Test : X3 : Reunion - PC

X3 : Reunion - PC

X3 : Reunion - PC

Genre : Simulation spatiale

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Fidèle à l'image de la série, X3 (pourrions-nous tenter xXx ? Pour la bonne forme et la crédibilité de l'article, ainsi que dans un souci de bon goût, nous éviterons les corrélations) se veut donc complet, complexe, et à la jouabilité exécrable. Au moins, on sait à quoi s'attendre. Le plaisir a en tirer vaut-il la torture d'un apprentissage houleux des commandes ?
Le jeu vidéo fonctionne vraiment par cycle. Alors que voila 5 ans nous étions étouffés sous plusieurs cageots de titres proposant dogfights arcades et combats spatiaux peu réalistes, pestant sur un retour aux sources et priant pour la resurection d'Elite ou la naissance du fils prodige, nous sommes depuis quelques années assaillis par des jeux qui s'essaient justement dans cette voie, proposant commerce affriollant, liberté en veux-tu en voila, et combats secondaires. Bref, de X-Wing Alliance, Echelon, Starlancer ou Yager, nous sommes petit à petit passés à I-War 2, Freelancer, Eve Online, et encore X2 : The Threat. Malheureusement cet exercice de style s'avère bien plus compliqué à appliquer que pour leurs homologues arcade. C'est un peu comme passer de "Supercoptère : La revanche des gentils" à "F16 : Total Air War + Extension As in the Reality with additionnal experimental tools implemented in your désormais difficilement lisible cockpit". Bref, X2 proposait un challenge impressionnant, mais le plaisir avait été un poil gaché par une jouabilité très difficile. Sa suite directe, X3 : Reunion, n'arrive pas à gommer cette faille. Heureusement que le contenu reste assez attirant pour motiver les plus accros au genre.

Bon alors, pour décoller...

X3 est toujours un bordel à jouer. L'interface est une perfection en terme de non-intuitivité, qui semble s'adapter à la pensée de chaque joueur. En effet, dans tous les cas, que vous soyez gaucher, droitier, pervers ou timide, distrait ou pointilleux, école d'ingé ou prépa véto, ça ne vous conviendra pas. Pire, on a l'impression que les commandes changent en temps réel pour toujours répondre absentes. "Mais l'aterissage je pensais que c'était... Oops, ah non ça c'est pour vendre des mines, le con... Et merde, j'attaque des civils, et je viens de revendre mon équipage. Oulala, zut j'investis dans des assoc' humnaitres, le loupé... Allez je charge ma dernière partie... Et merde j'ai quitté le jeu.
Voila, c'est bordélique. Le pire, c'est cette sympathique attention qu'ont eu les développeurs d'inclure un petit tutorial tout mignon et traitant parfaitement des combats. Mais voila, si dans Starlancer les combats était cruciaux, ici on s'en tamponne pas mal : ils sont simples, bourrins (IA pas terrible en face) et surtout secondaires. Bref, c'était de l'humour noir ça, hein les gars? Me voila donc, pommé dans un univers gigantesque, avec une once de scénario à suivre -si je veux-, j'ai des centaines d'opportunités comme devenir gérant des mines de la galaxie ouest (2 fois à droite) ou encore prendre le contrôle du cartel politique des Pingouins Douteux. Mais le seul truc que je sais à peu près bien faire, c'est tirer sur des vaisseaux. Et ceux que je viens de viser étaient apparement des civils. Je suis un pilote épanoui.

Ground Control to Major Tom

Et c'est vrai que l'on peut faire des tonnes de trucs dans X3. L'économie est gigantesque, semble évoluer en fonction de l'offre et de la demande, englobe aussi bien des usines de constructions que des mines de minerais, et paraît vraiment influencable. Comprenez par là qu'en détruisant la moitié des mines de prouts noirs (oui je viens de l'inventer), vous ferez décoller le prix de cette denrée. Votre liberté ne s'arrête pas là, vous pouvez détruire tous les batiments d'une zone pour la reconstruire selon votre bon vouloir, avec des statues spécial Saint-Valentin ou des terrains de basket en apesanteur (j'éspère que ça sera rajouté dans un add-on). vous pouvez vous installer sur des asteroides pourvus de métaux rares ou encore créer des stations commerciales pour arnaquer les pauvres chalands. Vous pouvez aussi réaliser des tonnes de petites missions secondaires distribuées par les stations spatiales histoire de vous faire de la maille facile, vous spécialiser en combat pour écumer l'espace sous votre bannière à tête de mort, vous pouvez développer une armée de vaisseaux riquiquis ou tout investir dans une arme ultime, vous pouvez draguer la femme du président et tenter un coup d'état (pas essayé), vous pouvez... vous pouvez... Bref, l'univers est vaste et libre. Tout comme X2 mais avec pas mal de petits trucs améliorés ici et là. De plus, la liberté est mieux gérée que dans I-War 2 : Edge of Chaos, ou finalement on pouvait faire ce qu'on voulait mais ça n'amenait pas à grand chose. Ici, on a un peu plus l'impression que chacune de nos actions sera utile pour plus tard. C'est déjà ça.

L'espace? Bah moi si on m'paye le voyage...

X3 est assez joli. On est loin de Eve Online en terme de décalage de rétine, ou du choc qu'avait fait I-War 2 lors de sa sortie. M'enfin, ça se vaut. Mieux que Freelancer déjà. Bref, X3 est sympa, assez varié, et gigantesque bien sûr. Un petit malus en revanche pour tout ce qui touche aux charac' design, du genre horrible et pas emballant. La bande son est du même accabit, c'est à dire moyen +, aux relans musicaux sympathiques, et aux doublages "comme-ci comme ça". On a vu mieux, on a vu pire et... Comment vous voulez que je note ça mince !
Sans grande prouesse, X3 reprend le flambeau de la série sans réussir à en faire ressortir cette substantifique moëlle qui suintait pourtant de la quatrième de couv' de la boîte. Une jouabilité ardue, une absence totale de tutorial, et une IA faiblarde ont eu raison d'un gameplay qui se veut complet (et qui l'est, ça tombe bien). Reste un très bon titre pour les fans qui jouent à Flight Simulator d'une main, qui s'amusent à simuler des pannes d'électricité et des départs d'incendie au beau milieu du grand canyon, avec vent contraire et orage électrique. Les zotres ne sont pas obligés de fermer les yeux dessus : le genre est assez rare, et X3 fait tout de même partie du lot de tête. Dommage seulement qu'aucune simulation spatiale n'ait pour l'instant réussi à joindre complexité et jouabilité (ne citez pas Freelancer, ça me fera rigoler).
22 février 2006 à 09h06

Par

Points positifs

  • Très complet
  • Interessant
  • Economie logique

Points négatifs

  • Jouabilité
  • Doublages
  • Charac' design
  • Pas de mode multi

A propos de...

X3 : Reunion

  • Genre : Simulation spatiale
  • Date de sortie : Février 2006 - France
  • Développé par : Egosoft
  • Edité par : Deepsilver
  • Parfois appelé :
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