Tout avait mal commencé pour Land of the dead (sans utiliser le nom à coucher dehors) : screens pourris, mauvaises critiques dans les previews, vidéos moyennes... S'annoncait alors un ratage exemplaire, ruinant la petite attente qui s'était créée à l'occasion. La malheur du jeu est pourtant sa chance : étant donné qu'on ne l'attendait pas, le voilà qui débarque tout pimpant, sans soulever des montagnes mais avec des bonnes idées et finalement plus de surprises que son père spirituel et cinématographique.
Zombie-free or not to be
Et pourtant il m'a coûté d'écrire ces lignes. Mes premières impressions une fois l'installation terminée ne se résumant que par une série d'injures -le design du menu étant inconfortable et laid- j'ai donc décidé de commencer directement par le début du mode solo. Comme ça. C'est qui l'cap'taine ici? Menu à vomir donc, plus des échos des diverses previews circulant sur le net me laissaient croire que le titre dès ses premières minutes se révèlerait être une daube infâme. Petite séquence cinématique, l'ambiance s'installe : Jack, citoyen américain d'on-ne-sait quel état voit de sa fenêtre un matin grisâtre. Tout est normal, si l'on excepte la drôle de façon qu'à "un étranger" (vous remarquerez la dénomination astucieuse jouant sur la psycho-rigidité parodiée du bonhomme) de se tenir debout. Petite musique, trois notes hautes perchées, pas d'autres informations. Je commence sérieusement à flipper et à débouler partout dans ma maison pour trouver un moyen de me défendre et je tombe naturellement sur mon bon calibre .22, prêt à rendre service. J'ai 6 balles, il y a une dizaine "d'étrangers" dehors qui ont l'air bien décidé à rentrer en cassant ma porte... L'ambiance est installée et il va sans dire que malgré la simplicité du procédé, on est tout fait dans l'atmosphère que crée un (bon) film de Romero : une survie aléatoire et surtout aucune explication.Côté coulisses
Land of the Dead est vraiment loin du point de vue technique de titres comme F.E.A.R : on ne s'en souviendra certainement pas pour sa qualité graphique, banale avec quelques petites surprises néanmoins comme des traces de sang époustouflantes (élémentaire pour un jeu de ce type). Son ambiance sonore également n'est pas des plus remarquables et rien à dire non plus du scénario qui se révèle vite être un survival horror commun malgré qu'on puisse y déceler une petite pointe d'ironie par-ci par-là. De même, l'arsenal mis à la disposition du joueur est plutôt maigre et très loin d'être réaliste : Des armes de corps à corps sensiblement identiques -sauf mon coup de coeur : la pelle- assorties de quelques armes à feu, à savoir deux flingues et trois fusils variant plus ou moins de puissance. Ajoutons y un cocktail molotov pour faire encore plus "underground" et voilà de quoi démembrer du zombie. Les développeurs ne misent alors pas sur le réalisme, la beauté ou quoi que ce soit d'impeccable dans le jeu : ils mettent l'index sur un point important et souvent négligé, l'immersion du joueur dans l'arrière-plan du jeu, déterminant pour devenir définitivement accro ou simplement y passer plus de 10 heures.Le monde merveilleux du multi
Une fois bâclé en une petite dizaine d'heure de jeu, le mode solo ne se suffit plus à lui-même. Il faut de l'action au joueur, et il ira en chercher sur les parties en ligne dans les différents modes proposés. Si la plupart sont classiques et -étant donné l'imperfection technique du soft- mal fichus, un seul mérite véritablement qu'on s'y interesse : le mode "Invasion". Le concept est simple : les joueurs sont bloqués pendant un temps déterminé en début de partie et doivent repousser des vagues de zombies toujours plus féroces et nombreux, avec un armement plutôt limité. Plus qu'un mode, c'est un jeu à part entière. On y meurt, on y tue (l'un plus que l'autre) et surtout on en pleure de rire. Voilà ainsi la recette pour pouvoir s'amuser un peu plus d'une trentaine d'heure en solo et en multijoueurs sans se prendre la tête, en riant beaucoup et parfois sous l'effet de quelques soubresauts d'adrenalines.