Test : Shadow Hearts : Covenant - PS2

Shadow Hearts : Covenant - PS2
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Jeu polémique voilà quelques années, Shadow Hearts se voit désormais doté d’un grand frère, revu et réhaussé, qui devrait rallier un public plus large sans pour autant dénaturer le background dark et engagé de la série.
Vous êtes Yuri, héros au grand cœur se baladant à travers l’Europe et le Japon aux alentours de 1910. Le temps n’est pas à la pause café, et la guerre semble être le principal sujet de discussion dans les chaumières. En bon voyageur qui se respecte, vous allez vous engager idiotement dans une quête de longue haleine, rencontrer des tas de personnages aux personnalités enrichissantes, développer votre maîtrise des armes et de la magie en vous confrontant à de multiples ennemis, et enfin voir un max de pays. Décidément, voyageur n’est plus très sûr aujourd’hui…

Fac de psycho ? Tu peux passer…

Le jeu est tout d’abord très marqué par son coté Dark, qui tranche radicalement avec les FF, ou encore les Dragon Quest qui courent les rues et le top des charts (à raison). L’histoire de Shadow Hearts : Covenant est contée de façon très sombre, sans pour autant tomber dans le déprimant grâce à une narration intelligemment ponctuée de blagounettes en tout genre, distillées par les personnages. Ces derniers –jouables ou non- sont d’ailleurs très affirmés : chacun a une personnalité complexe, forgée par de nombreux événements passés, qui seront révélés au fil du jeu. Cet aspect est assez développé et bien foutu pour rester intéressant et nous donner envie de continuer.

La guerre est rarement la solution, mais souvent un excellent passe-temps

Propre à tout RPG jap, le système de combat est très souvent l’un de ces éléments qui va permettre à un titre de se démarquer, voire se forger cette once de personnalité qu’il manque si souvent. Celui de SH2 poursuit sur la lignée du 1, avec une impression de dynamisme encore plus importante. Centrés autour de la Roue du Destin, ou « Judgment Ring », les combats vous demanderont une attention de tous les instants, et vos réflexes devront être aiguisés pour avancer dans l’histoire. Grossièrement, vous pourrez choisir les actions à effectuer lors de votre tour. Une fois décidé, la Roue Du Destin se lancera sous vos yeux méfiants ; il faudra appuyer à certains moments, lorsque la Main du Destin passera sur certaines zones, pour valider les actions décidées auparavant. C’est simple, efficace, plutôt dynamique, et assez diversifié. Vous pourrez en effet attaquer, lancer un sort d’attaque, de défense, de soin, ou encore tenter un combo particulièrement dévastateur sur l’ennemi. Le système est donc assez bien rodé, et ne demande pas un Bac+5 en Ingénierie navale pour être exploité. Le jeu dure environ 40 à 50 heures, ce qui en fait un RPG dans la moyenne ; espérons que les possibilités de combat soient assez larges pour que cette « Roue du Destin » ne parvienne pas à lasser le joueur (je n’ai pas pu m’essayer au jeu jusqu’au bout).

Peau d’Orange, et concert de chœurs

Shadow Hearts 2 a un très bon niveau graphique, surtout en ce qui concerne les personnages et certains décors, très travaillés. Le design est souvent typé gothique et archaïque, rappelant que l’histoire se déroule aux alentours de la Première Guerre Mondiale. Néanmoins, la répétitivité de certaines textures peut devenir lassante pour qui distingue les couleurs et pense pouvoir mieux exploiter ses pupilles. Les décors en extérieur, notamment, sont très sommaires et n’ont rien d’original, contrairement à certaines scènes en villes, bien réalisées.
Les musiques de Shadow Hearts : Covenant sont très bien balancées ; si leur nombre est assez réduit, leur bon goût et leur très bonne incrustation dans un univers début 20ème siècle facilite le plongeon dans le scénario.

Au final

Si le premier opus avait paru mi-chaud mi-froid, bref tiède pour surprendre en 2000 sur PlayStation (le temple du RPG), ce grand frère réussit peut-être un petit peu mieux. Les éléments majeurs de la série sont plus clairs et mieux définis, comme cette ambiance sombre saupoudrée d’humour, des personnages complexes, et encore un système de combat pour le moins dynamique. En ce début 2005, les RPGs sur PS2 ne sont pas toujours évidents à débusquer, notamment avec ce niveau graphique (une full-3D impressionnante), et la communauté de joueurs devrait s’en rendre compte.
Un RPG engagé, bien plus sombre que la majorité d’entre eux et avec un système de combats particulier. Bref, ne cherchez pas ici du classique, mais plutôt des bribes d’idées souvent bien trouvées. Résultat, un RPG délicat et sympathique, peut-être moins complet que Dragon Quest VIII ou encore Star Ocean 3, mais qui développe des thématiques (monde dark, persos complexes) parfois oubliés de ces derniers.
12 mars 2005 à 02h15

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Points positifs

  • Monde dark
  • Humour omniprésent
  • Système de combat original
  • Scénario et personnalités des persos fouillés
  • Bonne durée de vie (30 à 40h)

Points négatifs

  • Le Roue du Destin, un peu gavante à la longue
  • Durée de vie un peu augmentée par des donjons répétitifs
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