Test : GTA : Liberty City Stories - PS2

GTA : Liberty City Stories - PS2
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Etant soi-disant une exclu PSP, ce qui est d’ailleurs incroyablement rare, GTA Liberty City Stories s’imposa dans la ludothèque de la portable de Sony grâce à sa réalisation nickelle, son univers délabré, et bien sur la touche GTA, devenue aussi commerciale qu’un Johnny Hallyday. C’est donc sans remords que les mecs de Rockstar ont décidé de pondre leur opus sur PS2, ignorant simplement que les qualités de la version PSP perdraient tous leurs sens adaptés sur une console de salon.
On connaissait (beaucoup trop d’ailleurs) les portages PS2-PSP, puis vinrent les PSone-PSP, on a même eu les Megadrive-PSP, c’est dire. Mais quelle fut la réaction des joueurs PSP en apprenant les intentions pas très circonspectes de Rockstar, créant le premier portage PSP-PS2 ! Du coup on ne sait même plus qui tailler et qui louer entre la PS2 et sa petite sœur portable. Reste quand même que dans l’histoire, les possesseurs de GTA Liberty City Stories sur PSP l’ont eu bien au fond du rectum, imaginez acheter un jeu au prix fort, annoncé comme une exclu, puis le retrouver en magasin 6 mois plus tard moitié prix et « amélioré » sur console de salon. Kesako ? La franchise GTA est tout simplement enfin victime de son succès, dommage, elle aura su tenir longtemps.

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Bon ok, c’est un portage, on a compris. Donc logiquement, tout est identique entre les deux versions, et c’est pas faux, à commencer par le scénario, ma traditionnelle flemme vous recommande d’ailleurs d’aller zieuter le test de la version PSP pour en savoir plus sur le synopsis du soft, vu que je m’abstiendrait de le re-balancer ici. C’est vrai quoi, j’suis pas payé pour torcher deux fois les mêmes choses, sauf si le ‘sieur Tomate veut bien s’adonner à des règlements en nature, miam. Bref, pour faire court, on contrôle Toni Cipriani, fidèle troufion de la famille Leone, de retour à Liberty City après quelques mois de cavale. Ce scénario, indéniablement le plus pauvre de tous les épisodes, ne prend jamais réellement d’envol, et la trame semble laborieusement stagner à un point d’ennui total, donc coté immersif, on repassera. C’est le premier point qui établit une foncière différence entre la version PSP et PS2, car sur portable, l’immersion d’un scénario est logiquement moindre que celle d’un jeu console, le principal objectif étant de proposer un gameplay attrayant. Donc, la légèreté du scénar, initialement prévue que pour la PSP, ne passe plus du tout sur PS2, on ne sait pas pourquoi on joue en gros. Et dire que Rockstar osera continuer sur cette lancée d’incompétence…

L’argent appelle l’argent

Coté gameplay, GTA LCS se démarque désavantageusement des autres volets en oubliant toutes les nouveautés apportés par la série suite à GTA3, c’est aussi simple que ça. Toni n’a plus d’aptitudes similaires à un RPG comme en bénéficiait CJ, oubliées sont les transactions immobilières si chères à Tommy Vercetti, quant au tunning, au shopping dans divers magasins, hop, tous disparus. En plus de reprendre Liberty City, ville abritant les déboires de GTA3, ce GTA LCS récupère aussi tout le gameplay de ce dernier, Toni ne peut pas grimper aux murs par exemple, ni s’accroupir ou faire des roulades. Certaines touches, pourtant parfaitement assignées, ont étés re-désignées, comme la visée libre des armes, ou il faut désormais presser L1 et R3 pour la sélectionner, ce qui bien sur rend les gunfights aussi confus qu’ils ne l’étaient déjà. Super. Autre arnaque, l’analogie des touches a disparue, on ne peut plus doser l’accélérateur par exemple, c’est un détail certes, mais ça montre quand même que soit le jeu a été développé par des stagiaires, ou alors que les dev’ l’ont fait exprès. On arrive alors à un point ou on ne veut même pas savoir la réponse…

Sinon, le tout reste un GTA, le but est d’enchaîner les missions, acheter de nouvelles armes, et débloquer les îles au fur et à mesure. Concernant les missions, Rockstar n’a bien sur pas eu l’idée de les adapter à la PS2. Sur PSP, tout avait été fait pour que le temps de jeu soit court, facile et fragmenté, afin de faire de petites parties caractérisants le jeu sur une console portable, ces mêmes éléments se retrouvent dans la version PS2, la rendant absolument chiante à jouer. En effet, les missions restent brèves et aisées, et le jeu se finit d’une traite, sans aucun plaisir. Ce ne sont pas les sous-missions qui vont allonger la chose, le taxi, l’ambulance, le vendeur sont des jobs permettant uniquement de gagner de l’argent, or dans cet épisode l’argent sert à rien mis à part pour l’équipement. On ne se remémorera alors qu’un seul point positif dans ce gameplay, la manette PS2, avec laquelle on dirige beaucoup mieux Toni, par rapport à la PSP.

