Test : God of War III - PS3

God of War III - PS3

God of War III - PS3

Genre : Action brute

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Kratos est enfin de retour. Une des deux licences phares les plus attendues de Sony, avec celle de Gran Turismo, pointe enfin le bout de son nez sur PS3. Après 3 ans d'attente, nous allons enfin savoir si celle-ci fut vaine ou justifiée. Enfile ton pagne rouge, roule-toi dans la cendre et couvre ton corps de peintures guerrières, c'est le moment de crier vengeance.
Kratos est le héros de jeux-vidéo tel que l'on aimerait ne pas en voir trop souvent. Un homme qui n'en est plus vraiment un, hurlant à la vengeance, et n'ayant finalement qu'assez peu de vocabulaire, puisqu'il doit tourner en 12 heures de jeu avec tout au plus une centaine de mots. Des mots qui sont axés vengeance, puisque c'est son leitmotiv, cheval de bataille, étendard, fond de commerce, sa raison de vivre et même sa raison de mourir. Remettons les choses dans leur contexte si vous le voulez bien. Kratos n'est pas le mauvais bougre à la base, c'est un capitaine spartiate plutôt violent qui fait la guerre un peu comme il respire, sans s'en apercevoir. Réflexion faite, c'était peut-être quelque peu un mauvais bougre. Il n'empêche que lors d'une bataille sans précédent, Kratos se fait littéralement démonter avec son armée. Il implore Arès (Mars chez les romains), Dieu de la guerre, de bien vouloir le sauver et changer le cours de la bataille. Ce qu'il fit, puisque les ennemis furent balayés et Kratos, en difficile position, fut sauvé, grâce au pouvoir du Dieu de la guerre. Mars et ça repart quoi. Après quoi, Kratos doit obéir aux ordres d'Arès, armé des chaînes du pouvoir. Il enchaîne les batailles, les meurtres, devient une véritable machine à tuer. Dans cette folie, Arès l'envoie détruire un temple à la gloire d'Athéna, ainsi que tous ses occupants et Kratos s'exécute. Le Spartiate décime tout le monde, y compris sa femme et sa fille. C'est lorsqu'il réalise l'atrocité de son crime qu'il devient franchement fâché. Pour résumer, celui-ci décide de tuer Arès pour se venger, c'est une première tâche. Aussitôt dit aussitôt fait, et avec quelques coups de pouces des autres Dieux, il le trucide et prend sa place sur le trône. Kratos est donc le nouveau Dieu de la guerre à la fin du premier opus.
Prenant son nouveau rôle très au sérieux et très à coeur, Kratos soutient les armées spartiates et écrase peu à peu les autres villes. Zeus, himself, commence à avoir les chocottes. Et si ce taré du meurtre décidait d'attaquer l'Olympe après ? Il profite d'une bataille sanglante à Rhodes, où Kratos défait le colosse, pour se ramener et profiter de sa faiblesse pour lui enfoncer la lame de l'Olympe dans le corps. Kratos s'est encore fait avoir, et se retrouve tout droit précipité en enfer. Tout va bien puisqu'en enfer, on rentre et on sort comme dans un moulin. Gaïa, un des titans qui en veut aussi particulièrement à Zeus, lui propose de sortir et de s'allier pour défaire les Dieux de l'Olympe. Après moult péripéties, le second épisode de God of War nous laissait sur un cliffhanger hallucinant où Kratos grimpait le mont Olympe avec les Titans pour détruire celui qui s'est joué de lui une énième fois. Et c'est exactement le moment où commence ce qui nous intéresse tout de même le plus ici, à savoir God of War III. Kratos arpente la montagne des Dieux à dos de Gaïa, fermement décidé à en finir avec ceux qui se servent de lui comme d'un jouet depuis trop longtemps. Un G.I. Joe par exemple.

"L'espoir, c'est pour les faibles." Kratos.

