C’est drôle, en jouant à Jade Empire, vous aurez cette agréable impression de retrouver le talent de Bioware sans pour autant savoir ce qu’il le rapproche de ses autres titres. Le jeu est très orienté action, l’univers n’a rien à voir avec ceux de Neverwinter Night ou Baldur’s Gate, et les mécanismes généraux se rapprochent plus d’un hack’n slash que d’un jeu de rôle aux règles empruntées à D&D. C’est particulier, je le concède…
Posons les bases du gameplay
Les mélanges de genre sont assez réclamés par le grand public, et nul va sans dire que Bioware l’a bien compris pour vouloir vendre son œuvre auprès des possesseurs de consoles. Ainsi né leur titre Jade Empire, un jeu qui se repose fondamentalement sur les mécanismes d’un pur jeu de rôle comme ils savent si bien les faire, mais sous l’apparence d’un jeu d’action tout bourrin. Des miliers de coups, de skills, d’améliorations diverses et de classes de personnages, des points d’expériences à accumuler, des dialogues interminables, un environnement abritant des multitudes de quêtes secondaires, et accordez-moi deux secondes pour respirer. Si avec tout ça vous pensez à Baldur’s Gate, vous pensez bien. Maintenant, bouleversez votre imaginaire avec ceci : contrôle avec clavier souris, vue à la Max Payne, ennemis à la pelle, clics frénétiques sur le mulot, combos, saut, esquives…Voilà, vous êtes en train de jouer à Jade Empire. Il est pas mal hein ?
Un mélange hétérogène
Cessons là de rêver, en réalité ce mélange de genre ne s’est pas opérer de manière très fluide et le déplacement du personnage, les combats et la jouabilité en général en souffre. Par exemple, les affrontements paraissent vraiment brouillons, on a du mal à réaliser les vrais coups qu’on veut faire, et on se contentera bien souvent de cliquer comme des bœufs sur la souris pour trépasser nos ennemis. C’est pas très fin, mais ça marche. C’est d’autant plus dommage que le système d’apprentissage nous incite à varier nos styles de combats, en nous en proposant d’ailleurs pas mal tout au long de l’aventure. Malheureusement, c’est bien trop handicapant qu’on préfère se reposer sur ce qui marche…
Mais si du côté Action Jade Empire déconne un peu, l’aspect jeu de rôle, lui, est un petit bonheur. Les différents personnages qu’on peut s’offrir en début de partie prouvent que Bioware rend accessible ses mécanismes à tous joueurs. En effet, on ne personnalise plus ici notre personnage mais on en choisit un tout fait parmi un choix relativement vaste (une dizaine me semble-t-il). Il y a le rapide, le bourrin, le magicien, l’équilibré, bref, de quoi ravir tout le monde. Le reste de la customisation se fera pendant le jeu en répartissant ses points acquis à chaque niveau dans les domaines qui nous intéressent (magie, puissance de frappe, techniques à mains nues, styles etc…) et la progression fera penser un petit peu à un Jedi knight II en un peu plus poussé (beaucoup plus poussé en fait, balisez pas les gens !).
Un univers incroyable
Si vous vous êtes un peu intéressé à Jade Empire ces derniers temps, vous avez pu pensez qu’il s’agissait d’un jeu se déroulant dans un japon médiéval, où s’affrontaient ninjas et samouraïs. C’est juste faux. Les joueurs Xbox s’en sont régalés, l’univers est complètement inventé jusqu’à la moelle, ne faisant que s’inspirer des environnements et mythologies japonais pour se fonder. Et cet univers est franchement intéressant : mélangeant médiévalisme et technologies du XVIIe siècle, les environnements chatouilles agréablement la rétine, autant que le background chatouillent notre imaginaire. Dommage d’ailleurs que les décors se renouvellent si peu. Le scénario quant à lui prend aux tripes, les personnages intéressants pullulent de partout, chacun ayant des secrets, une histoire, et des intentions qui les motivent, la progression n’en devient alors que plus palpitante. Elle est d’ailleurs le principal moteur de ma motivation à vouloir allez jusqu’au bout, les mécanismes de jeu, je le répète, étant tout de même bien lourdingue, notamment au niveau des combats.
2 ans de retard
Il y a deux ans, Jade Empire aurait sans doute tout casser sur PC, comme il l’a fait sur Xbox. Graphiquement, il aurait détruit les concurrents sans forcer tellement il tient la route même aujourd’hui (mais seulement grâce aux designers qui ont su infuser de l’âme à leur univers et à leurs personnages, parce que ça manque tout de même de sérieux effets next generation à l’heure actuelle). Aujourd’hui, on a quand même envi de râler face au retard sur la maniabilité qui est quand même bien lourdingue et gâche assez la fête. Il n’empêche que pour un portage console, des louanges sont à faire, après deux ans, on aurait pu trouver le titre vraiment très laid, avec des interfaces nous réclamant d’appuyer sur des touches X ou Y. Pour le coup, l’héritage console le plus amer est les temps de chargements à chaque changement de zones (toutes petites les zones).