Test : Spore - PC

Spore - PC

Spore - PC

Genre : Création d'une espèce

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Vous avez toujours rêvé de diriger une créature en forme de bite rose à pois bleus dotée de 6 yeux, de 12 bras et de 3 mâchoires dans son vaisseau spatial ? Ca tombe bien : c'est exactement ce que vous propose le dernier né de Will Wright, auteur de la série des Sim machin (Sim Earth, Sim City, Les Sims...). Mais l'ambition de retracer 4 milliards d'années d'histoire au sein d'un seul jeu n'était-elle finalement pas trop osée ?
Tout commence par une sombre histoire de DRM, puisqu'il vous faudra valider votre copie sur les serveurs d'Electronic Arts, avec la création de votre compte. Mouais, admettons. Le menu de Spore se présente ensuite sous la forme de plusieurs planètes, représentant autant de mondes que vous pouvez peupler avec vos créatures infernales, chacune d'entre elles présentant un environnement différent. La première phase, nommée Cellule, vous invite à prendre les commandes d'une bactérie ne possédant qu'une paire d'yeux et une bouche définissant votre régime alimentaire (herbivore ou carnivore, bien qu'il soit possible par la suite d'opter pour les deux pour obtenir un régime omnivore). La créature se contrôle à la souris et vous devrez manger des bouts de viande et/ou de végétaux dans un milieu aquatique, tout en évitant de vous frotter à des créatures plus développées que vous sous peine de vous faire croquer comme une merde et de repartir avec une autre de vos créatures.
A la manière d'un Pac Man, vous gagnerez des points ADN au fur et à mesure que vous vous empiffrerez et à chaque seuil franchi, votre créature deviendra de plus en plus grosse, pouvant à son tour semer la terreur parmi les plus terrifiantes bactéries, ou mener une vie paisible. Ces points vous serviront de monnaie d'échange pour modifier votre espèce en lui ajoutant des membres dans tous les sens. Pour la faire évoluer, vous devrez appeler votre moitié en émettant un cri d'amour, ce qui aura pour effet d'engendrer une nouvelle créature. Si vous pouvez acheter de nouveaux membres ayant des caractéristiques plus ou moins intéressantes, vous pourrez aussi revendre les autres et changer complètement son apparence. Cette possibilité réduit malheureusement l'intérêt du jeu dans la mesure où vous ne serez jamais contraint à assumer vos erreurs : nous aurions préféré un système dans lequel le nombre de modifications aurait été limité de génération en génération, ou au moins que la revente d'un membre se fasse à un plus bas prix, afin de forcer les joueurs à limiter leurs bricolages. Passé un certain stade (cette étape ne dure qu'un petit quart d'heure), votre créature découvrira alors qu'elle peut marcher et aller sur la terre ferme.

Il n'y a pas de théorie de l'évolution. Juste une liste d'espèces que M. Tomate autorise à survivre.

Une fois les pieds sur terre, vous entamerez la phase Créature. Vous devrez alors modifier les attributs de votre créature en lui ajoutant des bras, des jambes, une mâchoire plus puissante, etc. Le déroulement de la partie s'approche alors nettement du hack and slash : vous devrez vous déplacer dans le monde qui vous entoure pour dévorer d'autres créatures ou récolter des fruits afin, encore une fois, de gagner des points ADN pour vous doter de nouveaux membres vous offrant des capacités telles que la charge, la frappe, mais aussi la danse, le saut, etc. Deux autres possibilités s'offrent à vous pour découvrir de nouvelles capacités : découvrir des squelettes de créatures mortes et séduire les autres créatures, qui pourront alors vous offrir des cadeaux. Au fur et à mesure de votre évolution, votre cerveau évoluera et vous pourrez créer une "meute" composée de plusieurs de vos congénères.
Malheureusement, le gameplay ne suit pas : la caméra pose de nombreux problèmes et les combats sont vraiment confus, sans compter des graphismes d'une autre époque (ce qui a heureusement pour effet de rendre le jeu fluide même sur les machines les plus modestes). De plus, l'éditeur de créature rencontre quelques limites pour la création de grandes bestioles, malgré ses possibilités réellement intéressantes. Qu'à cela ne tienne : le mode Tribu arrive bien assez vite. A partir de ce moment-là, vous devrez choisir (déjà !) l'apparence définitive de votre créature : veillez donc à effectuer les bons choix pour toute la suite du jeu. Vous découvrirez aussi que vous allez être doté de compétences héréditées, suite à votre comportement (agressif, pacifique, etc.), ce qui permet de compenser un peu la lacune issue du fait que vous pouvez changer sans arrêt d'apparence. Un reproche à formuler en passant : les créatures ne sont malheureusement jamais capables de prendre plus d'un objet à la fois, même si vous ajoutez de nombreuses paires de bras à votre espèce... De même, nous nous interrogeons toujours sur l'absence de sexe sur nos créatures : pourquoi est-ce que toutes nos créatures doivent-elles forcément être hermaphrodites ?

