Codemasters, comme THQ est ce qu'on appelle un éditeur de l'ombre. Loin d'être péjoratif, ce terme désigne les studios de jeux à succès mais qui n'ont pas une notoriété réellement mondiale, comme Namco, Capcom, Konami ou EA. Ce sont pourtant eux les géniaux géniteurs des Toca, Colin McRae Rallye ou Micro Machines. Trois références, trois succès lancés sur la console de Sony. Les britishs se devaient donc de satisfaire les demandes des assidus après avoir sorti sa série sur une des consoles rivales. Tir rectifié, cible atteinte, on a jamais autant éprouvé joie d'être l'objectif du viseur.
Un plateau fourni
Spécialisé dans les courses de " touring " depuis sa naissance, Codemasters a peu à peu élargi son panel d'engins, et ce depuis Toca WTC sur PS1. ƒ présent, on retrouve un peu de tout, comme dans une braderie : des voiture de tourisme (Audi, BMW, Alfa Romeo etc.), des 4x4, des formule Ford, des Pick up, des camions etc. Au total, ce sont 35 véhicules qui constituent le plateau très luxueux (Ford GT, Aston Martin) et sportif de ce TRD 2. Les voitures sont sous licence et, pour faire jalouser d'envie les Gran Turismo, cassables. Avec de nombreux points d'impact à pulvériser, les courses peuvent se transformer en batailles d'épaves. Roues, direction, freinage, jantes, carrosserie, vitres latérales et faciales, embrayage, les motifs d'abandons ne se comptent plus qu'avec une calculette. Il va de soi qu'une rupture ou un choc mettant en cause une pièce vitale au contrôle du véhicule ont une influence sur celui-ci, influence qui se fait sentir. Le passage au stand sera alors nécessaire pour bien figurer au classement, et pour changer toute pièce utile à la reprise de la course (on peut ne pas tout changer, et chaque pièce est affectée d'une durée de réparation). Quand on a toutefois acquis assez de maturité pour manier avec élégance et mordant sa monture, le contrôle est convenable. Longtemps critiqué, à raison, de proposer à chaque nouveau volet une conduite à approche arcade, Codemasters a su enfin regagner la carte de la simulation. Chaque type d'engins a ses propres caractéristiques de maniabilité, de vitesse, de direction, de résistance. Aussi les camions sont-ils particulièrement résistants et maniables, mais très lents. Passer d'une conduite à l'autre ne relève pas de l'exploit olympique mais un infime laps de temps s'amorce. Mêler d'un côté conduite subtile, avec les spécificités des engins prises en compte, leur inertie respectée et le type de surface (glissade pour le verglas et le rallye, tenue de route exemplaire pour le reste) et de l'autre contrôle intuitif, avec un maniement rapide, procurent au joueur de réelles sensations : pari gagné pour les rosbeefs !
Au nombre de 31, les circuits de Toca sont plutôt variés, ou plus précisément leur revêtement : goudronné, terreux, ou encore verglacé. Parmi les circuits automobiles réputés, on note les présences de Laguna Seca et Catalunya en passant Monza ou ??????. Ils sont naturellement modélisés avec authenticité, que ce soit pour la disposition des tribunes, la nature environnante et même la place des vibreurs !
La beauté d'une carrière
Toca Race Driver 2 se décomposera en quatre modes de jeux, dont deux principaux : Carrière et compétitions spécifiques. Le premier d'entre eux vous mettra dans la peau d'un jeune loup novice qui se fait repérer par un directeur d'écurie. Conscient de votre potentiel, il vous faudra toutefois lui justifier votre engagement dans le bain des seniors. Premier jeu de course à avoir mis en avant un scénario (certes pas très recherché) avant d'être rejoint par d'autres, dont Namco (R : Racing Evolution), l'idée revient donc et demeure intéressante : elle contribue à inscrire l'empreinte du joueur sur son alter ego vidéoludique. Avec l'appui de mini-cinématiques apparemment sympathiques et assez immersives (faut aimer quand même), la Carrière au sein de la meute impitoyable sera croustillante et la place au soleil de sera pas remporté d'avance, car l'IA promet d'être assez élevée pour corser les épreuves et vous empêcher de vous la jouer Schumacher, Armstrong ou Real de Madrid. Votre ascension se découpe en mini-championnats internes où vous piloterez divers véhicules pour obtenir des coupes, de l'argent, des sollicitations d'autres teams consécutives à votre récente valorisation. Le deuxième mode principal regroupe divers championnats, comme dans la saison, mais à la différence qu'ils sont bel et bien indépendants. Libre à vous de vous lancer chez les poids-lourds ou d'affronter les 4x4 en rallye. Une fois encore, vos victoires se ponctuent d'argent bien serviable à l'achat d'objets. Les deux autres modes sont le time-trial qui, comme il le mentionne, permet de vous familiariser avec les pistes pour y faire tomber des records et le mode multi joueurs jouable jusqu'à quatre, avec en prime un possible mode online (c'est presque sûr, car il y a déjà sur Xbox le Live et le précédent volet était également en ligne).

La beauté tout court
Codemasters n'est pas du genre à décevoir. Toujours intraitable au niveau graphique, TRD 2 est ce qu'on appelle communément un beau jeu. Relégué derrière GT et sa classe légendaire, TRC a cependant quelques cordes à son arc. En effet, en plus d'avoir la licence et de modéliser de manière très convenable les engins, reconnaissables à l'œil nu, la faculté de détruire sa voiture n'empêche pas quelconque censure. Comme je l'ai dit dans le premier paragraphe, de nombreux points d'impact témoignent de l'aisance du pilote et les différents stigmates sont affriolants de réalisme : les pare-chocs demeurent sur la piste tout comme les capots, ou, à défaut, gigotent à tout va suspendus seulement à un malencontreux boulon tandis que les frottements donnent naissance à des gerbes d'étincelles. La gestion de dégâts est donc parfaitement rendue. Le nombre de polygones n'est pas exorbitant mais reste convenable : un exploit quand on sait que l'on pourra concourir jusqu'à 21 sur la même piste ! Le lissage graphiques est très bon, tout comme les effets de lumière, avec réflexion sur la caisse du soleil ! Il n'y a aucun bug qui entrave la beauté esthétique du soft : seul un léger aliasing a décidé de résister, mais gageons que cela soit réparé à temps.
