Test : 24 : Le Jeu - PS2

24 : Le Jeu - PS2
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D’après le guide spirituel et officiel de tous les gamers les plus ardus (aussi connu sous le nom de Télé Z), chaque série ou film qui cartonne, se voit toujours adapté dans toutes sortes de domaine. Il parait que c’est cette fichue consommation de masse markéteuse qui en est la cause, histoire qu’on se gave la tronche encore et encore, et au prix fort. Mais adaptation n’est pas forcement un terme péjoratif dans le monde vidéoludique, zieutons donc ce 24 pour en être sur.
Tous les fans l’attendaient, et la voici enfin, l’adaptation vidéoludique de la série qui cartonne littéralement, qui en l’espace de 4 saisons (la cinquième étant en cours) à su s’imposer au monde entier comme le modèle de ce suspens nouveau, mêlant les effets de surprise avec maîtrise et l’implication totale du spectateur. Mais comme d’habitude, et à juste titre, on ne pouvait que rester prudent devant un tel projet vidéoludique, le nombre de jeux médiocres tirés de séries ou de films ne confirmant cette anxiété. Alors, ce 24, bouse ou pas ? Le temps que j’enfile mon gilet pare-balles, mon 45. et un préservatif XXXL, et la réponse sera connue de tous.

Ces événements se déroulent entre 6 heures et 7 heures

Partisans des synopsis qui partent en vrille, les scénaristes de la série en ont vraiment une, d’araignée au plafond. Entre l’enlèvement d’un ministre qui finit en menace nucléaire et un attentat calculé contre le président des States , la trame d’une saison de 24 heures chrono se veut toujours aussi passionnante, même si les thèmes abordés ont déjà été vus et revus et que les clichés bien sentis fleurissent aussi bien que les morpions dans l’entrejambe d’un russe. Alors bien sur, retranscrire le tout dans un jeu vidéo est sûrement beaucoup plus difficile que dans un banal épisode, surtout quand on voit que les jeux les plus avancés scénaristiquement (Metal Gear en tete, évidemment) sont très intéressant à suivre, mais pas trépidant d’intensité, c’était donc un fameux défi qu’a osé relever la team de développement de 24 : Le Jeu. Et, on dira que le challenge n’est qu’a moitié relevé, car la trame du jeu est intéressante, bourrée de surprises et de retournement de vestes (autant au sens figuré qu’au propre), mais elle reste bien en deçà de ce qu’offre la série. En fait, tout commence par une tentative d’assassinat qui bien sur n’était qu’une diversion pour d’autres intentions malsaine de la part de terroristes qui, à la vue de toutes les séries qui les mettent en cause, représentent au moins 1/3 de la population américaine. Mais bon, l’histoire du jeu se situe entre la saison 2 et 3, ainsi, elle permet d’introduire des persos qu’on retrouve dans la 3eme saison comme Chase, ou elle apporte parfois des précisions sur des faits passés. Du pain béni pour les fan(anatiques).

De bonnes intentions, mais…

Le décors étant planté, il ne manque qu’a 24 : Le Jeu un gameplay en béton armé pour postuler aux joies d’une adaptation diablement réussie. Bien sur, ce n’est pas le cas, le gameplay « principal » s’inspire grandement de Kill Switch : On avance, on se met à couvert, on tire, on avance… La visée automatique mâche tout le travail ce qui rend donc le jeu ultra facile, les boss sont pathétiques, et la majorité des mouvements dispos ne servent à rien puisqu’on peut la jouer bourrin sans soucis. On peut même formuler des sommations aux ennemis comme dans SWAT 4 pour appréhender les ennemis, ce qui débloque quelques bonus à la fin de la mission. Les armes sont très nombreuses, bien qu’on ne trouve aucun projectile, quelques fois, des troufions de la CTU vous accompagnerons, mais l’impossibilité de leur donner des ordre les rend inutile, vu qu’ils sont tout aussi cons que les ennemis. Sinon, hors du shoot bourrin, 24 propose aussi des situations d’espionnage, de recherche voire d’investigation, et surtout d’infiltration. Le bon point étant qu’on n’est pas limité à Jack Bauer (mais tous les persos ont les mêmes aptitudes), on pourra jouer avec Chase, Tony, Michelle et même Kim, la fameuse gourdasse qui n’a jamais aussi bien porté son nom.
On retrouve aussi des phases en véhicules, ou on découvre avec une certaine surprise qu’une ville entière et assez grande a été modélisée, autoroutes comprises. Les missions s’y déroulant sont soit des courses poursuites sans faveurs ou des itinéraires à effectuer en contre la montre. Pour le premier cas de figure, on regrettera… tout. C’est horriblement moche, les voitures ont une maniabilité hasardeuse, et il est absolument impossible de semer vos poursuivants, si bien que ces phases deviennent vite de vrais calvaires. Même si l’idée de créer une ville pour les déplacements était une bonne idée, détruisant ainsi la linéarité, le bâclage de ces scènes rend le jeu vraiment insupportable par moments.
Un autre coté important du jeu réside dans les situations de piratage, ou de maniement de matériel informatique, la plupart du temps, il vous faudra déverrouiller une porte, en déchiffrant le code. Pour ce dernier cas, les bons caractères vous sont déjà donnés, mais dans le désordre, il faut donc les remanier dans un délai précis, avant que l’alarme ne se déclenche. Il y a aussi d’autres manœuvres, comme le désamorçage, ou les tentatives d’accès aux ordinateurs protégés, ou un système très semblable à celui de TimeSplitter 3 est de mise, avec un chemin à constituer, comme dans les labyrinthes sur les boites de céréales.
Pour finir, on discerne aussi dans 24 : Le Jeu des phases diverses qu’on ne retrouve qu’une fois, ou trop spéciales pour être importantes. Comme le tir aux pigeons au fusil sniper, le jeu des questions réponses qui ne mènent à rien, ou surtout les interrogatoires, scènes prépondérantes dans la série. Qui, dans le jeu, sont des espèces de cut-scenes jouées, en fait, il suffit de presser des boutons en fonction de l’humeur de personnage interrogé, enfin torturé… Le résultat est haché, pas fun du tout, et ridicule de surcroît.

