Preview : Final Fantasy XII - PS2

Final Fantasy XII - PS2
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Dernier volet de la saga phare de Square, Final Fantasy XII est attendu chaque jour plus impatiemment par les joueurs de la planète entière. Souvent annoncé, maintes fois repoussé, le jeu qui s'annonce comme l'ultime chef-d'oeuvre du monde du jeu de rôle sur 128 bits semble désormais presque palpable. Au vu du magnifique trailer présenté il y a peu à l'E3, une question subsiste, débordante d'espoir et de crainte : ce douzième épisode fera-t-il autant rêver que les artworks et bande-annonces qui l'ont précédé ?
Entre la première image truquée de Final Fantasy XII parue sur internet en 2002 et la récente annonce de la sortie du jeu au Japon pour cette fin d'année, le temps a passé, non sans engendrer nombre de rumeurs vérifiées ou non par la suite. Au fil des mois, le soft a fait couler plus ou moins d'encre. Mais c'est surtout la présence de Yasumi Matsuno à la tête d'une équipe de développement d'approximativement trois cents personnes (un record pour la firme, et un chiffre qui reste exceptionnel à l'échelle planétaire) qui a fait le plus réagir.. En bien, pour la plupart des cas. Il faut dire que le monsieur n'a pas commis la moindre faute jusqu'à présent, s'occupant par exemple du développement du désormais culte Vagrant Story, et plus récemment de Final Fantasy Tactics Advance. Inutile d'être mauvaise langue, Matsuno ne pourra que magnifier ce douzième épisode ; son attachement à créer des atmosphères riches, complexes et souvent en marge de ce qui se fait communément dans jeu de rôle actuel, rassure plus qu'il n'effraie. Personne ne le cache, Final Fantasy XII sonne aussi comme un cri d'espoir : celui du changement. Il ne s'agit pas ici de la seule volonté de s'éloigner du chemin pris par les épisodes X et X-2, mais bien de marquer le renouveau d'un genre tout entier. Et ce titre a tout d'un révolutionnaire, ne serait-ce que pour la prise de risque qu'il représente.

Univers et contexte

L'action prend place dans un monde appelé Ivalice, nom sans doute familier à tous les joueurs de FFTA sur Gameboy Advance, puisque les deux jeux partagent le même univers. Si l'histoire demeure complètement distincte dans ce douzième volet, l'époque n'étant pas la même, nous aurons quand même droit à quelques récurrences inévitables : les races, au nombre de six (Humes, Moogle, Baaga, Viera, N'mou, O-ku), la présence de juges, personnages encore bien mystérieux que l'on suppose passés du côté du mal, et certainement nombre d'autres domaines encore obscurs. Ivalice, doté d'une ambiance à la fois médiévale et fantasmagorique, s'annonce en outre absolument immense, et le parcourir nécessitera sans doute - à moins de faire preuve d'une patience extrême - l'utilisation de moyens de transports variés. Les chocobos, certes réduits à des montures de guerre dans les trailers, seront très certainement de la partie. Il en est de même pour les vaisseaux, que l'on annonce nombreux et spécifiques de déplacements ou de combats. L'aspect le plus frappant du monde d'Ivalice résidera donc sans doute dans son extrême étendue ; mais que se passe-t-il en son sein ? Eh bien, beaucoup de choses. Les gens vivent dans la tourmente provoquée par la guerre sans merci qui oppose deux puissants royaumes : Arcadia, situé sur le continent de Valentia, et Rosalia, lui basé sur Ordalia. Nul doute que ce conflit entraînera l'ensemble des deux continents dans le chaos le plus total. Et pourtant, le lieu clé de l'histoire de Final Fantasy XII semble concerner un tout autre royaume, bien plus modeste que les deux autres, appelé Dalmaska. Rapidement envahi par les arcadiens, qui souhaitent s'en servir comme élément clé de leur bataille, le petit royaume jusqu'alors complètement écrasé va entamer une révolte pleine de bravoure. Mutinerie de courte durée, puisque Damalska et sa princesse Ashe réalisent bien vite que la hargne ne suffit pas à résister à un ennemi aussi puissant. Encerclée, Ashe est sur le point de céder lorsqu'elle rencontre Vaan, un évadé qu'elle va décider d'accompagner dans une quête utopique de liberté retrouvée pour son cher royaume. Le scénario en lui-même paraît donc assez classique : des héros plongés dans une guerre qui n'aurait pas dû les concerner, et qui vont alors tenter de rétablir la paix dans leur domaine.

