Preview : The Getaway 2 : Black Monday - PS2

The Getaway 2 : Black Monday - PS2
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Sony avait juré monts et merveilles en parlant de The Getaway. Considéré à tort comme concurrent direct de GTA, le bad boy revient. Les leçons ne servent pas chez eux apparemment. En effet, même si le premier opus possédait quelques atouts, il avait été incendié. Et, en dépit de certains points de son benjamin qui paraissent bons voire plus, celui-ci pourrait -peut-être- finir comme son grand frère. Mais n'allons pas si vite en besogne et voyons quand même si Sony va s'en tirer avec les honneurs.
Intitulée Black Monday (en référence au Krach boursier du jeudi noir de Wall Street en 1929 ?), cette suite de l'ersatz de GTA part sur des bases plutôt louables. En même temps, difficile de plus s'enfoncer quand on voit le potentiel gâché du premier. Bardé de bonnes intentions et résolutions, les développeurs souhaitent insuffler à leur mouture toutes les idées de l'originel en développant et améliorant les aspects les plus sombres. Tant mieux pour ce " lundi noir " à l'ambiance expressément exécrable. N'oublions pas que THQ en connaît un rayon niveau débuts laborieux : GTA 1 et 2 avaient été très mal accueillis par les critiques ! Souhaitons la même fortune à ce GBM.

On ne prend pas les mêmes et on recommence !

Le cadre de l'action de BM se situe toujours dans cette bonne vieille capitale anglaise qu'est Londres. Ça peut en énerver certains, et je les comprends. On a vu une fois la ville, ça suffit : Driver, GTA, eux font dans le changement ! En outre, Londres n'est pas spécialement réputée pour être un repère de la grande pègre : Naples, Moscou, Palerme ou Bogotá passent encore, mais Londres, pas trop. Enfin, ce n'est pas toujours très gai de se promener dans une ville sous pression constante de la pluie, avec une contrainte routière et sans exotisme. En même temps, on ne peut pas en vouloir au développeur Team Soho, c'est chez lui ! Les personnages sont, à part deux ou trois secondaires, tout à fait différent de ceux qui ont tourné dans The Getaway (la saga se veut être un film). Au lieu de Mark Hammond et Frank Carter, ce sont trois héros qu'il va falloir diriger pour qu'ils remplissent leur but. Tout d'abord, Mike 'Mitch' ?????, assimilé à Carter dans le sens où les deux font partie du corps policier, mais à la différence que Frank incarnait un solitaire entêté et Mitch a intégré une unité spéciale bien connue : les SWAT. Agissant sous la tutelle d'un chef, notre nouveau flic de choc n'est pas une réelle tête brûlée : il manœuvrera souvent seul, mais aura parfois besoin de ses compagnons pour résoudre quelque pépin. Le deuxième héros est un boxeur, Eddie O'Connor (peut-être un irlandais) qui se retrouve presque seul après un casse échoué. Je dis " presque " car une personne lui est resté fidèle : Samantha, l'héroïne du jeu, qui pourrait avoir une grande place dans le scénario. Justement, Team Soho n'a rien voulu dévoilé. Surprise de taille ou motif de crainte ? À chacun de se forger sa propre opinion.

Qui dit GTA-like dit forcément véhicules. Cette année, Londres devrait en contenir entre quatre-vingts et cent, contre cinquante il y a deux ans. Les seules voitures qui roulaient seront maintenant accompagnées d'engins à deux roues : une mobylette, une moto véloce et peut-être plus. Les véhicules devraient toujours être sous licence, avec donc des Peugeot, des Vauxhall, des Rover, des Jaguar etc. Les véhicules des fonctionnaires comme les ambulances, ou les bus impériaux présentent un gros souci de précision, tout comme les caisses de flics, désormais grises comme celles du Royaume-Uni. On regrette quand même l'absence de bateaux, de petits avions, et de véhicules originaux (limousines, engins de chantier) mais on apprécie la variation de machines que l'on croisera dans les rues.

Un gameplay peu changé

Une des grosses spécificités de The Getaway en terme de gameplay concernait l'absence totale d'informations à l'écran, conformément à une volonté de cinématisation du jeu. Les repères habituels étaient remplacés par des insignes conçus à cet effet. Pour la direction, le clignotant de la voiture indiquait le chemin à prendre tandis que l'état de forme et de marche des deux protagonistes se prêtaient à leur niveau de vie. Pas d'indication réelle de santé, d'heure, d'armement ni de plan. C'est utile si l'on veut nettoyer l'écran et le vider d'icônes, mais le handicap était bien réelle. Pourtant, Team Soho semble garder l'idée du premier opus, à savoir donc spectacle avant tout. Toujours pas d'infos.

En terme de jouabilité pure, le studio londonien a apporté quelques nouveautés par rapport à son aîné. Désormais, chaque personnage se dote d'une technique spécifique : Ed n'a pas son pareil pour le combat au corps à corps. D'ailleurs, on pourra perfectionner cette maîtrise grâce aux entraînements possibles au dojo (comme dans True Crime), avec plusieurs coups à assimiler. Mitch se donne corps et âme à l'armement, avec une spécialité dans les légères. Tant mieux pour un flic ! On se réjouit par ailleurs de ces petits détails qui font souvent la différence, comme l'apparition d'hélicoptères aptes à cerner le bâtiment dans lequel vous avez élu siège. Sensations garanties ! On espère tout de même au rayon bonifications que les persos monteront les escaliers naturellement, et non en agitant les bras comme un coureur du 50 km marche, que la visée sera enfin précise (pas évident pour ce genre de jeux) et que les caméras seront enfin gérées correctement, sans révéler de bugs.

Londres plus vraie que nature

Rappelez-vous des millions de livres dépensés dans la collecte de photos pour restituer avec une minutie d'horloger la cité britannique. Cela avait permis à Sony d'avoir investi pour rien un salaire astronomique dans une foultitude de clichés. Cette année conserve cet esprit de précision, pour réellement faire transparaître Londres. Pour donner un ordre d'idées, l'équipe Soho a utilisé mille photos rien que pour une salle de boxe. Tout passe par l'objectif de l'appareil : affiches, coins du ring ou, plus largement, toutes les moindres rues de la grande ville. Tout sera scrupuleusement respecté. La ressemblance est d'autant plus marquante si l'on est allé séjourner en voyage dans cette jungle anglaise (pour quoi faire d'ailleurs ?). Enfin bref, 40 kilomètres carrés dans le premier Getaway, assurément plus dans l'autre, la voie de la beauté semble empruntée. Les voitures jouiront aussi du même statut technique : les voitures sont magnifiques, mais la gestion des dégâts tarde toujours à s'émanciper : les chocs de base sont comptabilisés, et si vous espériez voir des collisions digne de Driv3r, vous pouvez passer votre chemin ! Enfin, on souligne la jolie modélisation des personnages, et de leurs armes (présence des douilles, et cetera).
The Getaway 2 : Black Monday doit remplir une tâche ardue, à savoir effacer l'énorme déception engendrée par le premier opus. Ce travail apparaît être comme atteint. L'histoire est toujours très portée en avant, comme au cinéma. Mais contrairement au premier opus, le gameplay devrait être digne d'une production Sony, tandis que les graphismes n'ont plus rien à démontrer niveau beauté. De là à dire qu'il va surpasser GTA 4, cela m'étonnerait, tant les possibilités seront deux fois plus importantes. Mais BM pourrait enfin constituer une alternative de luxe à la série de Rockstar, et non une vulgaire copie.
16 septembre 2004 à 20h00

Par n0nam

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