Dieu voulait créer l'univers en 10 jours. M. Tomate lui en a donné 6.

Cette partie du jeu vous invite désormais à fonder votre propre tribu, avec ses huttes organisées autour d'un feu. Le gameplay s'apparente alors à un jeu de stratégie dans le genre d'Impossible Creatures : vous pourrez sélectionner vos unités et leur affecter un rôle particulier (au combat à la hache ou avec des lances, à la pêche, etc.). Vous aurez la possibilité de personnaliser l'apparence de votre créature en lui ajoutant des armures, des objets décoratifs et des espèces de vêtements primitifs. Vous pourrez gagner des points en récoltant de la nourriture, ce qui vous permettra de construire de nouveaux bâtiments et de créer de nouvelles unités. Votre tribu est toujours dotée d'un chef qui possédera des compétences spéciales pour impressionner les autres tribus. En effet, vous ne serez pas seul, puisque d'autres tribus composées de créatures aussi bizarres que les vôtres s'intéresseront à vous : vous pourrez alors leur déclarer la guerre ou tenter de les séduire sans avoir recours à la force. Chaque tribu vaincue ou alliée vous permettra de découvrir de nouvelles technologies. Une fois les cinq tribus conquises, votre espèce règnera en maîtresse sur la planète et vous serez paré pour diriger votre civilisation. Mais avant d'en arriver là, vous devrez longuement batailler contre les approximations du gameplay, sans cesse rappeler vos unités à l'ordre à cause d'un pathfinding foireux, tout ça dans un cadre aux possibilités finalement limitées (les accessoires dont vous équiperez votre créature n'ont pas vraiment d'influence sur le gameplay et n'ont surtout qu'un but cosmétique).

La force de gravité, c'est ce qui fait que la terre tient sous M. Tomate.

Votre espèce est désormais sophistiquée et maîtrise de nombreuses technologies, aussi bien sur terre que sur l'eau et dans les airs. Si jusqu'à présent vos créatures ne pouvaient qu'émettre des grognements basiques, elles pourront maintenant s'exprimer, pour votre plus grand bonheur. Vos citoyens sont devenus exigeants et sont dotés d'une faculté de pensée suffisante pour que vous ayiez à réellement en prendre soin en équipant vos villes le mieux possible et en se faisant plein de fric (Sporeflouze, dans le jargon local). Vous devrez aussi leur choisir une tenue via l'éditeur. Vos ressources sont désormais l'Epice, pour faire un joli clin d'oeil à Dune, que vous pourrez collecter en explorant des terres (le monde est désormais découpé en plusieurs continents, et chaque continent inclut plusieurs territoires). Le problème dans tout ça, c'est que votre espèce s'est divisée, et votre objectif sera de contrôler tous les territoires, soit par la force, soit par la paix, en rencontrant les autres nations. Comme vous l'aurez deviné, cette phase s'apparente toujours à un jeu de stratégie temps réel, au rythme largement plus nerveux, si bien que le jeu s'en trouve la plupart du temps confus. Cette rapidité provient du fait que toutes vos unités se construisent instantanément, ce qui n'était pas le cas lors de la phase tribu.
Côté éditeur, vous aurez à créer le design de tous vos bâtiments et de toutes vos unités (char, avion, bâteau, et leurs équivalents religieux puisqu'une bataille idéologique est également menée). Malheureusement, c'est trop peu pour que le joueur puisse réellement accrocher du côté des possibilités de gameplay. Cependant, il s'agit peut-être de la partie la plus marquante dans la mesure où la planète sur laquelle vous évoluez commence à se dégrader et que votre civilisation a de méchantes tendances à partir en couille : propagande, divisions, violence, religions douteuses, argent roi... Il est clair que dans Spore, l'époque contemporaine est loin d'être la plus positive si vous y allez comme un bourrin. Cela dit, vous avez également le choix d'orienter votre civilisation vers des aspirations religieuses et économiques, si vous n'avez pas le coeur à vous battre sans cesse.

