Test : Gran Turismo 5 - PS3

Gran Turismo 5 - PS3

Gran Turismo 5 - PS3

Genre : Simulation automobile

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Décidément, 2010 aura été l'année des miracles et des bonnes surprises. Après la résurrection de Duke Nukem Forever il y a deux mois, ce n'est pas à une date de sortie que nous avons droit mais à la sortie de Gran Turismo 5 elle-même. Bien évidemment, après deux ans et demi de reports successifs, on ne s'est pas fait prier pour le tester. Je dirais même qu'on s'est précipité pour poser nos frêles petites mimines, toutes moites d'excitation, sur le jeu.
Vous le savez certainement déjà, la simulation de Kazunori Yamauchi est décevante sur bien des aspects, mais elle possède néanmoins d'énormes qualités. Il est donc temps de faire le point sur ce jeu hors normes. Le contenu du jeu étant énorme, nous sommes enfin en mesure de vous en présenter un test complet passant en revue les différents modes de jeu, A-spec et B-spec en tête, sans oublier le online, presque obligatoire dans les jeux actuels. On reviendra également sur les divers bonus de cet épisode comme l'éditeur de circuit. Bref, c'est l'occasion de se faire une idée de ce que vaut ce Gran Turismo 5 face à un concurrent comme Forza Motorsport. Mais attention, il s'agit là d'un test et non d'un comparatif entre les deux licences.


Gran Turismo 5 : Video d'intro
envoyé par GameHope


Si je commence le test par la vidéo d'introduction du jeu, ce qui n'est pas une pratique courante sur GameHope, c'est parce que je la trouve représentative de ce qui différencie la saga des Gran Turismo des autres jeux de course en général. Parce qu'elle est trop classe pour commencer, ce qui n'est absolument pas nouveau pour un Gran Turismo, seulement là, on atteint un tel niveau d'esthétisme que ce soit au niveau du cadrage ou du montage que ça devient carrément criminel de la couper lors du premier lancement du jeu. Mais cette vidéo est aussi intéressante parce qu'on peut y voir une allégorie de la création de la saga. De l'idée qui germe, l'extraction du minerai, à la sortie du jeu fini représentée ici par la débauche finale de grosses cylindrées, tout y passe. On peut même y voir une allusion aux multiples reports de ce cinquième opus. Je fais référence ici à la longueur de la vidéo, 6min 26s c'est quand même long pour un jeu de ce genre.
on ne s'attardera pas davantage là dessus parce que ce n'est pas le sujet, mais cette vidéo a clairement bénéficié d'une attention toute particulière. Elle nous en met plein les mirettes avant même qu'on commence à jouer. Ça promet pour la suite.

