Test : The Darkness II - PS3

The Darkness II - PS3
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Bah alors Jackie ? Ça va pas fort on dirait. Oui, bon, ta petite amie est morte et tu as toujours du mal à t'en remettre. Tu viens de te faire écraser par un van lancé à toute berzingue contre la vitre d'un restaurant alors que tu t’apprêtais à diner avec deux belles blondes que tu comptais bien inviter dans ta suite après le dessert, et un petit café l'addition s'il vous plait. Là tu te retrouves, une jambe en moins, à viser approximativement à l'aide d'un flingue envoyé de justesse tous les furieux qui ont décidé de finir le travail. Tu rampes maladroitement pour trouver la sortie. C'est sûr, tu as eu des journées meilleures.
Et alors que tu te retrouves à l'agonie, entouré de flammes, une petite voix t'envahit. "Ho oui, reprends moi Jackie, tu as besoin de moi". Le Darkness. Tout mais pas ça. En même temps, les options envisageables ne sont plus légions. C'est le Darkness, ou un joli cercueil et un enterrement de première classe. Alors tu craques. T'envahit le sentiment de la revanche et de la colère, ainsi qu'une certaine envie de revenir aux méthodes expéditives et brutales. Tu vas tous les buter, et le Darkness va t'y aider avec joie. Le monstre est de retour, et le monstre, c'est toi.

La nuit des tentacules

Voilà, vous pouvez maintenant me jeter des petits cailloux, je viens de vous peindre modestement l'introduction du jeu. Mais ne vous en faites pas, vous n'êtes pas au bout de vos surprises car l'histoire, plutôt riche, enrobe l'aventure noire et violente que constitue The Darkness II. Ho, ne vous inquiétez pas, vous allez occire, découper et décapiter nombre d'ennemis. Mais vous aurez aussi nombre de phases narratives, entre les histoires racontées par le héros, ses acolytes, ses ennemis... Soyez prévenus : c'est sombre, c'est malsain, entre la mafia et l'occulte, entre la mort d'êtres chers et la vengeance sourde, entre les ténèbres... Et les ténèbres. Servie par un bon doublage français, on regrettera tout de même la synchronisation labiale, loin d'être parfaite. Les puristes préféreront, et c'est tout naturel, la VO, où le Darkness prend la voix de Mike Patton (chanteur entre autres de Faith No More).

Tentacule à sec

The Darkness II se présente à la base comme un shoot assez old school. Une jauge de vie à quatre bâtons et une régénération possible seulement pour le dernier, pas de couvert, des armes classiques mais plutôt efficaces. Flingue, colt, fusil à pompe, uzi, MP7... Il n'y a pas là d'immense variété. Mais peu importe. Le vrai plus, ce sont les deux tentacules au dessus des deux épaules de notre bon Jackie, qui se feront une joie de mettre un terme aux pathétiques vies de vos agresseurs, et ce avec une imagination dans le sanglant rarement vue jusqu'à présent. Si celle de droite vous permet de tabasser les ennemis proches en lacérant au choix horizontalement ou verticalement, celle de gauche permet d'attraper et de lancer. Au choix les objets disséminés le long des niveaux (barres, pales de ventilateurs, bombonnes de gaz entre autres), le Darkling (votre petit compagnon facétieux), ou les vilains sonnés ou surpris. Ces derniers seront alors exécutés sommairement par un arrachage du cœur dans les règles de la plus pure chirurgie sans anesthésie, ou, de façon plus imaginative, transformés en morceaux de viandes divers et variés sous l'impulsion chorégraphiée de vos deux féroces alliés. Ces exécutions, très sales pour la plupart (mention spéciale à l'arrachage de la colonne vertébrale par le derrière), vous permettent de regagner au choix de la santé, des munitions, un bouclier démoniaque ou la régénération du cooldown de vos deux capacités : une nuée aveuglant les opposants ou bien un gros boost de vos armes sur un court instant. En bref, dans la mêlée, c'est un festival. On tire sur l'un, on jette une portière sur l'autre, on mange les cœurs des cadavres frais avant de découper en trois le dernier survivant pour se refaire une petite santé. C'est rapide, féroce et plutôt jouissif. Suivant votre capacité à utiliser au mieux les capacités spéciales conférées par le Darkness, vous gagnerez des points permettant à certains endroits des niveaux de débloquer des compétences spéciales. Cela va de la classique amélioration de vos flingues (chargeurs et dégâts), à des choses beaucoup plus amusantes comme la création d'un trou noir que vous pourrez jeter sur les plaisantins croisant votre chemin.