Tous les espoirs reposent sur...

Les principaux protagonistes de l'aventure présentent divers backgrounds. Vaan, dont tout porte à croire qu'il sera le héros de l'histoire, est âgé de dix-sept ans et vient des quartiers pauvres de Dalmaska. Pour des raisons encore obscures, il a été emprisonné, mais s'échappe dès le début de l'aventure, devenant ainsi l'un des pilliers de la révolte des habitants du royaume. Vaan rêve de piloter un airship pour parcourir l'immensité du ciel, guidé par sa bonne humeur et son apparente insouciance. Les autres personnages semblent tous liés, d'une façon ou d'une autre, au jeune homme ; ainsi rencontre-t-il lors de son séjour en prison un dénommé Balflear, de cinq ans son aîné mais qui partage la même passion pour le pilotage de vaisseaux... A la différence qu'il parait déjà plus expérimenté dans ce domaine. On n'en sait pas vraiment plus à son sujet, si ce n'est qu'il est accompagné d'une viera nommée Fran, qui ne le quitte presque jamais et aux aptitudes physiques apparemment très développées. Vient ensuite Penelo, une amie d'enfance de Vaan définie comme pacifiste avant tout, à l'air doux et chaleureux. Celle-ci maîtrise aussi les arts martiaux. On en frissonne d'avance... Certes, pas autant que face à Basch, un chevalier de trente-six ans haï et déchu, mais ô combien classe sur le plan graphique. Déchu, parce que cet ancien capitaine des armées de Dalmaska est accusé d'avoir assassiné son propre roi, qu'il soupçonnait de grave traîtrise envers son royaume ; et bien entendu, c'est Basch qui se retrouve dans la position du traître. Pour finir, la princesse Ashe, dont l'implication dans la résistance au royaume envahisseur ne suffira pas à libérer son peuple. Au contraire, elle y laisse bon nombre de proches, dont son père (et son époux ?). Malgré son jeune âge (dix-neufs ans), cette charmante jeune femme ne se rendra pas et fera alors la connaissance de Vaan, formant sans doute le grand duo du jeu. J'ai bien dit duo, et non pas couple : cet épisode marque en effet l'absence de passions déchirantes, du moins entre ces deux personnages. Bref, cette petite troupe se retrouvera impliquée, tôt ou tard, dans une lutte acharnée pour la liberté.

Un gameplay résolument novateur

Si Final Fantasy XII s'annonce comme un bouleversement dans le monde du jeu de rôle, c'est avant tout par l'évolution de son système de jeu. Oubliez les combats aléatoires, les ennemis seront désormais visibles sur la carte et donc éventuellement contournables. Une mini-carte a d'ailleurs été intégrée pour les repérer plus facilement. Cela implique aussi l'absence de petites séquences de transition entre les déplacements et les combats, la zone d'affrontement correspondant précisément à celle où l'on rencontre l'ennemi en question ; cette nouvelle façon d'appréhender les confrontations donne naissance à l'Active Dimension Battle. Autre nouveauté, les personnages peuvent se mouvoir librement tout autour de la "sphère" de combat, même s'ils n'attaqueront que lorsque leur tour sera venu. A ce sujet, l'Active Time Battle semble avoir disparu - encore une modification de taille ! - pour laisser place à un système de sphères bleutées appelées Gambit. Obtenus soit via l'achat, soit au terme de certains combats, ces objets-clé permettent de donner divers ordres d'action aux personnages (attaquer, se défendre, avoir recours à la magie, etc..) mais précisons toutefois qu'ils n'obéissent pas forcément ! En effet, leur discpline dépend directement de la nature de la relation qu'ils entretiennent avec Vaan ; un challenge supplémentaire donc, que l'on espère digne du plus grand intérêt. Les équipes comprennent au maximum trois protagonistes, qui se suivront cette fois sans se marcher sur les pieds (défaut agaçant de FFVIII notamment) et même avec une certaine autonomie : dans les villes par exemple, chaque personnage explorera sa propre partie. Autre nouveauté, chaque équipement différent apparaît désormais en temps réel, ce qui renforce l'immersion dans l'univers du jeu et le réalisme des affrontements. Ivalice se révélant immense à parcourir, nul doute que les zones le seront aussi ; cela pourraît permettre une approche tactique intéressante pour chaque mini-carte, mais ne nous prononçons pas trop tôt. Dernier facteur quasiment incontournable de chaque épisode de Final Fantasy, l'appel aux créatures divines fonctionnera à nouveau par incantations suivies d'une simple attaque, contrairement à l'autonomie complète abordée dans l'épisode X. Parmi les chimères, on attend au moins les plus célèbres d'entre elles, plus quelques unes directement tirées du Tactics Advance.