Mazette, on s’y croirait !

Dans sa réalisation, le jeu souffre malheureusement d’une forte inégalité qui fait généralement paraître le soft plus moche qu’il n’est. On voit clairement que les cut-scenes, cinématiques et les représentations des principaux protagonistes ont été les taches prioritaires de développement, laissant une impression de travail bâclé pour tout le reste. Car, il faut le dire, les cinématiques sont absolument superbes, pas d’un point de vue graphique, mais plutôt scénaristique, la réalisation n’a rien à envier à la série et on s’y croit vraiment. La cellule anti-terroristes est plus vraie que nature jusqu’aux moindres petits détails, sur le terrain, on est constamment appelé par Michelle Dessler voire Chloé O’Brien pour nous tenir informés des diverses péripéties, un vrai travail d’analyse est constamment effectué à la CTU, mettant en scène les péripéties et autres renversements de situations, pour éviter toute lassitude, bref, on s’y croirait. Alors que de l’autre coté de la barrière, en in game, le jeu est vraiment médiocre graphiquement, les décors sont vides, les textures vraiment approximatives et très pauvres. Les ennemis ont une IA très critiquable, réagissant n’importe comment, visant à tord et à travers, il arrive même des moments ou les bougres se tirent dessus.

Coté bande-son, le fan pourra se toucher sans vergogne devant le travail monumental accompli, les voix officielles sont de la partie pour la très grande majorité des personnages, et ce, dans toutes les langues dispo y compris dans la langue de MC Hammer. Les interprétations sont donc incroyablement professionnelles, et rien que le fait d’entendre Jack Bauer crier « Cellule Anti-terroriste ! » en pleine partie, provoque en moi une montée raide de masculinité du bas ventre, ougmf. Les musiques prennent logiquement la même orientation avec tous les thèmes originaux de la série, toutes les ambiances discrètes, et même tous les minis sons qu’on peut percevoir dans les épisodes. La durée de vie, bien inférieure à 24 heures bien entendu, se consume trop rapidement et les divers bonus servent à rien (par exemple on s’en bat royalement du teaser de la saison 4, étant donné qu’elle est finie depuis des mois), ce qui fait que recommencer le jeu n’apporte pas vraiment grand-chose, vu que la magie du scénario n’opère plus. Pour conclure, il serait franchement absurde de qualifier ce 24 : Le Jeu comme un mauvais soft, certes sa réalisation ne désanusse pas les cadors du genre et certaine phases de jeu sont carrément à chier, mais grâce à sa fidélité et sa diversité, le titre de Sony fait sans aucun doutes parti des meilleures adaptations de série/film en jeu, et c’est déjà un exploit sacrément conséquent.
Nous avions auguré au pire pour ce 24 : Le Jeu, ce qui a finalement pour cause de rendre le moyennement bon en une douceur suave et délectable. Le soft de Sony n’est pas parfait, loin de là, mais il apporte un lot non négligeable d’agréments aux fans qui, finalement, appréhenderons le jeu comme un nouvel épisode dans l’épique et mouvementée existence de Jack Bauer, et c’est en définitive bien largement au dessus de nos espérances placées dans le jeu.
23 mars 2006 à 19h17

Par

Points positifs

  • Respect TOTAL à la série
  • Un scénario assez classe
  • 24 quoi

Points négatifs

  • Inegal graphiquement
  • Scenes de conduite pourries
  • Sony quoi
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