Test : Winning Eleven 9 - PS2

Winning Eleven 9 - PS2

Winning Eleven 9 - PS2

Genre : Simulation de foot

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En fait, les PES/WE c’est un peu comme le beaujolais, ça arrive une fois dans l’année, et à chaque fois, ça a un arrière-goût différent. Mais contrairement à la cuvée française, le soft japonais a su rester gustativement intéressant en tous points de vue, et ce n’est pas pour nous déplaire à moi et mon sommelier.
Aaaaahh enfin !! Nous voila en Août et il est temps de goûter au doux breuvage du druide Konami, et cette année encore, il s’est amélioré avec une très fine précision. Autant le dire tout de suite, ce Winning Eleven 9 se veut dur, réaliste de partout, il veut nous faire arracher nos cheveux et nous faire crier de joie en même temps, et même si le futur PES5 ne sera sûrement pas du même acabit, j’ose et j’affirme que ce neuvième opus restera dans les mémoires, en bien, comme en mal. Nuits blanches et engueulades garanties !

Eh t’as vu ? (Quoi ?) Nan rien en fait…

Nul doute qu’a la découverte des premières images du jeu, tout être humain normalement constitué s’est posé la question suivante : « Ben elle est où la différence avec le précédent ? ». Car graphiquement, rien n’a changé sur la forme. 95% des visages des joueurs sont semblables à PES4, les stades n’ont subi aucune amélioration, les pelouses sont toujours aussi moches et le public toujours aussi discret. En gros, l’ambiance est toujours aussi terne, on n’a pas encore le droit aux remplaçants sur les bancs de touche, aux mimiques d’un entraîneur furieux, ni aux arbitres de touches longeant le terrain comme des idiots sans âmes. Ok ok, il y a certes l’incapacité de la PS2 à gérer autant de données, mais quelques trucs en plus, aussi minimes soient-ils, auraient certainement fait croire au joueur qu’il joue à un nouveau volet de la série Winning Eleven, et non à une banale actualisation. Eh oui, si on ignore le gameplay, pour ne s’appuyer que sur le visuel, on a l’impression de jouer à WE8. Mais bon, il y a toujours quelques « nouveautés » distillées avec modération, comme les nouvelles cut-scenes d’avant match ou la possibilité de jouer sous la neige. M’enfin neige, mais pas blizzard non plus, car hormis le bord du terrain, la neige ne fait pas légion…

Le Flight Simulator du Football

Apres ces très infimes améliorations graphiques, on pouvait allègrement se poser des questions sur le travail des développeurs fourni pour ce WE9, et une fois le pad en mains, on comprend que tout le gameplay a été revu. Toute l’orientation de la façon de jouer a été remaniée ; oubliez vos habitudes péheuhèssequatriènnes, vos tactiques, votre frustration. Premièrement, la quasi-totalité des mouvements a été tout simplement re-motion capturée par des joueurs professionnels pour plus de réalisme. Les gestes carrés du précèdent volet s’intervertissent vers une majestuosité impressionnante dont on prend un malin plaisir à contempler encore et encore pendant les ralentis. Pour ce qui est du jeu donc, les zizou pixélisés sont réellement très dur à manier, fini les stop & go sans perte d’appuis, les perforations de défenses tout en driblant. Vos joueurs ne sont plus sur des rails, une erreur est possible à chaque minute de jeu, quelle que soit la situation, ça peut être un contrôle râté, ou une balle poussée trop loin, ou encore un tir complètement dévissé partant en touche. Winning Eleven 9 demande donc beaucoup de pratique avant d’obtenir un niveau correct, et les gamers n’ayant jamais goûté à Winning Eleven 8 Liveware vont vraiment en baver vu la difficulté du soft. Car de nombreuses assistances ont été supprimées, les passes sont plus imprécises, les contrôles aussi, et comble de réalisme, la jauge de frappe n’est jamais la même : Plus votre joueur est seul, plus la barre doit être remplie pour un bon tir, en étant cerné par 4 défenseurs, la moindre pression enverra la balle dans les cieux. La position du joueur influe elle aussi grandement, la qualité de la frappe, c’est tout bonnement impressionnant.
En fait, le maître mot du soft est « collectif », il est presque impossible de dribler si la défense a l’avantage, en contrepartie, vos coéquipiers sont très actifs, les appels sont nombreux et ça bouge pas mal à l’écran. Et c’est vraiment LE point du jeu, la circulation de balle (ce qui explique la lenteur du jeu), car les positions de frappes sont aussi rares que les victoires de l’OM, ce qui fait qu’il n’est pas rare d’avoir une seule occasion par match, opportunité qu’il faudra alors absolument transformer. En ce qui concerne les frappes, elles sont désormais plus puissantes, mais beaucoup plus difficiles à contrôler. L’innovation du bouton R2, permettant d’enrouler sa frappe est quant à elle exceptionnelle, une fois ce bouton pressé, le joueur utilise son plat du pied pour donner un effet brossé à la balle, rappelant les buts magnifiques de la grande période de T. Henry chez les bleus. On peut aussi noter la faculté de Middle Shoot que possèdent certains joueurs, leur permettant de tirer des missiles du milieu de terrain. Passons désormais à nos amis gardiens de buts, qui alternent entre le bon et le moins bon dans cet épisode. Moins bon, car ils sont toujours autant irréalistes que stupides, allant chercher les balles en lucarnes à deux mains, ou étant quasi invincible en 1 contre 1, sans parler de leur placement médiocre et du fait qu’ils restent souvent de marbre face à des frappes de loin bien placées. Et on peut déceler du bon dans leur imposante prestation dans le domaine aérien et dans les sorties, ainsi que dans les relances, beaucoup plus lointaines que d’habitude. Pour conclure, le Gameplay de ce WE9 s’approche à grand pas de la perfection dans le domaine du réalisme, Konami a su puiser le meilleur de chaque volet précèdent afin d’en faire une mixture divine, dont nos papilles gustatives nous diront des nouvelles. Miam.

