La cour déclare ouvert le procès
Garfield contre The Codemonkeys. Le plaignant accuse le studio d’avoir volontairement acheté son droit à l’image pour ensuite le fourvoyer dans un jeu absolument lamentable. Mais je laisse la parole à l’avocat de
Garfield.
Des preuves sans concession
Tout d’abord, Mesdames et Messieurs les jurés, il ne fait aucun doute que ce jeu a été bâclé au niveau graphique. Il a subi un traitement que l’on ne croyait réservé jusque là qu’aux jeux Davilex. Une 3D pauvre, que n’aurait aucun mal à animer une PSOne en fin de vie, et qui pourtant rame pour maintenir un frame rate correct sur une console dite de « nouvelle génération ». Cette 3D semble dater de 1999 et on a du mal à croire qu’un consommateur malheureux ait dû payer cette chose. Les décors sont épurés à l’extrême et lorsqu’on dirige un
Garfield mal modélisé dans son propre univers, on constate que les graphistes ne se sont véritablement pas foulés pour remplir ceux-ci. Il règne une atmosphère de vide constante, Les décors se résumant aux pièces de la maison et au jardin de Jon. Cependant, vous pouvez cesser d’espérer toute amélioration : ce n’est pas plus drôle à l’extérieur qu’à l’intérieur. Je passe maintenant au deuxième chapitre de mon accusation : la jouabilité.
Luigi’s Mansion like
En effet, le gameplay s’inspire quelque peu de celui du hit de Nintendo. Avec un aspirateur, il vous faut remettre des objets à leur place. Pourquoi me direz-vous ? Ah ! Que suis-je bête, j’ai oublié de vous parler du scénario transcendant du jeu. Jon est sorti et Odie a dérangé toute la maison. Sous peine d’être privé de lasagnes,
Garfield doit remettre la demeure en ordre.
Garfield devient donc dans ce jeu un technicien de surface de luxe. Très valorisant pour l’image de mon client n’est ce pas ? Mais revenons en au gameplay du jeu. Si le concept de l’aspirateur aurait pu être bien traité, The Codemonkeys est passé complètement à côté du sujet et c’est une bouse injouable qu’ils nous livrent ici. Quand on veut saisir un objet, il faut respecter une position précise par rapport à celui-ci. Et souvent, on ne s’attend pas du tout à ce placement. De plus,
Garfield ne peut transporter que trois objets à la fois, ce qui augmente le réalisme du jeu, certes (et encore, comment peut-on faire pour aspirer un moniteur 17 pouces) mais mon client avait signé pour un jeu qui devait attirer le jeune public en masse sans faire fuir le joueur lambda, pas pour un soft qu’un maître zen transformerait en frisbee. Pour finir cette accusation accablante, je signalerai au bon vouloir des jurés que la seule chose positive que je vois dans le jeu est le bouton « quitter » du menu pause.
Place à la défense
Je vais tenter de vous prouver que The Codemonkeys n’a pas voulu offenser ici le personnage de Jim Davis. Les droits que l’éditeur a été obligé de verser pour que ce produit ont bien entendu imposé des contraintes au studio de développement. Mais regardons la vérité en face ! Ce produit n’est vendu que pour la modique somme de vingts euros, ce qui permet aux bourses les plus modestes de se l’offrir. L’aspect graphique, même s’il est assez dépouillé respecte bien l’esprit de la série. Enfin, les cinématiques en Cel Shading sont doublées en Français et elles sont de bonne facture. Monsieur le Juge, je vous en supplie, n’envoyez pas
Garfield le Jeu dans la poubelle des jeux à licence où trônent les Power Rangers et autres rebuts fades ! Ce jeu vaut bien mieux.