour vous repérer face aux ennemis. En revanche, vous aurez droit à des gadgets forts intéressants : vision
nocturne et thermique, et surtout un système inédit pour crocheter les serrures. La forme de la serrure apparaît sur l'écran et en utilisant les touches directionnelles, vous pourrez crocheter la serrure. Réaliste et amusant.
Toutefois, deux éléments facilitent grandement le jeu. Vous pourrez sauvegarder quand vous voudrez et autant que vous voudrez. Et si vous vous faites repérer, rien n'est perdu, du moins au début, car vous êtes quand même assez résistant et les ennemis assez fragiles (sauf en mode difficile) et ils ne sont pas si nombreux que ça. Mais jouez-vous la beaucoup trop bourrin et vous irez à votre perte, à cause d'un manque évident de soins et de munitions.
Côté technique
Sur ce plan-là,
Splinter Cell réalise des miracles. Bon ok, avec ma GeForce 4 Ti, j'ai dû patcher le jeu en 1.1 et installer les Detonator 43 pour éviter d'avoir des problèmes de scintillements de textures (DirectX 9 y est peut-être pour quelque chose), mais à part ça, c'est impeccable ! Avec ce patch, le jeu est fluide (hum bon, on va dire PIII 1 GHz et 256 Mo de RAM pour qu'il soit jouable, quand même) et surtout, c'est magnifique ! Les effets de lumières et d'ombres sont prodigieusement réalistes, les décors sont détaillés et les personnages du plus bel effet. Les cinématiques n'ont bizarrement pas été réalisées à l'aide du moteur 3D et sont assez pixellisées (sûrement pour que le jeu rentre sur 3 CD "seulement"), mais ça reste raisonnable.
Côté sonore, si vous possédez une carte son EAX et d'un système Dolby 4.1 ou mieux, 5.1, c'est le pied ! Vous pourrez réellement vous guider à la localisation des pas pour localiser les ennemis, les bruitages sont très réussis, mais les musiques sont trop graves (si vous avez un bon subwoofer, vous allez avoir des surprises).
Les défauts
Peu de choses à reprocher à
Splinter Cell, si ce n'est son possible manque d'innovations : quelques idées par-ci par-là, mais surtout beaucoup d'améliorations de principes déjà établis dans
Metal Gear Solid : se plaquer contre un mur, l'état d'alerte des gardes, la gestion de l'inventaire, etc. On pourrait aussi reprocher sa linéarité qui ne laisse que peu de libertés au joueur, malgré les apparences. Mais le scénario est bien foutu et on n'a pas trop l'impression de suivre une route bien définie, alors c'est pardonnable.
Au final
Bon, je ne vais pas davantage m'étaler sur le sujet, ce n'est pas la peine.
Splinter Cell est donc un grand jeu, probablement un des meilleurs de l'année sur PC, au vu du manque de nouveautés annoncées pour 2003 (à part Vice City, bien sûr).
Metal Gear Solid 2 Substance sort en même temps, mais il ne paraît pas aussi rodé et est assez décevant sur le plan de la technique (l'adaptation PS2/PC ne s'est pas aussi bien faite qu'on l'aurait cru). Bon voilà, j'ai tout dit. Si vous voulez vous emmerder à lire des lettres en plus, allez donc jeter un oeil sur le test de la version Xbox, signé Mirage... Vous y apprendrez tout un tas de conneries inutiles, mais si ça peut vous faire plaisir...