Pour l’arbitrage, il n’est pas vain de le résumer comme excessif. L’homme en noir ose user de son sifflet au moindre contact un peu musclé, mais bizarrement, il est dans l’ensemble assez tendre pour les cartons, sauf en cas de grosse faute. Autre petit détail, les joueurs ne s’envolent plus comme des pigeons lors des tacles appuyés, dommage c’était marrant. Sinon, l’arbitre laisse intelligemment l’avantage, et les petites fautes qui donnaient des penalties rageants autrefois ont disparus. L’IA est pour ma part bien dosée, la difficulté est accrue, et moi qui me balade dans PES4 en 6 étoiles, j’ai pris de bonnes dérouillées ici, en 3 étoiles… Le CPU réagit bien, il fait tourner le ballon, joue la montre si ça l’avantage, fait rentrer des attaquants si il doit marquer et des défenseurs si il doit défendre, et comble de tout, il est superbement adroit devant le but. Sérieusement, c’est un bon cru, il donne du fil à retordre en pressant énormément le porteur du ballon, de ce côté, c’est encore une fois sublime.

« Le patriotisme est la vertu des brutes » (Oscar Wilde)

Ne cherchez pas de rapport entre ce sous-titre bouseux et le jeu, c’était juste pour montrer que j’ai de la culture… ou pas. Enfin si, y’a un petit rapport, car du patriotisme, c’est bien ce que propose Konami au public japonais avec le mode « Nippon Challenge ~Go For 2006~ ». Tout ça pour dire que j’ai osé m’aventurer dans ce mode afin de découvrir de quoi il retournait, et ce, au risque de l’incompréhension du japonais qui surgit de partout ! Et mes conclusions sont… euh… ben on doit faire des matchs… et qualifier le Japon pour la coupe du monde (ouf) ! Bien sûr, ça va plus loin, on devra donc effectuer les phases de qualification de la zone Asie, et effectuer des matches amicaux. Vous vous transformerez même en Zico en choisissant les joueurs sélectionnés pour les matchs, et chaque victoire sera célébrée dans les journaux locaux ! Mais quelle bonne nouvelle quand même, car depuis près de 7 ans, les Winning Eleven proposaient tous les même modes de jeux… Et justement, tous les modes récurrents aux PES/WE sont toujours là et ne proposent que quelques maigres améliorations, quel foutage de gueule ! Jouer la même Master League que celle de PE4 sera votre quotidien, pas une nouveauté marquante, et c’est pareil pour les modes Ligue et Coupe. Arf, vivement les next-gens, car ça commence à vraiment tirer sur la fin là…

Le pot pourri tout pourri

Allez hop, partons jeter un œil dans la mode Edit, histoire de voir à quoi ressemble l’endroit où on va passer nos nuits blanches. Premièrement, il est possible de faire quasiment tous les maillots non licenciés, et tous à un degré d’exactitude correct, même si avant vous aurez à réfléchir du comment assembler les 4 parties éditables du maillot… Bref, c’est rempli de nouveaux détails, comme la possibilité d’insérer une marque et un logo pour un maillot national, ainsi que sur le short, il y a aussi un éditeur de crampon, et pour la modification de joueurs, on peut même changer leur manière de courir. Et la fonction PSP est bien présente, mais ne sert strictement à rien, vu que le jeu n’est pas encore sorti sur ce support. Enfin, l’habillage du soft est assez classe, les icônes ont été refaites, et les musiques sont moyennes, mais déjà plus écoutables que celles de Winning Eleven 8 Liveware. Au poste de commentateur, John Kabira fait toujours des merveilles tant les commentaires sont jouissifs, et ce même si sont assistant fait parfois des bruits étranges…

Le Online étant désormais disponible pour tous, on ne peut qu’espérer un futur radieux pour se mode, qui bénéficie de quelques nouveautés croustillantes. La principale information est la disparition du lag qui cassait un peu les noix, dorénavant tout est parfaitement fluide. Ces conditions parfaites peuvent alors introduire les innovations, comme les petits messages que l’on peut envoyer à son adversaire durant les arrêts de jeux. A moins que vous ne préféreriez grimper dans l’échelle du classement des meilleurs joueurs, en gagnant le plus possible, et en participant aux tournois en ligne de chez Konami themself.
Konami, pour une fois, a pris un risque. Pas le risque de changer totalement l’orientation de son titre de foot phare, mais plutôt de sélectionner son public. Ce public, qui a suivit la série depuis ses débuts sur Ps One, ce public, qui demande un jeu cohérent, le plus réaliste possible, et le non le public constitué d’entités qui veulent fuir FIFA car « ce n’est plus à la mode ». Winning Eleven 9 se veut avant-gardiste et rétro, difficile et aisé, et même si j’ai bien peur que le portage Européen perde tout son sens dans une arcadisation stupide, le soft restera dans les annales, comme l’épisode du renouveau, du retour aux origines. Et ça, j’en suis persuadé.
05 août 2005 à 21h56

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Points positifs

  • Le réalisme
  • Le retour aux sources

Points négatifs

  • Peu de nouveautés
  • Graphismes

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