C’est à l’occasion du dixième anniversaire du deuxième opus la série (il fallait bien trouver une excuse) que HSFII déferle sur la vague des jeux de combat. Dix ans, ça fait vieux. Dans mon enfance (je vais peut-être arrêter là, on dirait Steven Seagal quand il commence à partir dans une phrase ultra-philosophique que même Bernard-Henri Lévy ne comprendrait), Street Fighter était une institution. La récré était réservée aux dires des combats de la veille, aux surprises révélées, et on se passionnait. Capcom avait magistralement offert un jeu accessible et prenant. De nos jours, tout n’est pas si facile, cette difficulté étant rembourré par une concurrence en plein essor. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de se souvenir des moments passés quand on lance le jeu.
Ils ont là ! Plus ou moins..
Après l’écran titre (qui ne change pas du tout au tout), on remarque presque sur-le-champ la liste vraiment faible de combattants : seize. Pour ceux qui n’y connaissent pas grand chose, cela peut sembler assez bon, mais ce chiffre est bien rédhibitoire. Sachez pour cause que, si l’on cumule tous les épisodes Street Fighter, on se retrouve avec un total de plus de cinquante lutteurs. Capcom nous gratifie seulement des piliers de la longue fresque, parmi lesquels Ryo le charismatique japonais, Zangief le lutteur venu du froid, Blanka l’être bestial amené du Brésil ou encore Balrog, boxeur américain. Pour ceux qui ne le sauraient pas, la série chérie du géant japonais s’est toujours basée sur les techniques individuelles des différents personnage, et sur leur histoire. Chacun jouit de sa propre spécialité et ses attributs lui sont caractéristiques. « L’ours » soviétique catche comme personne, Sagat le géant manie la boxe thaïlandaise de fort belle manière, tandis que Chun-Li possède des jambes plus véloces que les guépards. On regrette tout de même vraiment, et là, je suis sincère (comme d’habitude en fait) que Capcom n’ait pas placé la barre plus haut en termes de combattants. Une sélection plus imposante de ces personnages, pièces angulaires de la série, aurait été admis avec une joie incommensurable.
Au fait, j’ai parlé bien sûr de compile, mais je n’ai pas évoqué les séries représentées. En fait, c’est simple, elle le sont toutes (ou presque, vu leur nombre) et ça enrage d’autant plus que les lutteurs de chaque série ne sont pas présents. Par volonté de satisfaire le public, Capcom a introduit dans ce jeu anniversaire un volet inédit, au nom éloquant de Street Fighter III : Third Strike. Cependant, ce sont seulement les américains qui peuvent se vanter de jouer à cet épisode totalement nouveau car, pour des raisons aussi obscurs de Shadowloo, les européens ont été sas doute victime d’une certaine forme de discrimination, ou du moins de favoritisme.
Dragon Punch !
SF a toujours puisé dans ses plus profondes entrailles un gameplay diablement rapide, simple et littéralement sensationnel. Cultivant une fois de plus ce principe qui a acquis ses lettres de noblesse dans les tréfonds du passé, SF n’admet pas un écart avec ses origines. Tout rime ici avec plaisir, bonne humeur, et la rapidité est de mise. Cependant, comme pour conserver un esprit cohérent (que fait le réalisme dans un jeu de combats ?), chaque attribut propre aux combattants est préservé dans les fights. Même si le poids n’est pas pris en compte lors des projections, certains facteurs comme la rapidité sont instaurés. Une masse comme Zangief et Sagat n’est pas un modèle de vélocité, tandis que les coups assénés par la frêle Cammy ne font pas grandir la barre de dégâts de manière importante. Ainsi, certains atouts sont respectés, faisant palpiter encore plus le déroulement et l’issue des confrontations. La jouabilité n’est cependant pas exempte de tout reproche, car il faut bien l’admettre, les combats peuvent être inégaux. En effet, les personnages sont représentatifs d’un épisode différent et les joutes opposent souvent des personnages aux capacités différentes. Par exemple, une Chun-Li peut effectuer une attaque spéciale tandis qu’un personnage issu d’un épisode « classique » ne jouit pas du même pouvoir.
Du vieux avec.. du vieux
Street Fighter, c’est aussi ses graphismes démodés, mais tellement commémoratifs ! Ici, on aime ou on aime pas. Mais il faut reconnaître qu’ils sont très charmeurs et nous font penser à tout l’esprit de la saga. La 2D caractéristique est donc toujours de mise ; on prend un malin plaisir à dégommer ses adversaires dans des arènes qui dépeignent malicieusement, quoique de manière stéréotypée, les pays accueillant les combattants. Chez Balrog, on a droit à une bagarre dans un Vegas terni par l’argent sale et les blondasses garnies de silicone, tandis que chez Blanka, on se produit dans un terrain boisé, amazonien en fait. On voit du pays, on voit un monde qui bouge, et ça densifie la stimulation des combats. On peut tout de même reprocher aux graphismes leur manque de modernité. La 2D, même si elle n’est plus utilisé autant qu’auparavant, est en mesure de proposer des graphismes lisses, tandis que les protagonistes et les stages de HSF 2 semblent parfois taillés au marteau et au burin. Les animations gardent leur pêche légendaires, en l’occurrence, ça bouge vite et bien. Les graphismes sont corrects, à l’instar de Guilty Gear, mais à la différence que SF a modélisé ses légendes et ses décors de manière inégale.