Une modélisation des véhicules presque au top

Le presque vous surprend ? Et bien vous n'êtes pas les seul. Si Gran Turismo 5 est l'un des plus beaux jeux de la PlayStation 3, il n'en demeure pas moins vrai qu'il y quelques points à revoir de ce côté-là.
A commencer par les voitures qui sont divisées en deux catégories, les modèles premiums et standards. Et c'est à ces derniers qu'on va s'intéresser. Importés de Gran Turismo 4 , ils ont bien sûr bénéficié d'une mise à jour graphique, ils ne dénotent donc pas avec le reste du jeu au premier abord. Mais si l'on s'approche d'un peu plus près, comme lors du départ de chaque course, on verra des phares qui ne sont pas franchement criants de vérité et des textures, surtout sur les voitures de compétition, très pixelisées, à tel point que cela donne parfois un effet de flou sur les vinyles. Yamauchi ne s'y est d'ailleurs pas trompé, il a purement et simplement exclu les modèles standards du mode photo et supprimé la vue extérieure rapprochée pour ne pas qu'on les voie de trop près. Du cache misère dans Gran Turismo, un comble. Ajoutez à cela qu'ils souffrent de l'absence d'une vue cockpit et d'une gestion des dégâts moins poussée que pour les modèles premiums, et vous obtenez un sacré fardeau. Heureusement, ou malheureusement, difficile à dire en fait, ils sont 800 à le porter.
En face, on a les modèles premiums qui ont été modélisés pour ce cinquième épisode. Ceux-là jouissent par contre d'une finition sans commune mesure. Ce sont tout simplement les plus belles voitures, les plus finement modélisées qu'il ait été donné de voir dans un jeu vidéo. On se situe un cran au dessus de Gran Turismo 5 : Prologue et de Need for Speed : hot pursuit. Ils fourmillent de détails, au niveau du tableau de bord notamment, où chaque jauge, chaque écran, en plus d'être reproduit à la perfection, se paye le luxe d'être actif. C'est bien simple, en vue intérieure, on pourrait presque se passer de l'affichage des infos du jeu. De plus, cette vue reste très jouable et propose un degré d'immersion que dans la série seul Gran Turismo 5 : Prologue nous a offert jusqu'à présent. Seul petit bémol à ce sujet, la feature utilisant le head tracking du PlayStation Eye pour orienter la caméra du cockpit en fonction des mouvements de notre tête ne fonctionne apparemment qu'en mode arcade. Et c'est dommage car cette fonctionnalité est tout simplement géniale et renforce encore plus le sentiment d'immersion. Tourner la tête pour regarder dans les rétros, même si ça paraît anecdotique comme ça, est un vrai régal. Espérons qu'une mise à jour future permette l'utilisation de cette fonctionnalité dans le mode GT.
Mais que seraient les voitures de Gran Turismo si on n'avait pas les circuits pour leur faire honneur ? Pas grand chose, on est d'accord. C'est un sans faute sur ce point. Les décors des circuits de rallye sont un peu vides, mais le degré de finition de l'ensemble rattrape largement le coup. Contrairement à un WRC qui pèche énormément de ce côté là, les gradins et qui plus est les spectateurs, là où de nombreux jeux nous proposent encore une foule immobile en 2D, sont ici modélisés en 3D et animés, mollement, mais animés quand même.

Une myriade d'effets

Gran Turismo 5 accumule en plus une batterie d'effets tous plus réussis les uns que les autres avec en tête, les effets climatiques. Si la pluie et les chutes de neige sont bien rendues en vue extérieure, elles deviennent carrément bluffantes en vue intérieure. Voir les gouttes d'eau ruisseler sur le pare-brise ou la neige s'accumuler sur les bords du passage de l'essuie-glace vous décrochera certainement la mâchoire.
Le cycle jour/nuit est tout aussi réussi, la qualité des effets d'éclairage aidant. La transition se fait des plus naturellement. Tellement à vrai dire qu'on passerait presque à côté. Le rendu de la brume de chaleur est lui aussi du plus bel effet, rendant la chaleur perceptible à l'œil nu.
La carrosserie des véhicule aussi a eu droit à ce genre d'attention. Pour commencer, la gestion des reflets est tout bonnement ahurissante, mais ce n'est pas tout, elle se salit également, ce qui n'était pas le cas dans les épisodes précédents. On est loin des ténors en la matière comme Colin McRae DIRT 2, mais le rendu est tout de même fort appréciable. Pour les dégâts en revanche, l'une des nouveautés les plus attendues de ce Gran Turismo, c'est un peu la déception, leur gestion étant beaucoup trop timide. Même avec les voitures premiums, foncer à plus de 250 km/h droit dans un mur ne causera que quelques bosses sur la carrosserie. Si bien qu'au final, l'essentiel des coups que subit la voiture étant de très loin plus faibles que ça, c'est comme si il n'y avait pas de dégâts. Cependant, un internaute prétend qu'à partir du niveau 40, la gestion des dégâts s'améliore nettement. Il a mis cette vidéo en ligne pour le prouver.