M. Tomate a déjà été sur Mars, c'est pour cela qu'il n'y a pas de signes de vie là-bas.

Finalement, vous avez réussi à unir tous les territoires : vous pouvez désormais vous envoler dans les cieux. Cette phase commence par la création de votre véhicule spatial, puis vous devrez suivre un petit tutorial pour apprendre à manier votre engin. Ensuite, vous pourrez alors explorer l'univers pour découvrir d'autres systèmes et planètes. Vous pouvez vous contenter de l'exploration, en survolant la surface des planètes et en effectuant des prélèvements de faune et de flore. Vous pouvez également les terraformer pour implanter des colonies et propager petit à petit votre espèce un peu partout. Cependant, n'allez pas croire que c'est toujours aussi simple, car vous rencontrerez d'autres espèces qui auront les mêmes aspirations que vous : vous aurez alors le choix de les éradiquer ou de sympathiser avec elles.
Cette phase est sans doute la plus intéressante du jeu dans la mesure où vous pourrez avoir quelques surprises en survolant la surface des planètes... Cependant, même si les possibilités offertes et les mécanismes du gameplay sont plus aboutis que dans les phases précédentes, le jeu reste finalement limité, et l'on pestera d'autant plus par l'absence d'un réel mode multijoueur puisque le mode online se résume à la Sporepedia dans laquelle vous pourrez voir les créatures créées par d'autres joueurs, et uploader des vidéos directement sur Youtube. Quoi qu'il en soit, Spore ne pourra pas laisser indifférent le joueur vu l'ampleur du boulot accompli en quelques heures seulement...
Pour pouvoir apprécier Spore, il faut juger le travail global et explorer petit à petit les diverses possibilités offertes par le titre : un peu comme Sim City en son temps, le véritable intérêt du jeu n'est pas d'essayer de remplir chaque étape en réalisant le plus gros score jusqu'à en voir le bout, mais de se fixer ses propres objectifs, et faire travailler son imagination, puisque le titre ne fixe finalement que peu de limites réelles. Cependant, il semble évident que nous ne sommes qu'aux prémisses de ce que pourrait être réellement Spore, étant donné son absence de mode online, un contenu finalement limité, des phases de jeu franchement approximatives et répétitives et des graphismes vraiment honteux. En ajoutant à cela le fait que deux extensions sont d'ores et déjà annoncées, on sent que la prochaine machine à fric d'Electronic Arts est en train de démarrer... Dommage, il y avait réellement de quoi faire de Spore un hit en puissance.
25 octobre 2008 à 11h43

Par

Points positifs

  • Une idée vraiment ambitieuse
  • La souplesse de l'éditeur de créatures
  • Le plaisir de voir son espèce évoluer

Points négatifs

  • Chaque phase aurait mérité beaucoup plus d'approfondissement
  • Pas de véritable mode online
  • Graphismes d'une autre époque

Gribouillé par...

Monsieur Tomate

Monsieur Tomate

Grand gourou

Depuis la fondation de GameHope en septembre 1999 sous le nom de HardGamers, le taulier du coin n'a cessé d'abuser de son fouet pour faire régner la terreur parmi son équipe. Ingénieur en informatique le jour, tyran impitoyable sur GameHope la nuit, on ne l'arrête jamais et gare à vos fesses si vous vous trouvez au travers de sa route lorsqu'il a en tête un énième plan diabolique, vous risqueriez de boîter le lendemain...
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