Le bénéf moi j’encaisse, j’l’aisse rien dans la caisse

Si le fait que ce GTA propose beaucoup moins d’options que l’antérieur GTA San Andreas passait sans trop de problèmes sur PSP, ce n’est bien sur plus le cas sur PS2, et le consommateur que nous somme était en droit d’attendre un titre au moins à la hauteur du précédent. Ce n’est pas le cas, cet épisode marquant un retour en arrière plus que flagrant, assez pathétique. Le principal exemple reflétant le foutage de gueule qu’est le jeu est sans contestations possibles le mode Online, intéressant sur PSP, inexistant sur PS2. C’est d’ailleurs con, ça aurait permit à Rockstar de tester leurs idées pour le futur GTA4 par exemple, et faire de GTA LCS un portage moins « portage ». Car, aussi rudimentaire soit-il, un mode Online aurait boosté l’intérêt des gamers, l’option étant du domaine du jamais vue sur console pour la saga. Dès lors on peut logiquement se demander quel est l’intérêt de se portage ? Se faire de l’argent sur el dos de quelques crédules ? Sûrement. Exploiter le filon d’une série qui cartonne ? Aussi. Toutes les raisons paraissent d’ordre pécuniaire, et le soft lui-même le confirme, combien avez-vous vu de portages dont le dernier jeu sorti possède moins d’options et de modes que la version originale ? Marrant.

30€ le freesbee, c’est à vous de voir…

Le jeu devient vraiment tordant lorsque l’on s’attarde sur ses spécificités de réalisation, car toutes les textures viennent de la version PSP, et ont été à peine remodelés, pour faire croire à tout Kevin qui se respecte, que refonte graphique totale il y a eu. En fait, les développeurs ont voulu cacher la pauvreté technique du jeu par des effets de lumière à la va-comme-j’te-pousse, sinon, c’est globalement plus moche que GTA3. Continuez comme ça les gars hein. Heureusement, l’infime raccommodage qu’a subi le soft lui permet de ne pas passer complètement à coté de la plaque, c’est quand même plus beau que sur PSP, certes grâce à du blur et des effets de lumières balancés abondement, mais le résultat est là. On notera aussi que la technologie du streaming utilisée dans GTA San Andreas a disparue, ce qui implique que les temps de chargements incessants sont de la partie, accompagnants par la même occasions quelques grosses chutes de frame-rate et divers bugs de collisions.

D’un point de vue sonore, le titre se démerde pas mal, les musiques du jeu demeurent dans l’optique de… GTA3. C'est-à-dire efficaces mais pas commerciales, ainsi on ne retrouve plus de blockbusters musicaux comme dans Vice City ou San Andreas, mais plutôt des pistes old-school, caricaturées, et beaucoup moins onéreuses. Pour chipoter, on pourra même dire que la version PSP s’en tire mieux de ce coté-la, étant donné qu’il y es possible d’importer ses propres fichiers musicaux, ce qui est bien sur impossible sur PS2. Toujours dans la bande-son, on remarquera le doublage tout simplement irréprochable, cru et énergique à la fois, du vrai bonheur. Au final, la réalisation de ce GTA LCS subsiste en dents de scie, tout comme le jeu, car si l’excellence est de mise coté son, graphiquement, la copie est totalement à revoir.
Doté d’une réalisation ancestrale, d’un plaisir de jeu très restreint comparé au précédent San Andreas, et d’une durée de vie digne des plus grandes productions de Davilex, ce GTA Liberty City Stories, comme on s’y attendait, dépite. Seuls les fans n’ayant jamais touché la version PSP y trouveront un semblant d’intérêt, peut-être…
26 juin 2006 à 21h28

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Points positifs

  • Bande son efficace
  • ...

Points négatifs

  • Graphismes démodés
  • Inférieur aux autres GTA
  • Ou est le Online ?
  • La sortie même du jeu
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