Gran turismo 5 : les gros dégâts
envoyé par GameHope


Difficile de savoir si il dit vrai ou si il s'est simplement acharné pendant deux heures pour mettre la voiture dans cet état étant donné qu'on ne voit pas le temps total de la course sur la vidéo. Il faudra atteindre ledit niveau pour en avoir le cœur net. Ceci dit étant dit, si ces affirmation s'avèrent finalement être exactes, cette idée de la gestion des dégâts évolutive est tout simplement absurde. Quoi qu'il en soit, et pour conclure sur ce point, c'est de Gran Turismo dont on parle, et pas de Destruction Derby . Alors on fait avec sans bouder notre plaisir.
La seule véritable ombre au tableau, c'est justement l'ombre des voitures dont les contours en dents de scie ont tendance à trembler. A croire qu'elle a choppé le syndrome de Parkinson. Ce qui est, il faut bien l'admettre, foutrement moche. D'autant plus qu'on a ce défaut constamment sous les yeux. Désolé Yamauchi-san, mais là, c'est carton rouge.

Un contenu de ouf malade. Comme d'habitude quoi.

Avant de parler du contenu en lui-même, attardons nous sur son emballage et la façon dont il nous est présenté. Les menus sont d'une grande finesse et jouissent d'une esthétique remarquable. Qu'on aime ou pas, on ne peut pas nier qu'ils ont été mûrement réfléchis et travaillés. Ils restent constamment à la fois beaux et très clairs. Leur ergonomie est plus que correcte, les menus étant étudiés pour nous faciliter la navigation. Par exemple, quand on va fouiner un peu dans les menus du mode GT, on a toujours à portée de clic une icône nous permettant de revenir à la page principale dudit mode. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
On va passer rapidement sur le mode arcade qui n'est là que pour qu'on puisse prendre notre dose de Gran Turismo entre deux rendez-vous. Il a tout de même le mérite de nous donner la possibilité de piloter tout de suite des véhicules relativement puissants comme la F40. Il met ainsi à notre disposition une bonne quantité de voitures, toutes des modèles premiums, auxquelles il est possible de rajouter celles qu'on a achetées, ou gagnées dans le mode GT pour peu qu'on les classe parmi les favorites de notre garage. Il est possible de faire la même chose avec l'épisode PSP de la série. Pour ce qui est des circuits en revanche, ils y sont tous pourvu qu'on ait débloqué les quelques variations qui manquent dans le mode GT.
Le mode arcade propose quatre types d'épreuves : la course simple, le contre la montre, le défi dérapage et la bataille deux joueurs en écran splitté, chose devenant rare de nos jours. S'il y a là de quoi nous amuser un moment, le fait est qu'il n'y a rien à débloquer ici. On passera donc rapidement au mode Gran Turismo.
Ce mode constitue véritablement le cœur du jeu, comme d'habitude en fait. On retrouve donc les traditionnels permis ainsi que les modes A-spec, coureur, et B-spec, directeur d'écurie, bien séparés cette fois-ci, les deux modes offrant chacun une centaine de courses identiques d'un mode à l'autre.
Comme nouveautés, on notera la présence d'une section dédiée au tuning, centralisant ainsi tous vos achats de pièces détachées. Plus besoin de passer trois plombes dans les menus pour trouver le concessionnaire qui vous vendra la pièce que vous voulez. On note aussi la présence d'une section évènements spéciaux qui a pour vocation de remplacer les épreuves qu'on trouvait chez les constructeurs dans les précédents épisodes, tout en proposant des courses totalement différentes.
On retrouve également le garage GT Auto qui permettra, en plus d'acheter des jantes et des ailerons pour sa voiture, ainsi que de la repeindre, la laver et lui faire la vidange, de lui offrir une seconde jeunesse en lui retapant le moteur et le châssis. C'est également là qu'on pourra parachever le tuning de nos bolides en les transformant en véritables bêtes via l'option modification de course qui fait son grand retour ici. Cependant, cet ultime traitement ne pourra pas être subi par tous les véhicules du jeux.
Vous l'aurez compris, il y a ici de quoi vous occuper de looooooongues heures. Et on n'a pas encore parlé des 1031 voitures disponibles. C'est votre vie sociale qui risque d'en pâtir.

