Profitant de l’immense popularité et de son rang de n°1 dans le domaine réservé de la simulation de foot,
Konami propose désormais à tous les entraîneurs en herbe de la planète version occidentale de diriger son équipe, comme pour faire un
PES 5.5. Uniquement disponible sur PS2,
PESM (appelons-le ainsi) fait plus figure de simple patch que d’un jeu de management à part entière. Mais puisque l’apparence compte peu et ça tout le monde le sait, gageons que la simu aura ce qu’il faut pour nous séduire.
Le syndrôme PES
PES, c’est vraiment un jeu super magique de la mort qui tue sa mère en douze. Alors quand chez
Konami on se dit que ce serait bien un mode Carrière pour le jeu de foot ultime, on se dit qu’il est nécessaire d’en faire un jeu « complet » pour que ça passe mieux et surtout que
PES5, il est déjà sorti. Fort heureusement, le jeu ne coûte que 30€, prix qui est d’ailleurs la limite pour ne pas tomber dans l’arnaque. Une fois la démo passée (dans laquelle on voit des mecs en costards s’énerver sur le bord du terrain) on à face à soi un
PES on ne peut plus classique, les modes de jeu en moins. Je ne peux que résumer puisqu’il est difficile d’en dire plus sur les modes de jeu offerts. Attention, ça va être rapide : un mode Saison dans lequel vous pouvez vous lancer dans une carrière (le seul intérêt du jeu) dès le début ou dans une situation précise (genre « confiance totale », « les limites du calvaire »), un mode Match classique, le traditionnel et inévitable mode Modifier et les Options. Voilà. Et bien évidemment comme tout bon
PES les licences sont absentes, je vous conseille donc de charger votre fichier d’option d’un ancien PES pour éviter le massacre. Pire, les transferts ne sont pas à jour, puisque Cana est encore au PSG notamment. Si après ça, vous êtes encore motivé, bravo, vous êtes un fanboy, un vrai.
N’oublions pas le mode Spectateur
Chose inédite, imputable au jeu et surtout incompréhensible selon moi, dans
PESM, vous ne jouez pas. Alors que le mode Carrière de
FIFA 06 (qui est inclus dans le jeu lui, au moins) permet de jouer directement ses matchs, le soft de
Konami nous offre le privilège de regarder ses joueurs du bord du terrain. C’est donc de la gestion pure et dure que nous offrent les développeurs, un pari osé et raté, ou presque. Les matchs se déroulent donc d’une manière très étrange quand on est habitués à manier son équipe directement. Ici, divers menus sont à l’écran, on y voit la fatigue de ses joueurs, la vitesse du match (modifiable en très rapide, ce que vous ferez souvent) et vous pouvez fort heureusement opérer des changements tactiques et de joueurs à tout moment. Pour la petite anecdote, on notera que la vue façon Smartie’s VS M&M’s est présente, comme dans
Football Manager. Mis à part le fait de n’être qu’observateur et de gérer l’équipe, les matchs se déroulent comme si l’on avait lancé un
PES classique mais en prenant les contrôles d’aucune équipe. Les joueurs sont pour la plupart dingues des feintes (le carré+croix est trop utilisé), ils font des fautes, marquent, tirent à côté aussi, etc. Bref, en match, c’est du classique sauf que l’on ne joue pas.
Manager ton équipe tu feras
Grosse nuance à noter, c’est que contrairement aux vrais jeux de gestion d’équipe de football, vous êtes ici un manager et non un entraîneur. Ca ne change pas grand-chose au final, puisque vous gérez les entraînements, les matchs, les transferts, les réunions, etc.
Le mode Saison, le seul qui soit digne d’intérêt est à la fois intéressant et agaçant. Tout se déroule par étape, vous reproduisez votre trombine dans le jeu, avec choix du costume ou du survet’, ensuite vous choisissez votre club, sachant que trois types de niveaux vous attendent : le club bien placé qui ne recrutent que des superbes managers, avec des structures impeccables mais très exigeant au niveau des résultats, le club mal placé qui est moins exigeant, qui vise la maintien mais n’a que peu de sous, et le club de milieu de tableau, qui offre un juste milieu de tout ça, idéal donc pour commencer. Une fois le club choisi, vous avez rendez-vous avec votre président dans une cutscène en vue subjective non interactive où vous appuyez sur X pour avancer dans les dialogues. Place ensuite au recrutement d’une assistante, que vous choisirez selon son physique ou ses études, au choix. On finit par le plus important : le staff, à savoir l’entraîneur « direct » et les recruteurs. Pas de kinés ou de préparateurs ici, faut pas faire trop compliqué non plus. Pour vous aider dans votre choix, différentes aptitudes les différencient. Ainsi, les entraîneurs ont des points de Tactique, de Forme, de Motivation et d’Entraînements alors que les recruteurs se différencient par leur capacité de Négociation, leur Vitesse, leur Découverte de talent et leurs régions préférées. A vous de trouver le bon équilibre pour que tout tourne impeccablement dans votre équipe. Place ensuite à la présentation à la presse, carrément bidon. Un journaliste vous pose une question sur votre motivation, vous répondez automatiquement (pas de QCM) que vous visez l’Europe et hop vous vous relevez et partez sous les flashs. Très convaincant.

Qui peut s’en passer s’en passera
Une fois que tout est au point, vous gérez le budget (vous êtes conseillés dans toutes vos démarches), les numéros des joueurs, et vivez la saison complète au jour le jour. Des news arrivent chaque jour, des offres de transferts pour vos joueurs, et vous pouvez faire des réunions, gérer les tactiques, etc. Une semaine avant chaque match, une analyse de l’équipe adverse vous est proposée, vous pourrez ainsi modifier votre formation et l’attitude de votre team selon la façon de jouer de l’équipe adverse. Plutôt pas mal bien que je doute de l’efficacité de cette feature. Ajoutons les périodes de transferts sont respectées. Le mercato d’été a lieu en juillet et en août, celui d’hiver dure tout le mois de janvier. L’avancement dans le temps est donc plutôt rapide, mais on se lasse vite, c’est chaque semaine la même chose, on ne vit pas ce qu’on fait, on ne se sent pas investi de son rôle de manager. En faisant une saison avec le PSG en faisant ce qu’il faut sans rentrer dans les détails, j’ai fini second du championnat. Un peu facile, donc. L’absence de licence commence également à bien lasser, et c’est forcément moins immersif.
