Alors là attention, qu’on mette les points sur les I, cet
Enthusia est loin d’être un mauvais jeu comme on pourrait le comprendre avec la précédente intro (quel est l’incongru qui a rédigé ça ?), il a juste son lot d’incompatibilités avec
Gran Turismo 4, son grand rival, mais en contrepartie, le soft de
Konami dispose d’un nombre très conséquent d’arguments favorables à son achat. Bien sur, on ne peut nier le duel établi entre les deux titres, et donc, pour donner la réponse tant attendue par les fans de simulation automobile sur console : Ben non, finalement je la dirais à la fin.
Petit tour d’horizon enthousiasmant
Dès le lancement du jeu, on tombe indéniablement dans l’esprit nippon du titre : musiques faites en 2 minutes par les stagiaires et intro à la
Ridge Racer, sans parler de la voix off super kitch et les menus aussi rigides que des articulations de tortues, la grande classe. La sélection des voiture se fait grâce à un menu de recherches spécifiques, je m’explique, vous pouvez par exemple choisir la nationalité du constructeur comme critère de recherche, ou la puissance, la traction, ça aurait été crédible si des milliers de voitures étaient disponibles, là ça fait un peu gadget. Surtout qu’au programme, 150 voitures sont disponibles (contre 650 pour
GT4), ainsi qu’une quarantaine de circuits, bref c’est bien, mais on est encore loin de l’ogre de
Polyphony. Du coté des modes de jeux, encore une fois la banalité est reine, nous avons donc droit aux modes : Enthusia Life (auquel nous reviendrons plus tard), Driving Revolution, course chrono, course libre, un contre un, et enfin Bibliothèque. Pour le mode Driving Evolution, il s’agit ici du concept mondialement connu des permis, mais en plus chiant vu l’originalité des épreuves proposés (en gros se taper des tours de circuit ovale dans un angle de dérapage précis tout en tenant la vitesse du véhicule au micropoil, et en veillant à ne pas rouler sur les hérissons et à ne pas renverser le thé de grand-mère, tout ça pour débloquer une Peugeot 106 couleur caca d’oie…). Et le mode Bibliothèque n’est finalement qu’une sorte de musée qui ne sert à rien, on y trouve le profil des marques du jeu, les crédits et on peut visionner les replays qu’on a eu le courage d’enregistrer. Donc vous l’aurez compris, sur la forme, cet
Enthusia a vraiment du mal à convaincre. Allez hop,
GT4 1
Enthusia 0.
Tu es doué petit, très doué…
Bien sur, lors de l’annonce du jeu, le principal argument de
Konami était l’introduction d’un Gameplay novateur pour une simulation automobile et ce, à travers un système soi-disant révolutionnaire. Et voila l’objet tant attendu, ce saint Graal : Le VGS. Sous ce nom barbare se cache un système intéressant permettant au joueur d’être témoin du transfert de masse du véhicule sur ses axes, afin d’éviter les surprises et de contrôler son auto comme Samy Naceri (c’est pas de la culture ça ?). A l’écran, le système se présente comme deux flèches situées sur les cotés de la voiture qui s’allongent selon le degré d’inclinaison de celle-ci, et en complément est aussi disposé un petit indicateur, qui par le biais d’une boule jaune, affiche le centre de gravité du véhicule. Mais cette aide peut être bien entendu supprimée pour les plus férus de simulation d’entre nous, pour être de suite réactivée vu la difficulté du soft ! En effet, la force d’
Enthusia réside indéniablement dans son Gameplay axé très simulation. On sent à la perfection le poids des véhicules, le transfert de masse lors des freinages, la poussée d’une accélération, le grip lors des virages…impressionnant. Aucune erreur n’est permise, un freinage tardif et trop appuyé mène inévitablement au bac à sable, et c’est pareil si vous avez le malheur de mettre une roue dans l’herbe à l’accélération, et cela même avec les aides de conduites enclenchées ! Les courbes doivent se négocier bien à l’avance, il faut toujours positionner la voiture de sorte à la stabiliser à la sortie du virage sous peine de tête à queue. Il faut donc un volant pour jouir au maximum du challenge proposé car malheureusement la maniabilité à la manette fait parfois des siennes poussant la voiture à souvent survirer. Certes la conduite est très réticente aux newbies avides de
Need For Speed et consort, et mérite d’être longtemps pratiquée, mais une fois toute les subtilités acquises, quel bonheur mazette ! Un véritable extase que d’améliorer son chrono tour par tour ! Et que ce soit sur asphalte, macadam mouillé, terre, ou encore sable, tous les revêtements ont étés étudiés spécifiquement et se reflètent dans le comportement des voitures. Malheureusement, l’impression de vitesse est quasi nulle, la gestion de l’usure des pneus à été oubliée et l’IA assure le strict minimum, les adversaires suivent la route, point barre, ils ne se décalent même pas pour vous dépasser, préférant enfourcher votre pare-choc, au moins on sait comment ils conduisent chez Konami… Pour revenir à la comparaison avec
GT4, il n’y a pas de doute possible, le Gameplay d’
Enthusia est largement meilleur si on prend pour base la simulation, certes il demande plus d’implication pour devenir vraiment fun, mais cela vaut le coup. Et re-hop,
GT4 1
Enthusia 1.