Passe ton permis d'abord

On commence donc tout de suite avec les permis, véritable passage obligé de tout Gran Turismo qui se respecte. Ils sont au nombre de cinq : B, A, International B, International A et Spécial, et vous permettent de vous familiariser avec les différentes manœuvres et techniques de pilotage que vous devrez utiliser pour devenir un vrai dieu du volant. On retrouve donc les habituelles épreuves de freinage, les sections de circuit à franchir en un temps donné, les slaloms entre des cônes et les épreuves de dépassement. Le permis spécial est un peu particulier dans le sens où toutes ses épreuves consistent à doubler un maximum de concurrents sur un tour de circuit, la voiture utilisée et le circuit changeant à chaque fois. Ça paraît peut-être simpliste dit comme ça, mais vous aurez à utiliser tout ce que vous avez appris pour atteindre les objectifs fixés.
Pour les autres permis, si les objectifs sont clairs, les techniques de pilotage à employer le sont en revanche parfois moins. Heureusement, des vidéos commentées sont là pour nous éclairer. Bien foutues, elles sont souvent d'une aide précieuse afin de nous permettre de battre nos records. Car si obtenir les différents permis n'est pas forcément très difficile, gagner tous les trophées d'or est une autre paire de manches. Les amateurs de challenge relevé seront aux anges.
Les radins le seront un peu moins, car si les permis permettent également de gagner une voiture, dont la valeur varie suivant le permis et les résultats obtenus sur les différentes épreuves de ce dernier, il faut savoir que Gran Turismo 5 vous impose l'achat d'une voiture dès votre entrée dans le mode GT. Fini le temps où on gagnait une voiture avec les permis pour ensuite la tuner et éclater tout le monde sur la piste.
Un petit reproche tout de même, le jeu utilise un système de niveaux : à chaque course disputée, on gagne des points d'expérience nous permettant de passer au niveau supérieur, ce qui permet non seulement d'accéder à de nouvelles compétitions mais aussi de s'acheter des voitures plus puissantes. Le système n'est pas mauvais en soi, mais il ôte aux permis une de leurs fonctions premières : le gain de l'accès aux compétitions de niveau correspondant. Et c'est dommage car c'est un peu de leur raison d'être qu'ils perdent au passage.

Une nouveauté de taille : les évènements spéciaux

La section des événements spéciaux est une nouveauté de taille pour deux raisons. Et la première d'entre elles est qu'elle donne accès à toutes les nouvelles catégories : le NASCAR, le karting et le rallye WRC. Et ces deux dernières ne sont accessibles que dans cette section.
On va commencer tout de suite avec le karting qui est sans doute la plus réussie des trois. Véritables poids plumes dans le sport auto, ces petits bolides répondent au quart de tour et braquent bien plus rapidement et sèchement qu'une voiture de course traditionnelle. Si bien que braquer un peu trop fort devient synonyme de tête à queue. Et il n'y a pas besoin de braquer beaucoup. Mais ce n'est pas tout, ces petits démons du bitume ne freinent que sur les roues arrières. Inutile de vous préciser ce que cela implique mais juste au cas où : un coup de frein un peu brusque en virage et c'est l'arrière train du kart qui chasse. Vous comprendrez que passer les enchainements droite/gauche d'Autumn Ring demande un certain doigté et du sang froid. Le kart est une franche réussite.
Pour le NASCAR, pas de compétition ici mais une école où l'on pourra apprendre les subtilités de cette discipline en étant coaché par Jeff Gordon. Rien que ça. Si les diverses épreuves proposées remplissent bien leur office, au même titre que les permis, certaines se révèlent outrageusement difficiles. Et après avoir passé un certain nombre d'entre elles, un constat s'impose : un volant est nécessaire. En effet, les épreuves vous demandant de passer des virages à l'extérieur sont tout simplement infaisables au pad, la manœuvre demandant une précision dans la direction que le stick ne peut fournir. De même, la technique d'aspiration combinée nécessite un dosage méticuleux de l'accélération pour ne pas rentrer dans la voiture devant vous sans pour autant qu'elle prenne trop d'avance. Et seul un pédalier pourra vous permettre d'avoir un tel contrôle sur le régime moteur.
Pour ce qui est du rallye, nous avons droit là à deux évènements : le rallye Gran Turismo, ou WRC, et les défis de Sébastien Loeb, une série de contre-la-montre. On ne s'attardera pas sur cette dernière, le bilan pour le rallye WRC étant plutôt mitigé. Si la génération aléatoire des étapes apporte une réelle fraicheur sur la longueur, nous mettant dans l'impossibilité de prendre nos repères, le prix à payer n'est pas non plus inaperçu. Pour commencer, les décors sont affreusement vides et souffrent en plus d'un clipping assez prononcé. A côté de cela, si le départ de la spéciale se fait en pente, votre voiture aura des réactions pour le moins étranges, elle se mettra à glisser de manière totalement surréaliste, l'IA essayant de la replacer correctement, jusqu'au moment de vous élancer sur la piste. Une fois en course, on a un autre souci, bien plus gênant celui-là, les indications du copilote ont tendance à arriver en retard, voire pas du tout. Pour ce qui est de la conduite, si de réels progrès ont été faits, nous offrant de meilleures sensations, il reste encore beaucoup à faire à ce niveau-là.
L'autre raison qui fait que cette section est une nouveauté de taille, c'est la possibilité d'y ajouter à l'avenir des événements téléchargeables. Il n'y a plus qu'a espérer que Sony ne pousse pas le bouchon trop loin sur les DLC.