Si vous habitiez une hutte en Alaska ces 10 dernières années, et que vous venez de tomber sur une Playstation 3 avec God of War III, vous voici à peu près updaté. La cinématique et le combat qui arrivent dès le départ donnent complètement le ton de ce qui va se révéler une des meilleures expériences beat'em all vidéoludiques jamais créées. Oui, vous pouvez prendre la manette et vous mouvoir sur ce Titan de plusieurs centaines de mètres, vous n'êtes pas dans une vidéo. Kratos, minuscule insecte sur le dos de Gaïa, se meut avec agilité pour atteindre son but. Les Dieux observent la scène et Poséidon décide de vous affronter, tandis que Zeus vous jauge du haut de sa tour. Majestueux, même avec ses dreadlocks dans la barbe et sa toge un peu has been, celui qui tire les ficelles ne prendra bien sûr pas part au combat tout de suite.
Kratos devra se frayer un chemin, 12 heures durant, marchant littéralement sur les Dieux, les Titans, et toute créature se trouvant sur sa route, chien de l'enfer ou bébé licorne. Ce qui surprend en premier lieu ici, ce sont les performances et les moyens colossaux mis en place pour nous en mettre plein la vue tout au long de l'aventure. C'est beau, c'est grand, c'est majestueux. Des boss de la taille d'un immeuble parfaitement animés et au design irréprochable s'agitent devant vos yeux écarquillés. Kratos passe en un instant de monstrueux guerrier musclé à faible moucheron gênant. Les détails de Kratos, lorsqu'on a la chance de l'apercevoir de près, sont saisissants, des effets de lumière sur son corps (essayez de manipuler vos armes magiques dans le noir, vous verrez...) aux éclaboussures du sang de ses ennemis sur son visage et son torse à mesure qu'il les décime. Techniquement, voici un jeu qui se permet de remonter une fois encore le cran sur Playstation 3, comme l'avait précédemment fait Uncharted 2. La mise en scène de l'aventure, évidemment aussi linéaire que possible, est réalisée avec maestria, quand le gigantisme est conjugué aux magnifiques effets graphiques et aux judicieux mouvements de caméra. On regrettera d'ailleurs, comme dans les épisodes précédents, de ne pas pouvoir jouer avec la caméra. On a parfois très envie de regarder les muscles détaillés de Kratos de près, dans une optique non sexuelle bien entendu.

Kratos, ou l'Orangina Rouge de l'antiquité.

C'est vrai, Kratos ressemble pas mal à Orangina Rouge, criant VENGEAAAAAAAAAANCE à qui veut l'entendre et tout de rouge vêtu. Mais il est tout de même autrement plus efficace puisque quand l'un n'arrive pas à attraper quelques étudiants boutonneux, l'autre arrache les crânes des Dieux de l'Olympe, au sens propre bien sûr. Le déroulement du jeu se fait de manière plutôt scolaire. God of War III ne se contente peut-être que de suivre les codes du genre mais il fait preuve d'une maîtrise indéniable, tirant la quintessence du genre pour offrir un résultat incroyable. Il alterne avec brio les traditionnelles phases de réflexion, dont le niveau intellectuel ne devrait pas trop perturber votre avancée, et les phases de combats. Ces dernières offrent pléthore de possibilités, avec leurs armes, leurs accessoires, leurs invocations et bien sûr leurs indispensables QTE. Vos armes et accessoires évolueront selon un traditionnel système de répartition de l'expérience.
La narration se fait sur des images dont le choix artistique est des plus judicieux, à mi-chemin entre le style artistique de grec antique et les effets spéciaux high tech. L'histoire réussit mine de rien à respecter plutôt bien l'univers, intégrant le héros déicide dans un scénario bien pensé qui exploite l'histoire et les traits de caractère connus des personnages mythologiques. Héra en femme esseulée et alcoolique mondaine, Hercule le frère jaloux qui préférerait un trône de Dieu de la guerre plutôt que ses corvées de nettoyages des écuries d'Augias, Aphrodite la nympho et Héphaïstos, son cocu de mari... Tous sont là, jusqu'au démiurge, votre "père", Zeus. Une relation un poil malsaine, puisque vous courez après votre père pour lui arracher les tripes, qu'on aurait pu qualifier d'Oedipienne si seulement Kratos avait envie de lui piquer sa gonzesse. God of War III se révèle bien être le blockbuster en puissance annoncé depuis 3 ans. Gigantesque, immense, grandiose, bestial, la conclusion magistrale à une trilogie s'achève sur un final digne d'un péplum. Difficile de dire au revoir à Kratos, mais on espère qu'il inspirera de nombreux clones qui devront rehausser le niveau pour être à la hauteur.
God of War III représente ce qui se fait de mieux dans sa catégorie. C'est beau, c'est grand, c'est une nouvelle référence qui apparait aujourd'hui et qui frappe vraiment fort. On repousse encore un peu les limites de la PS3, on garde un rythme soutenu, on réalise les phases d'action avec efficacité et on pond tout simplement la nouvelle référence du genre.
19 mars 2010 à 21h41

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Points positifs

  • Techniquement impressionnant
  • Rythme soutenu et système de jeu efficace
  • Réalisation au poil
  • Le gigantisme
  • Apothéose finale

Points négatifs

  • Pas très innovant
  • C'est bon mais c'est court
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