Après avoir dominé sans partage le monde du football vidéoludique,
FIFA est désormais en perte de vitesse face à la série
PES toujours meilleure chaque année. Inutile de dire que
EA Sports joue gros. On a beau avoir les licences, ça ne fait pas tout. C’est donc dans ce climat tendu que sort
FIFA 06. Les changements annoncés sont nombreux, et une fois le jeu lancé, on est plongé dans l’ambiance du jeu comme sait le faire
EA. La bande-son n’est pas faite que de musique, il y a des moments d’anthologie qui donnent des frissons comme le « Luis Fernandez » de 1986 et le fameux « petit bonhomme ». Vraiment très fort. Pendant qu’on y est, il y a tout un tas de rétrospectives footballistiques avec par exemple 10 buts mythiques, une rétro des jeux
FIFA, des biographies de joueurs à débloquer et la possibilité de jouer au tout premier
FIFA. Amusant, mais pas indispensable. Concernant la boutique, vous pourrez acheter tout un tas d’extras : des biographies de joueurs, des célébrations, des équipes à débloquer dans le mode Carrière, les meilleurs moments de la saison passée, etc. Les points ne se gagnent pas à chaque match comme dans
PES mais en remportant des défis, au nombre de 100. Si vous marquez 25 buts, que vous gagnez une ligue, que vous remontez un 3-0 et gagnez, ou que vous arrivez à 25 victoires, vous débloquerez un défi et surtout des points.
Quand FIFA simule, ou tente de le faire
Principale nouveauté de
FIFA 06, c’est le passage de l’arcade à la simulation. Enfin, c’est ce que l’on nous dit. Pour en avoir le cœur net, je lance un match. PSG-Marseille ? Aucun souci, je prends le PSG et je lance le match. La gestion des tactiques est simple, mais pas assez approfondie, à l’inverse de
PES dans lequel on peut choisir le placement de ses joueurs, l’attitude offensive ou défensive, le marquage, etc. Le match se lance, c’est joli, les stades sont bien faits, par contre je trouve le public moche comparé au progrès qu’a fait
PES dans ce domaine. Bref, il va en falloir pas mal pour me convaincre. Concernant les graphismes et la modélisation des joueurs, on reconnaît les vedettes mais les visages sont très simplement modélisés, ça manque cruellement de détails et de finesse. Jouons. Le coup d’envoi est donné. Pratique et tellement significateur, je peux configurer mes commandes « à la PES », parfait pour l’immersion, bien que ce ne soit pas un PES-like. Tout est donc instinctif, les frappes sont sympas, il y a des petits détails bien pensés comme la jauge des frappes avec une petite barre bleue pour doser la puissance. Très pratique sur les coups francs. Jouer un match est sympathique, mais on tourne un peu en rond. Le goal ne sort pas de ses cages, je n’ai jamais tenté aucun lob, à quoi bon. Les trajectoires de balles paraissent encore un peu trop calculées. C’est sûr, on est loin des opus précédents avec des frappes soit en lucarne, soit sous la barre ou au ras du poteau, mais une fois l’astuce trouvée, on marque à tous les coups. Il suffit de se frayer un chemin dans la surface et hop, la petite balle à ras le poteau, ou sinon en dehors de la surface, la grosse frappe qui passe sous la lucarne, quand elle ne touche pas le poteau. Car les poteaux, vous en toucherez beaucoup. C’est affligeant. Quand on voit que dans
PES il est rare de mettre deux fois le même but ou la même frappe, le constat est là. Les animations sont correctes, les gestes techniques répondent présent, mais je ne vous cacherai pas qu’on se retrouve vite à gagner 5-0 sans souci. Le côté simulation n’est toujours pas présent, les mauvais esprits de
FIFA sont toujours là.
Tout n’est pas perdu
Si son gameplay et ses lacunes techniques et graphiques sont impardonnables,
FIFA 06 possède cependant quelques avantages dans ses modes de jeux. Outre le coup d’envoi, vous pourrez jouer toutes les ligues existantes au monde ou presque, on s’en perdrait. Tous les championnats sont jouables, mais le plus intéressant des modes est le mode Carrière. Vous créez votre entraîneur, choisissez parmi plusieurs zones et prenez ensuite la tête d’une des équipes. Exemple, je prends la zone France-Allemagne, et j’ai le choix entre toutes les équipes de L1, de L2, de Bundesliga et de D2 allemande. Je prends Créteil, histoire de cœur (vous ne pouvez pas comprendre). On sent la petite patte de
LFP Manager puisque les développeurs du jeu de gestion sont venus travailler sur
FIFA 06. Vous devez gérer les médias, la fatigue accumulée de votre équipe, recruter des joueurs, et gagner pour augmenter la confiance de vos dirigeants et des supporters. Vous jouerez les coupes nationales et monterez en L1 si vous terminez dans les trois premiers. Vous pourrez en fin de saison quitter l’équipe et partir vers d’autres cieux. Ce mode est de loin le plus intéressant et bien plus poussé que la Ligue Masters de
PES. Vous pourrez créez vos joueurs, de façon très détaillée et leur attribuer diverses choses, comme la célébration, des bandages, et bien évidemment les compétences. C’est sympa mais moins complet que son homologue de chez
Konami.