A fond, à fond, à fond...

Nous y voilà, le mode A-Spec, l'un des deux gros morceaux de Gran Turismo 5. Vous pourrez donc mener dans cette section du jeu votre carrière de pilote. Bien sûr, vous commencerez tout en bas de l'échelle et aurez donc à grimper tous les échelons jusqu'au sommet. Les épreuves sont divisées en cinq niveaux de difficultés : débutant, amateur, professionnel, expert et extrême. Ces différentes catégories étant respectivement accessibles à partir des niveaux 0, 5, 10, 15 et 20. Il vous faudra donc pratiquer un minimum avant de pouvoir prétendre rivaliser avec les plus grands.
La progression se fait de manière très classique pour un Gran Turismo. On fait des courses pour gagner de l'argent, pour s'acheter des voitures plus puissantes, pour participer à des courses d'un niveau supérieur qui rapportent plus d'argent et ainsi de suite jusqu'au sommet. Seuls les niveaux d'expérience viennent titiller un peu nos vieilles habitudes.
Pour ce qui est de la conduite en elle-même, c'est comme toujours le grand point fort du jeu. Un réel progrès a été fait depuis Gran Turismo 5 : Prologue, la conduite est plus souple et les véhicules, plus réactifs. Les voitures ont toutes un modèle physique qui leur est propre, offrant une variété hallucinante de sensations de conduite. Le transfert de masse a lui été encore amélioré. Ils ont clairement bossé sur ce point les p'tits gars de chez Polyphony Digital.
Ce qui n'est pas vraiment le cas de l'intelligence artificielle. Car si on note de légers progrès, les pilotes faisant des erreurs, se percutant entre eux et donnant moins l'impression d'évoluer sur rails, elle reste dans l'ensemble assez faiblarde, donnant lieu à des réactions totalement hors de propos en cas d'impact avec le joueur. De plus elle reste très attachée à la trajectoire idéale, ce qui ne manque pas de causer quelques désagréments. En NASCAR par exemple, lors d'une course sur l'ovale de Daytona, il peut vous venir l'idée saugrenue de doubler un adversaire par l'extérieur. Et bien si vous n'êtes pas passé complètement devant avant la sortie du virage, le pilote doublé viendra quand même sur l'extérieur du virage, vous percutant et vous envoyant dans le décor par la même occasion. Et cela de manière systématique. C'est assez énervant à la longue. Mais fort heureusement, le problème de l'intelligence artificielle ne se pose que dans certains cas précis comme cet exemple.
Pour ce qui est des compétitions, nous avons droit aux classiques de Gran Turismo. Pour la faire courte, on retrouve des compétitions réservées à un certain type de voitures avec en plus des restrictions sur les pneus la plupart du temps. Les nouveautés les plus marquantes étant bien sûr le championnat NASCAR et de Formule 1. Le championnat NASCAR comporte cinq courses sur trois circuits officiels et deux classiques de la série, à savoir High Speed Ring et Grand Valley Speedway. Si la présence de ce dernier dans le championnat peut paraître incongrue, il faut avouer que ce circuit offre un challenge intéressant en NASCAR. Comportant nombre de virages lents, il faudra utiliser l'accélérateur avec parcimonie pour ne pas faire partir ces monstres de puissance en tête-à-queue. Les courses sur les ovales de Daytona et Indianapolis ne sont pas en reste. Les voitures de NASCAR ayant toutes le même poids et la même puissance imposée, tout se joue donc sur les trajectoires et l'utilisation de l'aspiration lors de ces courses. L'air de rien, elles sont très techniques malgré la simplicité des tracés. Il y a donc déjà fort à faire avec ce mode A-spec qui vous occupera à lui seul une grosse soixantaine d'heures, voire bien d'avantage vu que le challenge est plutôt relevé. On aura juste un gros regret : les courses d'endurance sont aux abonnées absentes. Dommage.

