Test : Dynasty Warriors 6 - PS3

Dynasty Warriors 6 - PS3
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La Romance des Trois Royaumes par Luo Guanzhong… Voilà une superbe partie de l’histoire chinoise (220-265) dont tant d’œuvres se sont inspirées par le passé. Et Koei est bien placé pour le savoir, puisque voilà que pour la 6ème fois son Dynasty Warriors s’apprête à arpenter les chemins tortueux de la Chine Ancienne, prêt à battre le record de mort à la minute récemment établi par John Rambo !
Après un premier opus orienté baston, Dynasty Warriors devint dès l’an 2000 (et DW2 donc) l’une des sagas les plus bourrines que le beat’em all n’ait jamais connu. Le principe ultra simpliste est dès lors adopté par une platrée de fans (surtout nippons) et la licence devient vite un récipient pour argent facile à user et abuser tous les ans. Appuyer comme un acharné sur un bouton pour faire périr des centaines de soldats/secondes, écraser les généraux adverses, capturer des bases et faire sa fête à l’invincible Lu Bu, voilà le quotidien récurrent des épisodes d’une saga qui ne se renouvelle pour ainsi dire quasiment jamais.

Careful ! It’s Lu Bu ! (l’eau boue)

Et ce 6ème opus ne déroge pas à la règle d’or que semblent s’être fixée les développeurs et investisseurs chez Koei. On choisit son personnage (bien différents et possédant tous une certaine classe), et c’est parti pour le mode Musou (histoire). Et voilà la Révolte des Turbans Jaunes pour débuter, comme toujours puisqu’il s’agit là de la même histoire autour des fameux Trois Royaumes (que sont Wei, Shu et Wu pour ta culture cher lecteur). Et là on regarde dans nos mains, et oui c’est bien une manette PS3 que l’on manipule assidûment et non une PSP. Les graphismes, sans aller aussi loin que ma comparaison douteuse, sont à des années lumières de ce dont nous sommes en droit d’attendre du premier Dynasty Warriors Next Gen. Car chez les chinois du 3ème siècle, on n'a pas dû encore entendre parler de révolution graphique, peut-être n’ont-ils pas l’Internet haute vitesse pour être mis au courant. Non seulement l’environnement graphique est aussi plat et vide qu’avant, mais le plus grave reste le fait qu’aucune nouvelle interaction avec le décor n’est à noter. Là où on aurait aimé un côté Dead Rising avec moult possibilités de se servir de la contrée, on doit se contenter de ce que l’on fait depuis toujours. Avancer, sauter et briser quelques jarres pour espérer récupérer quelques bonus. C’est bien malheureux…

What’s new pussycat ?

Mais alors qu’est ce qui pourrait bien pousser un possesseur d’ancien volet à se procurer ce 6ème opus ? Et bien pas grand-chose pour ainsi dire. On ne peut pas réellement blâmer Koei, puisque c’est la base de fans elle-même qui tient plus que tout à garder le concept inchangé. Le fan-service marche donc à fond, avec comme perspective une fois le jeu acheté de faire le plus de scoring sur chaque niveau, ou de relever les défis proposés dans le mode du même nom (courir le plus vite d’un point à l’autre, trucider 15 000 soldats en 10min etc…). Les seuls vrais ajouts sont la possibilité de grimper aux échelles ou de nager, ce qui offre tout de même une variété agréable dans la réalisation des missions. Le Renbu est également un p’tit nouveau, un nouveau système de combo dont on se serait bien passé vu les vives critiques qu’il a encaissées. Se basant sur le principe « plus je tue d’ennemis, plus je remplis une jauge de puissance », tout s’écroule car pour faire grimper ladite jauge, on doit obligatoirement tuer ces ennemis avec l’attaque de base… Et donc briser le sacro-saint code de l’attaque de base + attaque brise-garde + attaque spéciale ! Pour résumer, si on veut remplir son Renbu, on doit se la jouer encore plus répétitif que d’habitude en gardant son pouce sur l’attaque classique durant tout le stage…Ce qui n’est pas nouveau par contre, c’est la tendance qu’ont les jeux multi-supports à être plus beaux sur 360 que PS3. Et après Assassin’s Creed ou le Lost Planet testé il y a peu par le confrère Dudy, notre soft du jour version PS3 se paye le luxe d’être le 1er de la saga à méchamment ramer lors de certaines séquences ! Les ennemis ont également plus tendance à apparaître sous notre nez par magie sur PS3, ce qui est assez surprenant pour être signalé.

L’ivresse, comme toujours, l’emporte !

Après avoir cassé du sucre sur le dos de ce Dynasty Warriors 6 en pointant ses lacunes graphiques et son total manque d’innovation… je me vois dans l'obligation de vous pointer l’évidence : le plus important reste le fun et ce beau diable en est bourré ! Clairement destiné au public visé plus haut dans ce test, les parties deviennent vite un défouloir réjouissant lorsqu’une centaine d’ennemis aussi intelligents que des poules sans tête vous foncent dessus ! Pour peu que l’on mette de côté le Renbu, on continue à jouer sans cesse pour gagner de l’expérience, gagner des personnages pour aller toujours plus loin dans un jeu à la durée de vie énorme. Que ce soit par le mode Musou, le mode Libre ou le très ardu mode Défi (qui débloque les succès sur 360), il y a énormément à faire si vous comptez monter vos persos à un niveau décent pour réussir les missions les plus costaudes. A ce contenu très riche vient se greffer une encyclopédie aussi complète qu’un pavé en 4 volumes papiers, qui vous expliquera plus en profondeur les détails d’une histoire qui pourrait perdre plus d’un joueur non-initié à la série. Biographie des personnages, batailles-clés, chronologie, tout est très bien traduit et contribue à nous rendre plus culturé. Les musiques heavy metal mélangées aux instrumentales chinoises sont quant à elles bien agréables, et contrastent avec d'abominables doublages US. Quant au mode Co-op, il est très fluide et assez bien foutu pour que l’esprit d’équipe l’emporte sur la lassitude. Petit bémol, le online est désespérément absent et il faudra donc importer un vrai ami directement dans votre maison pour en profiter.

Un avertissement tout de même aux novices de Dynasty Warriors, aucun tutorial n’est disponible, ce qui est un bel oubli pour un premier opus sur de nouvelles consoles.
Répondant avec précision à la demande des fans, à savoir ne rien toucher, difficile de blâmer un titre comme celui-ci. On y trouve l'amusement que procure tout beat'em all sans cervelle, particulièrement à deux. Mais d'un point de vue neutre, on peut se demander pourquoi payer le prix fort pour un titre ressemblant tellement à ses confrères Old Gen...
15 mars 2008 à 17h09

Par

Points positifs

  • Un fun indéboulonable
  • Un Co-op bien fichu
  • La retranscription historique

Points négatifs

  • Je testais bien Dynasty 4 là, non ?!
  • Pas de online
  • Une version PS3 faiblarde
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