Test : Experience112 - PC

Experience112 - PC
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Désormais considérés comme les maîtres du jeu d'aventure et s'octroyant les faveurs d'un public restreint mais fervent, les français de Lexis Numérique nous reviennent avec un projet beaucoup, beaucoup plus grand public que les deux opus d'In Memoriam. Peut être trop grand public, ce eXperience 112 ? Jetons-y un œil.
Passer des facéties d'un tueur en série à l'esprit labyrinthique à celles d'une jeune femme paumée dans un cargo échoué, il y avait plus d'un pas. Et pourtant Lexis Numérique le fait d'une simple pirouette, sans oublier de poser sa patte caractéristique sur l'ambiance de sa troisième production. On retrouve cette touche grasse et pesante dans l'atmosphère d'Experience112, ce je-ne-sais-quoi de glauque qui vous fera sursauter à la moindre ombre suspecte dans le décor, bien que vous sachiez qu'il ne s'agisse pas d'un survival-horror. Tout l'art de la mise en scène.

"Joue avec la caméra"

Introduction lapidaire et épurée, nous voilà fraîchement débarqués sur une imitation d'un système d'exploitation qui nous est relativement familier (indice : il débute par la lettre W). Une fenêtre s'ouvre d'elle-même. Non, ce n'est pas un énième message d'erreur mais l'aperçu d'une caméra de surveillance. Une jeune femme s'anime de l'autre côté de la caméra. Merde elle me parle. Qu... qu'est-ce que je fais, moi ? Et puis d'abord, qui suis-je ? Tout un tas de question laissées sans réponses, ou presque, puisque le joueur incarne son propre rôle : celui de quelqu'un devant son écran, confronté à une situation qui le dépasse. Une amorce accrocheuse qui ne manquera pas de faire son petit effet et qui se prolongera tout au long de "l'expérience". La jeune Léa Nichols est donc au moins aussi perdue que nous, au détail près qu'elle se trouve dans un cargo abandonné, théâtre de sombres évènements qui font suite à un certain projet d'EDEHN.

C'est dans la boîte

L'illustre inconnu que nous sommes devra donc guider la jeune femme dans l'épave et trouver des réponses aux questions qui se présentent, à savoir l'identité de la jeune femme et surtout l'origine des évènements passés. Ces réponses se trouveront en grande partie dans des dossiers que l'on récupèrera ça-et-là dans les archives et les systèmes informatiques du navire aux allures de base scientifique. L'œil du joueur sera le système de caméra en fonctionnement et sa main, l'interface informatique. Pour indiquer son chemin à Léa, il vous faudra par exemple allumer un par un les écrans des moniteurs dans une salle informatique, les éclairages d'un couloir ou autres réjouissances électriques. C'est cette interaction indirecte du joueur au décor qui rend le jeu à la fois attachant et détestable.
Attachant, puisque le concept brille par son originalité et sa fraîcheur. Cette relation entre l'héroïne et le joueur participe aussi au dépaysement. Il ne sera pas rare en effet, après avoir laissé le jeu de côté pendant un moment, que Léa se mette à vous engueuler bruyamment à travers la caméra à coups de "ça fait 3 jours que je vous attends !", ce qui donne une part très spéciale au joueur, ou héros ou spectateur... Tout cela est confus, certes. Mais après tout on s'en fout. Aussi, le niveau des énigmes se veut respectable. Pas aussi poussé que celles que Le Phénix nous donnait à résoudre mais il est fort possible que vous pataugiez un bon moment, à fouiller et lire avidement tout ce qui vous passera sous la main jusqu'à trouver la solution qui surgira tel le champagne de sa bouteille.

Où l'on dit du mal d'eXperience 112

La prise en main s'avère par moment détestable, comme mentionné plus haut. Fastidieuse surtout, puisque les actions sont répétitives, nombreuses, et exigent une attention perpétuelle du joueur. Le jeu s'avère également extrêmement gourmand en ressources systèmes si bien qu'il se privera de nombreux joueurs habitués à parcourir les point n' click sans problème aucun. Cependant, il permet l'affichage de plusieurs caméras simultanément en temps réel, une performance qu'il faut relever. En fin de compte, malgré une prise en main parfois agaçante, on reviendra toujours vers Experience112 tant on voudra connaître le fin mot de l'histoire qui, je l'annonce, se veut résolument SF. Plus un mot. Le plaisir est là, à portée de main, et ce n'est pas une ou deux broutilles qui viendront le gâcher.
On ne niera pas les quelques épines dans le pied d'Experience 112 mais, avec un certain masochisme, on y retournera sans faute. Une "expérience" accrocheuse au scénario captivant qui aura tout à fait une place de choix parmi vos jeux préférés.
08 novembre 2007 à 13h23

Par

Points positifs

  • Histoire passionnante
  • Atmosphère cradingue et jubilatoire
  • Entre voyeurisme et curiosité, un thème exploité au mieux
  • Des énigmes sympa
  • Léa Nichols, un joli brin de fille

Points négatifs

  • Grosse config' nécessaire
  • Gameplay répétitif parfois
  • Des bugs
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