Il y a un an et demi sortait
Gothic II, un bon RPG pour l’époque, mais qui aurait été bien meilleur s’il était arrivé chez nous en même temps qu’aux States, soit fin 2003… Du coup, on peut paraître étonnés de voir déjà sa suite arriver, mais les allemands de
Piranha Bytes ont bossé d’arrache-pied pour nous fournir un RPG digne de ce nom et pour nous faire oublier
Oblivion et ses gros défauts qui en ont rebuté plus d’un.
Gothic III arrive donc nonchalamment, sans prétention particulière, mais avec un potentiel non dissimulé car non dissimulable. Doit-on voir en lui le renouveau du RPG ? Le digne successeur de tout un tas de jeux du genre ? Est-il capable de tenir en haleine plus de dix heures ? J’en sais rien. Non, en fait, on va voir ça.
Pourquoi c’est mieux qu’Oblivion
Attention, il ne s’agit pas là d’un comparatif entre
Gothic III et le hit de
Bethesda, mais ce dernier est tant cité comme référence et d’hors et déjà un standard qu’il est préférable de fonctionner ainsi, sachant qu’
Oblivion est sorti cette année, et donc de la dernière génération de RPG. Vous incarnez un héros sans nom débarquant tout droit de Khorinis dans le royaume de Myrtana, un monde en proie au chaos. En effet, les orcs sont là, sèment la terreur et seule la citadelle du roi, Vengard, reste inviolée. S’il y a bien des rebelles qui résistent encore et toujours à l’envahisseur, les trouillards du Sud collaborent la queue entre les jambes avec l’ennemi. Ici, le héros c’est vous, et si vous êtes anonyme, vous ne le serez qu’au début…Vous ne sauverez pas le monde dans l’indifférence, vos exploits seront bien vus, ne vous en faites pas. Ainsi, vous pourrez choisir librement votre camp, faire le mal ou le bien, le tout dans un univers graphiquement désuet, complet, riche, et surtout bien moins exigeant qu’
Oblivion, ce qui le rend plus accessible aux PC plus modestes, et donc à un plus large public. Chaque quête est bien cherchée et bien trouvée. A tout moment, vous pouvez tout faire foirer, voire profiter de la situation en votre faveur pour rafler le butin et la récompense, par exemple. A l’instar de
Fallout donc, il faut savoir lire entre les lignes, la jouer filou et savoir ruser. Niveau interface là aussi l’efficacité est de mise. Il s’agit d’un jeu PC et les menus le sont tout autant. Pas d’inventaires type « console », on navigue aisément et c’est tant mieux. Les PNJ, à défaut d’être intelligents sont presque humains, avec des erreurs, des trahisons, et du vice. Il y a aussi un écart de classes sociales. Ainsi, les haut-gradés sont riches, instruits et malins alors que les gardes de base, les troufions de services, sont dotés d’un QI (et d’une IA) de gaufre au sucre, et sont donc facilement influençables, on les manie à la baguette comme on l’entend, si on sait s’y prendre. Et contrairement à son concurrent, vous n’aurez que très peu de temps pour vous. On oublie le batifolage en pleine cambrousse et les collines à perte de vue, ici, il y a de l’hostilité partout, des trous béants que l’on voit toujours au dernier moment (parfois trop tard), et pour battre un sanglier ou une petite meute de loup, il va falloir être patient car ici on ne se soigne pas à l’arrache, en s’enfuyant pour ensuite revenir achever son ennemi, et il est également impossible de dormir hors d’un lit. Cela force à jouer différemment, et surtout intelligemment, chose finalement assez rare dans un RPG de ce genre.

Pas parfait, juste excellent
Et si votre héros sans nom est très puissant bien qu’un peu lent, il est aussi très vulnérable. Encerclé par une horde d’ennemis, il fera difficilement le poids, la supériorité numérique faisant la loi dans le jeu. Vous vous retrouverez facilement à terre, et c’est souvent mission suicidaire pour se relever puisque vous pouvez recevoir des coups lorsque vous êtes au sol. En revanche, on augmente vite de niveau, même si cela ne change pas grand-chose au final. L’évolution est rapide mais on a l’impression de stagner, car les progrès sont discrets. Et vous ne gagnerez pas des points de compétences en montant de niveau, mais en allant voir des maîtres ou des dieux dans des lieux faits pour. Vous gagnez des points d’apprentissage, vous allez voir un dieu, et vous pourrez monter, et s’il manque quelques points pour augmenter la compétence voulue, il va falloir sortir le porte-monnaie comme trop souvent dans le jeu et payer ce qui manque. L’argent est bien trop présente, heureusement qu’il y en a plus qu’il n’en faut.
Pour ce qui est du moins rigolo, on regrette l’optimisation moyenne de la zone de jeu totalement en streaming et donc horrible à gérer sur un PC moyen, il y a certains bugs agaçants, comme des dialogues erronés, des bugs d’affichage et j’en passe qui contribue à la réputation de la série, celle de non finition de chaque opus. Des petits désagréments qui ne nuisent qu’un peu au plaisir de jeu, toujours aussi bon après un paquet d’heures de jeu.