…Mais tant que je serai dans le métier tu ne resteras que le second
Attention mesdames et messieurs, dans un instant, on va commencer… Ahem, toujours dans la perspective d’une comparaison entre
Gran Turismo et
Enthusia, intéressons nous maintenant au mode de jeu principal du titre de
Konami, The Enthusia Life. Saluons d’abord le geste de la firme nipponne, qui aurait très bien pu faire un copier coller du mode Gran Turismo pour son
Enthusia, mais au contraire, l’innovation est de mise, même si on sens une forte influence de
S.C.A.R, le RPG d’automobile de
Nobilis. L’objectif du mode Enthusia Life est donc de parvenir au sommet de la confrérie des pilotes, confrérie illustrée par un classement mis à jour régulièrement, car l’organisation du jeu est définie en semaines : chaque course représente une semaine de passée. Il faut donc gagner des courses qui font gagner des points qui font eux même grimper au classement, simple en somme. Ces mêmes points permettent l’évolution de votre voiture, ainsi que votre pilote, à la manière d’un RPG. En fait, tout est basé sur vos points Enthusia (original comme nom), ces points sont votre vie, vos os, ils se gagnent eux aussi en faisant le plus de courses possibles. Mais contrairement aux points normaux, ceux-ci chutent lors des courses, à chaque erreur de pilotage (donc à chaque collision avec un mur ou à chaque sortie de route), ce qui oblige le joueur à toujours être concentré, étant donné que si ses points Enthusia venaient à se vider, il faudrait alors choisir l’option de repos pour les régénérer, c'est-à-dire une semaine à rien faire, entraînant une chute au classement des pilotes. En terme de comparaison,
Smash Court Tennis 2 utilise un système similaire, si on remplace la fatigue par les points Enthusia. Mais même si cela partait une volonté altruiste, on ne peut que critiquer cette idée pour un jeu de course. L’IA étant si maladroite, vos concurrents vous foncent littéralement dedans, et comme résultat vous perdez vos points Enthusia bêtement…rageant. Le réel inconvénient demeure la gestion des véhicules, eh ouais, dans
Enthusia, pas de garage, c’est une voiture ou rien. On ne peut donc avoir qu’une voiture disponible, pour la changer, ça ne coûte rien sauf une semaine de course. Mais le pire, c’est qu’on ne peut avoir le bolide que l’on souhaite, car seules les voitures gagnées peuvent être sélectionnées, voitures que l’on gagne aléatoirement après les courses… De plus, aucune amélioration mécanique n’est possible outre les quelques réglages disponibles, la voiture augmente de niveau grâce aux points Enthusia, vive le réalisme. Quand aux courses elle mêmes, elle se déroulent comme des paris hippiques (si si) les participants étant cotés selon divers critères tel la puissance du moteur. Donc, plus vous avez une voiture pourrie, plus votre cote est lamentable, mais plus vous gagnez de points si vous l’emportez, alors que si vous avez un monstre de puissance votre cote sera la favorite et votre pactole le minimal. Pour conclure, le mode Enthusia Life déçoit par sa linéarité, même si sa difficulté est bien dosée et que certaines idées sont bonnes, on n’a pas cette envie perpétuelle d’aller de l’avant comme dans
GT4 et son mode Gran Turismo. Et re-belote
GT4 2
Enthusia 1.
Et paf dans tes dents !
Graphiquement, inutile d’y aller par 4 chemins, le titre de
Sony est le plus beau, malgré son aliasing.
Enthusia n’est pas moche, certains effets de reflets sur les carrosseries sont sublimes, mais la finition des voitures manque cruellement de détails, meme si les circuits ont étés réussis ainsi que la modélisation des conditions climatiques. La bande son aussi, aurait du être approfondie, car les musiques d’ascenseur, ça va bien 10 minutes, mais après faut arrêter hein, on a pas tous étés élevés sous du Richard Clayderman. Et
GT4 enfonce encore le clou faute à la très limitée durée de vie d’
Enthusia, se finissant en une dizaine d’heure. De plus, le multijoueur n’apporte rien à cause de sa banalité exécrable. Allez paf, fatalité de
GT4 qui lance un tournevis dans les parties d’
Enthusia, 3 à 1 score final.