Test : WRC : Sébastien Loeb Edition 2005 - PS2

WRC : Sébastien Loeb Edition 2005 - PS2
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Toujours dans une marge de progression phénoménale, la série des WRC d’Evolution Studios grignote toujours chaque automne son grand rival qu’est Colin McRae. Et nul doute que la passation de pouvoir va s’effectuer cette année, où Codemasters a copieusement glandé en ne sortant qu’une palle mise à jour de Colin McRae 4, renommée en Colin McRae 2005. Comme on dit, on ne récolte que ce qu’on a semé.
Certes en terme de ventes, un World Rally Championship ne pourra jamais rivaliser avec un Colin McRae tout simplement car ce dernier est multi-consoles et dispo même sur PC alors que le premier est exclusif au monolithe noir. Mais la série est quand même devenue, au fil des années, bien meilleure que la soi-disante référence absolue, d’ailleurs même Richard Burns Rally avait voulu tirer une part du gâteau, malheureusement le titre fut ignoré par sa trop grande difficulté. Alors finalement, c’est qui le plus fort ? Commençons par ce WRC : Sebastien Loeb Edition 2005, en attendant la cavalerie.

Mais freeeeeeeeeine ducon !!!

Toujours s’orientant de plus en plus vers la simulation, la série des World Rally Championship s’est néanmoins trouvée un propre style, qui proposait un gameplay à la fois accessible et réaliste à mort. Et dans cette nouvelle mouture, la simulation a largement pris le dessus sur le côté arcade. Le poids de la voiture est incroyablement retranscrit, chaque virage doit se préparer à l’avance et la moindre erreur est synonyme de sortie de route, et ce, même si toutes les aides au pilotage sont enclenchées (aides qu’il faudra bien sur enlever pour profiter pleinement du gameplay, ou serait l’intérêt sinon ?). Le point le plus marquant pour confirmer ces dires reste incontestablement la gestion des freinages, horriblement réaliste car impitoyable. Il faut obligatoirement freiner avant le virage, et sans bloquer les roues, sinon il vous sera impossible de prendre le virage correctement, truc de fou. Et justement, en plein virage, on a toujours l’impression que la voiture ne tourne pas, tout simplement car dans WRC 5 un virage se prend à 90% à l’entrée de celui-ci, il faut alors déraper avant d’être bien dans le tournant pour ne pas finir dans les roses. Un autre point intéressant se trouve dans la gestion des revêtements, la conduite sur asphalte demande une attaque constante en allant chercher jusqu’au bout des rapports de vitesse, alors que sur la neige il faudra être très concentré sur les trajectoires à prendre et sortir des courbes le plus vite possible. Le jeu impose aussi le respect lors des accélérations prolongées, à grande vitesse, le stress est inévitable, l’écran devient flou et se met à bouger dans tous les sens au point qu’on est obligé de ralentir lorsque cette manifestation intervient, comme la prudence envahit le jeune pilote lors de ses premières courses, et c’est vraiment ce que l’on ressent.

Le copilote est à son aise, et toujours indispensable. Et la bonne idée du soft est qu’on peut maintenant régler ses interventions via les options, afin qu’il annonce les virages tôt, ou tard. Malgré cela, il se révèle assez embrouillant lors d’enchaînements de virages, il lui arrive même de carrément se gourer (bug ou intention des développeurs ? Cela reste un mystère) en annonçant par exemple un virage à 90° à prendre en sixième, ou une épingle en cinquième… Et ce n’est pas la nouvelle disposition des notes qui nous aidera à cerner ses paroles, car désormais les flèches de couleurs ont été bannies pour des petits dessins sur un morceau de papier, jusque là ça va, mais si je vous dit qu’un virage à 70° a la même effigie qu’une courbe à prendre en sixième, vous répondez quoi ? Néanmoins le copilote se rattrape par son réalisme assez impressionnant, en effet il a tendance à tout commenter, du classement en temps réel de la spéciale en passant par les changement de revêtement et de climat, ce qui est en plus d’être utile très professionnel. Mais le bougre reste assez marrant, à nous encourager lorsqu’on perd du terrain, ou à prier le ciel quand on joue les fous, même au départ de la spéciale il nous glisse quelques mots, parfois totalement hors sujet (du genre : « …Et à la fin du film, il se tape enfin l’éléphant dans sa twingo »). Au final, le copilote alterne entre le bon et l’exécrable, il énerve autant qu’il ne rend service, mais ses changements de ton réalistes et ses précisions sur l’environnement font qu’il demeure quand même une valeur sûre du jeu.

Michel Leeb VS Sebastien Loeb

Déjà très complet sur le plan de la conduite, ce WRC 5 a aussi la bonne idée de proposer des tas de modes de jeux, nous rappelant ainsi un certain Colin McRae Rally 2 toujours considéré par certains comme le meilleur jeu du genre jamais conçu. En ignorant les barbants et banals modes Rallye simple, Spéciale simple, Shakedown, et Course rapide, il nous reste trois façons de s’amuser avec le copaing Seb Loeb (toute allusion à une marque de cocotte-minute ou à un comique pas drôle est fortuite). D’abord par le mode Rally Cross, un espèce de mode arcade avec des concurrents et des circuits bouclés, puis vient le mode Défi Historique qui vous place dans des bolides de génération passée, et enfin le mode Course contre le champion qui nous oppose contre Sebastien Loeb, le vrai, en duplex de son salon, la vache. Pour l’intérêt de ces modes, on repassera, mais au moins ils ont le mérite de prolonger la durée de vie, ainsi que tous les bonus que l’on débloque. D’ailleurs on peut noter que pour une fois des tas de véhicules sont disponibles, allant des classiques World Rally Championship aux voitures privées en passant par les Super 1600 et donc les voitures d’antan.