Erratum : les courses d'endurances sont bel et bien là. Elles sont simplement cachées et deviennent accessibles à partir du niveau 25 en mode A-Spec. C'est probablement pareil pour le mode B-Spec. Faisait l'objet d'une série de courses dédiée, elles représentent à elles seules autour de 70 heures de jeu ! Les deux dernières, accessibles aux niveaux 38 et 40 sont les 24h du Mans et les 24h de Nurburgring. Il faudra faire preuve d'une concentration à toute épreuve pour en venir à bout. Autre détail important, ce sont les seules courses du mode A-Spec qui tiennent comptent de l'usure des pneus et de la consommation de carburant, vous obligeant à ajuster constamment votre conduite en fonction de ces deux donnée au fil de la course.

C'est moi le boss

Le mode B-Spec vous met donc dans la peau d'un directeur de course. Votre tâche consistera alors ici à donner des consignes au pilote. Mais avant cela, il va falloir en créer un en passant par un générateur de pilotes plutôt basique mais qui a au moins le mérite de nous permettre de les créer rapidement. Pour faire simple, on appuie sur quatre boutons faisant changer divers paramètres aléatoirement. Un pour la tenue, un pour le caractère du pilote (plutôt du genre calme ou énervé), un autre pour redistribuer ses divers points de compétences dans les diverses catégories que sont le braquage, le freinage, la précision et j'en passe, et même un pour le nom. Une fois qu'on est satisfait, on valide et on se retrouve avec un pilote de niveau zéro à faire progresser vers les hautes sphères de la compétition automobile. On est en plein jeu de rôle. A ce titre, gagner des course fera évoluer non seulement votre niveau B-Spec, mais aussi le niveau de votre pilote ainsi que ses compétences de pilotage.
Un fois en jeu, vous assistez à la course de votre poulain en ayant également accès à tout un tas d'informations plus ou moins utiles comme l'état de stress de votre pilote, celui de sa force physique et mentale, l'usure des pneus et la consommation d'essence. Il est à noter que ces deux derniers paramètres n'évoluent qu'à partir du niveau extrême. On a aussi à l'écran le classement de la course et un plan du circuit qui nous montrent la position de chaque concurrent en temps réel. Il est également possible de changer de vue pour avoir à l'écran la liste des pilotes, leur classement dans la course, leurs temps au tour et intermédiaires ainsi que l'écart qu'il y a entre eux et le premier. Avec tout ça, vous disposez de toutes les infos nécessaires pour bien conseiller votre pilote.
Au niveau des ordres justement, on a les trois quarts du temps le choix entre quatre d'entre eux : ralentir, maintenir le rythme, accélérer la cadence et doubler. Au niveau extrême, deux nouveaux ordres viennent se greffer à ceux-là, un pour qu'il s'arrête aux stand et l'autre pour annuler l'arrêt. Six ordres au total, cela paraît peu, mais dans la pratique, on n'a pas besoin de plus. Souvent, donner des ordres à son pilote s'avèrera même superflu.
Et c'est bien là le problème, car si votre poulain n'est pas franchement meilleur que ses adversaire, lui donner une voiture bien plus puissante que les autres suffira amplement pour vous assurer la victoire dans la plupart des cas. Ce qui fait qu'on restera la plupart du temps cantonné au rôle de spectateur. Dommage, car le problème aurait pu être résolu en ajoutant simplement des contraintes de puissance pour les voitures, comme cela a déjà été fait dans de précédents épisodes. Quand on voit ce que cela donne sur certaines courses où les véhicules se valent tous, comme pour le NASCAR par exemple, on ne peut que le regretter. Ces courses sont tout simplement épiques, et donner le bon ordre au bon moment devient essentiel pour accéder à la victoire. Seulement voilà, ces courses sont trop rares. Le mode B-spec aurait certainement gagné à comporter un peu moins de courses mais avec une difficulté mieux gérée.