Comic pas comique

Le parti pris graphique est ici très marqué. Si l'on garde évidemment l'ambiance pénombre, qu'il vous faudra toujours arpenter sous peine de voir vos tentacules disparaitre (dézinguer toutes les sources de lumière est d'ailleurs partie intégrante du gameplay), le cell-shading apporte un coté BD à l'ensemble vraiment sympathique, malgré quelques textures ratées et des effets qui ne claquent pas assez. Même si l'on n'est pas dans l’extrême comme l'avait pu être XIII en son temps, on sent bien qu'a été volontairement gommée l'expression trop forte d'un réalisme. Et c'est tout à l'honneur du titre : il est déjà suffisamment gore et cru dans son propos, la couche "dessin" permet un décalage et un recul utile sur ce qui reste une tuerie de masse assez malsaine. En effet, le Darkling, serviteur du Darkness et votre petit compagnon, en rajoute une couche dans le mauvais goût : il urine et pète avec joie sur les cadavres que vous entassez tout au long de l'aventure, il vous incite au massacre et vous aiguille sur les meilleures façons d'en finir avec vos ennemis. Vous pourrez d'ailleurs prendre occasionnellement son contrôle pour des séquences d'infiltration, au gameplay simple mais amenant une variation bienvenue. Un gros regret : le FOV (champ de vision, c'est à dire l'angle de vue), est très réduit. S'il n'est pas particulièrement handicapant dans les phases de baston, il donne une impression très étouffante lorsque vous parcourez, par exemple, le manoir de Jackie. Fort heureusement, il existe des solutions à ce problème par le biais de patchs (ici par exemple).

C'est un peu court, jeune homme

Il est grand temps d'en arriver aux choses qui fâchent. Une, en fait : six heures. C'est le temps qu'il vous faudra pour arriver au bout de la campagne solo. Je vous conseille de choisir le mode difficile, apportant un peu plus de défi et rallongeant la durée de vie du jeu, parce que là, honnêtement, ça fait un poil short. On se rabattra alors sur le mode vendetta, multi coopératif à quatre vous plaçant dans une petite campagne (une heure et demie environ) se déroulant en même temps que l'histoire principale. Vous pourrez y incarner au choix quatre compagnons particulièrement barrés ayant chacun une arme et un pouvoir unique. Sorcier vaudou, écossais amateur de hache, samouraï à la fine lame ou israélienne au pistolet démoniaque, ils prolongent agréablement l'expérience par leurs habilités ainsi qu'un arbre de compétences à débloquer. Ce mode reste un bonus, certes agréable, mais pas transcendant pour autant, la faute aussi à des missions très courtes entrecoupées de cinématiques pas forcément nécessaire dans un volet multijoueur. Une dernière cartouche pour The Darkness II, qui s'il comporte une histoire que l'on suit avec curiosité et plaisir, se paye une fin en apothéose sur le mode "to be continued". On imagine alors les DLC permettant de prolonger la narration, ou la suite prévue en cas de succès du titre. Et ça, messieurs de 2K, n'est pas forcément à votre honneur...
The Darkness II est en soi un excellent jeu : des bastons jouissives au gameplay hystérique, jouant sur le gore et demandant un skill dans ses modes difficiles. Une histoire certes un tantinet cliché mais creusant le concept de folie, de paradis et d'enfer. Des personnages hauts en couleur, spéciales dédicaces à Johnny et au Darkling. Un choix graphique osé et réussi. MAIS BORDEL, C'EST TROP COURT BANDE DE MOULES !
19 février 2012 à 16h44

Par

Points positifs

  • Mature et gore
  • Parti pris graphique réussi
  • Histoire prenante...
  • Et dialogues savoureux
  • Gameplay jouissif et hystérique

Points négatifs

  • Quelques textures ou effets foirés
  • TROP COURT
  • DLC = CACA
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