La réalisation, un gage de qualité

L'équipe de Square Enix comprend nombre de graphistes talentueux, cela n'est un secret pour personne. La beauté insolente affichée par chaque nouvel épisode fait désormais penser à un rituel, que l'épisode XII promet de suivre avec ferveur. Les séquences en images de synthèse présentées notamment dans le trailer de l'E3 font tout simplement rêver, de par leur beauté, leur souci du détail et leur fluidité. Que ceux qui ne s'intéressent pas à la saga fassent au moins l'effort de visualier cette bande-annonce ! Merveilleuse, c'est le juste mot. D'ailleurs, les rumeurs qui annonçaient beaucoup moins de séquences cinématiques dans cet opus risquent bien d'être infirmées, au vu de l'impressionnante galerie de paysages différents que l'on peut admirer tout au long de la vidéo. Outre les images de synthèses, le monde de Final Fantasy XII s'annonce entièrement en trois dimensions, permettant en conséquence un déplacement à 360 degrés beaucoup plus libre. Et ne nous y trompons pas, la qualité de la 3D impressionne déjà par le réalisme de l'expression des personnages, alors que leur modélisation, dixit Square Enix, a nécessité trois fois moins de polygones que pour ceux de l'épisode X ! Autrement dit, ce douzième volet exploite jusqu'aux limites mêmes de la console de Sony. L'immensité des zones ne constitue qu'une preuve supplémentaire du travail collossal fourni par cette équipe, tout aussi titanesque d'ailleurs. D'autre part, l'esthétique du soft semble se rapprocher en bien des points de celle de Vagrant Story, qui avait déjà impressionné et suscité l'admiration à l'époque pour son univers visuel atypique. Fait peu étonnant malgré tout, puisque Matsuno est aux commandes de l'équipe de développement. Par conséquent, que l'on aime ou non, l'esthétique rare du titre ne risque pas d'être contestable. Quant à la bande-son, elle se veut elle aussi très prometteuse puisque le génial Hitoshi Sakimoto s'est occupé de tous les thèmes secondaires. Le thème principal marque le retour du maître Uematsu, capable de concevoir des mélodies tellement inoubliables qu'elles pourraient nous faire apprécier un jeu tout entier. Bref, la technique de Final Fantasy XII promet elle aussi son lot d'émerveillements.
Futur jeu culte ou très bon jeu ? Voici la véritable question qu'il faut se poser, l'hypothèse d'un ratage me paraît en tout cas stagner à des années lumières de la raison. Le verdict final dépendra sans doute des conséquences positives ou négatives engendrées par le nombre incroyable d'innovations que l'épisode XII a su adopter. A partir de là, on peut d'ores et déjà s'assurer qu'une partie des amateurs du FF bien académique se verront troublés, voire indignés. Quelle importance ? Le changement est une cause noble, au pire portera-t-il ses fruits à plus long terme ; le fantastique potentiel de ce douzième volet promet cependant une révolution imminente.
22 juin 2005 à 09h17

Par n0nam

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