Du multi aussi

Génération de machines connectées oblige, Gran Turismo 5, tout comme son prologue, se devait de posséder un mode online. C'est donc chose faite, et de bien belle manière. On ne s'attardera pas sur les phases de jeu, si ce n'est pour dire qu'il n'y a pas vraiment de soucis de lag, pour parler davantage de l'interface dudit mode. Vous avez deux possibilités pour jouer en ligne. Soit vous passez par l'option salon libre, directement disponible dans le menu du mode GT, qui vous permet de créer ou de rejoindre une partie publique, soit vous avez des amis et dans ce cas vous pouvez passer par la case communauté et créer des parties privées.
On commencera par la partie publique du online. En accédant au mode salon libre, vous ouvrez un menu vous montrant la liste de tout les salons, c'est comme ça que sont appelées les parties ici, ouverts. Différentes informations vous sont données à leur sujet comme la qualité de la course, le circuit sur lequel cela se passe et la qualité de la connexion de l'hôte. Malheureusement, les règles de course ne sont pas accessibles sur cet écran. Les salons complets sont masqués par défaut, mais vous pouvez les faire apparaître si le cœur vous en dit. Même si au fond, ça ne sert à rien. Une chose beaucoup plus utile en revanche, c'est la possibilité d'appliquer des filtres en fonction du circuit sur lequel on veut courir, des aides au pilotage et de la région où se trouve le serveur. On peut ainsi ne faire apparaître que les courses qui correspondent à notre envie du moment. Et si, après application des filtres, la liste des salons est vide, vous n'avez qu'à créer le vôtre.
Vous avez pour cela le choix entre plusieurs options qui, si elles sont limitées, permettent de paramétrer sa partie rapidement. Vous pouvez ainsi choisir le nombre maximal de participants, la qualité de la course et du chat, et le circuit bien sûr. Vous pouvez également choisir si le propriétaire du salon reste fixe ou pas. Autrement dit, si votre votre partie survivra à votre déconnexion ou pas.
Une fois la partie lancée, vous pouvez modifier les règles de courses. Au niveau des voitures tout d'abord, en imposant un modèle en particulier ou en posant des restrictions de poids, de puissance et de pneus. Ce qui permet de garder un plateau homogène. C'est également dans cette section dédiée aux voitures qu'on peut supprimer ou non les aides à la conduite. Pour ce qui est de l'épreuve en elle-même, on peut choisir le nombre de tours, jusqu'à 200, activer ou non la gestion des faux départs, définir la règle pour définir l'ordre de départ, activer le boost, les pénalités, régler le niveau de perte d'adhérence lors de sorties de piste et le niveau de handicap. Ce qui, au final, donne un large panel d'options au joueur pour faire les parties qu'il souhaite.
Mais le mode multijoueur de Gran Turismo 5 ne se limite pas à du jeu en ligne. Il se décline aussi sous une forme plus sociale en proposant aux joueurs de communiquer par l'intermédiaire du jeu via une interface qui fait penser à une version classe de Facebook. On peut écrire sur notre mur et celui de nos camarades, s'envoyer des messages privés ou des petits cadeaux, comme une voiture par exemple, ça fait toujours plaisir et donc, créer des parties privées. Mais encore faut-il avoir des amis pour en profiter.