On retrouve aussi bien entendu le très long mode championnat qui n’est en fait pas long du tout. Car même s'il propose les 16 vraies épreuves et tous les pilotes ainsi que les écuries, les rallyes ne proposent que 3 spéciales, c’est tout ! Incroyable, les super spéciales ont elles aussi disparues, tout cela frise le foutage de gueule total. On se contentera donc d’une durée de vie extrêmement limitée, bien que les 3 niveaux de difficulté vous donneront du fil à retordre. Sinon, il n’y a rien de spécial à annoncer dans ce mode championnat, les courses s’enchaînent et on répare son bolide en conséquence tout en évitant les pénalités et en suivant les conseils de réglage de notre ingénieur.

Trop de spectacle tue le spectacle

Lors des courses, WRC 5 propose une nouveauté assez troublante puisque désormais tout peut vous arriver. Et il faut avouer qu’au début, c’est marrant, mais à force ça commence vraiment à casser les noix, rendant le jeu totalement irréaliste. Par exemple il m’est arrivé en à peine une partielle de spéciale (!) de croiser un arbre effondré sur la route, d’éviter in extremis une chute de rocher venant d’une montagne, et de contourner avec difficulté un commissaire de piste ainsi que l’accident d’un concurrent qu’il m’indiquait, pfoui ! Et ce n’est pas tout ! On peut aussi être perturbé par un hélico volant inhabituellement bas, par des animaux qui traversent la route, par des spectateurs ne respectant pas les normes de sécurité, ou bien croiser un concurrent retardataire, et tout un tas de phénomènes paranormaux à en faire pâlir l’agent Mulder. Le bon point de ces interventions réside dans le fait qu’elles sont assez classes, par exemple, en croisant une voiture plantée dans un arbre on aperçoit les pilotes en question en train de s’embrouiller nerveusement, marrant. Mais bon, on ne va pas cracher sur cette idée étant donné qu’elle partait d’un bon sentiment, mais sa surexploitation renverse totalement les sentiments qu’elle voulait nous apporter.

Y’a bon !

Du point de vue des graphismes, le jeu reste assez propre, dans la lignée de WRC 4. Les voitures ne sont pas sublimes, et le nombre de dégâts visibles est loin d’être ahurissant, seuls les pilotes sont assez sympas à voir, avec leur mimiques mignonnes en conduisant. C’est sur les paysages que WRC : Sebastien Loeb Edition 2005 impose sa loi, ces derniers sont de rendus photoréalistes bourrés de dénivelés et de détails en tous genres, mazette on s’y croirait. Ces mêmes environnements se modifient en temps réel avec la venue de la pluie, d’une chute de neige ou du brouillard, par exemple lors de spéciales en montages il se peut qu’on parte du sommet, et qu’en descendant on s’engouffre dans un épais brouillard (qui au passage change totalement la façon de jouer) pour revenir à la clarté de l’aval. Bien sûr, toutes les intempéries se manifestent sur votre caisse comme dans tous les jeux de rallye, ainsi les voitures se couvrent de boue et de gel en fonction du climat en vigueur.

Les menus quant à eux sont ultra pourraves, un pauvre fond noir avec quelques vidéos (assez classes mais bon) fait ici l’affaire. Et les musiques, enfin la musique puisqu’il n’y en a qu’une, est assez cool jusqu'à ce qu’on comprenne qu’elle n’est en fait qu’un sample de 15 secondes qui passe en boucle… Heureusement que les bruitages du jeu en course redorent ce blason déjà bien rouillé. En effet, les moteurs se veulent convaincants (bien que le syndrôme moustique soit présent) et de nombreux détails se révèlent être réalistes à mort, comme ce même moteur qui change de bruit en fonction des dommages subits, ou les freins qui se bloquent ou encore les pneus qui crissent, tout à était fait pour qu’on se sente réellement en plein rallye, et c’est plutôt réussi.
Plop, la nouvelle référence des jeux de rallye a enfin débarqué, et sur PS2, c’est dire l’exploit… Mais blague à part, ce nouveau WRC a absolument tout pour convaincre les mordus de rallye, un gameplay ultra réaliste, la licence officielle WRC, et des modes de jeux divers et variés. Et malgré une prise en main d’une étendue interminable, et de gros défauts ici et là, on est obligé de prendre son pied en déboulant à fond la caisse sur les routes du monde entier. Bref, on souhaite bonne chance à Codemasters pour leur prochain Colin, du moins s'ils veulent un jour atteindre le niveau d’excellence de l’équipe d’Evolution Studios.
17 décembre 2005 à 16h56

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Points positifs

  • L'ambiance
  • La conduite

Points négatifs

  • 3 spéciales par rallye

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