Les autres petites joyeusetés qui vous attendent sur la galette

Entre autres petits cadeaux bonus, on retrouve l'éditeur de circuits qui s'apparente d'avantage à un générateur qu'à un véritable éditeur. D'où la déception et la frustration que ressentiront certains en l'abordant. Mais on a tout de même pas mal de paramètres avec lesquels faire mumuse. Pour commencer, on choisit un environnement, et donc la surface qui lui est associée, qui accueillera notre tracé. On se retrouve alors sur un écran avec au milieu de celui-ci, un circuit déjà prêt à être parcouru. C'est avec le menu situé à droite qu'on peut en modifier les paramètres. En changeant le nombre de sections tout d'abord, ce qui influe également sur la longueur du tracé de manière plus ou moins évidente. Suivant l'environnement sélectionné au départ, on peut également changer la météo et l'heure de la course. Ensuite, on peut traiter chaque section indépendamment les unes des autres via trois paramètres. La complexité de la portion détermine le nombres de virages et leur enchainement. La largeur de la piste n'influence pas grand chose en fait, qu'elle soit réglée au maximum ou au minimum, on ne voit la différence. Et la rigueur des virages détermine l'intensité de ces derniers. En l'état, l'éditeur de circuit permet déjà de créer des tracés bien sympas. Par contre, au niveau personnalisation, on est très loin derrière un ModNation Racers ou un Tackmania. Dommage.
Au niveau des petits bonus intéressants, on note également la présence d'une section GT-TV, déjà présente dans Gran Turismo 5 : Prologue. De quoi ravir les passionnés d'automobile puisque la section propose de télécharger des vidéos dédiées au monde de l'automobile. Que ce soit sur l'histoire de l'automobile ou sur diverses compétitions, il y en a pour tous les goûts. Et pour toutes les bourses aussi, certains contenus étant payants et d'autres gratuits. Seuls les temps de téléchargement, un peu longs, viennent ternir le tableau. Mais rien n'interdit de faire une petite course en attendant, histoire de se mettre un peu dans le bain.
Une autre charmante petite attention de Yamauchi envers nous, plus anecdotique mais fort appréciable tout de même, c'est la possibilité de changer les musiques du jeu pour y mettre les nôtres. Cela n'a peut-être l'air de rien comme ça, mais au bout d'une centaine d'heures de jeu, aussi grande que puisse être leur qualité, les musiques du jeu peuvent finir par saouler. Et mettre ses propres musiques apporte un peu de fraicheur à l'ensemble.
Pourquoi une note élevée pour un jeu qui divise tant la critique ? Parce que malgré ses quelques défauts, beaucoup avaient décidé qu'un jeu aussi attendu, qui a essuyé autant de reports, se devait d'être parfait.
Non, il ne l'est pas, tout comme la note parfaite n'existe pas sur GameHope (sauf pour le patron), mais il reste une sacrée référence en la matière.
Sa réalisation inégale, les voitures standards en tête, lui fait perdre un peu de sa majesté face à une concurrence qui se fait de plus en plus pressante. Mais le fait est qu'il reste un jeu sublime et qu'une fois le pad en main, il arrive à nous donner des sensations que seuls lui et quelques trop rares autres titres sont capables de nous faire ressentir. Les acharnés du chrono et du tour parfait pourront passer des heures et des heures à configurer leurs voitures et à peaufiner leur technique. Les débutants pourront quant à eux utiliser les aides pour se familiariser avec les différents bolides et circuits avant des les enlever si le cœur leur en dit. Dans les deux cas, rien qu'avec le mode A-spec, il y a de quoi faire pendant de longues heures. Et les modes online et B-spec, bien que ce dernier soit un peu décevant, viennent en rajouter encore une couche. Au final, ses défauts s'avèrent être bien maigres au vu de ses qualités. S'il est l'un des plus beaux jeux de la PlayStation 3, il se dote en plus d'un pilotage au poil. En gros, c'est la simulation de course automobile à posséder sur le monolithe noir de Sony.
28 novembre 2010 à 20h23

Par

Points positifs

  • Les modèles premiums
  • Les sensations de pilotage
  • Un contenu énorme
  • Des menus classieux

Points négatifs

  • Les modèles standards
  • La modélisation des dégâts
  • L'intelligence artificielle
  • Adieu vie sociale

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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