Test : Batman : Arkham Asylum - PS3

Batman : Arkham Asylum - PS3
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Batman, c'est un super-héros mythique. Sa première apparition date de 1939, ce qui donne après un rapide calcul savant à notre homme chauve-souris 70 ans cette année. Et le bougre est bien conservé, comme vous pourrez le constater dans le premier soft lui rendant véritablement hommage. Batman Arkham Asylum, c'est le jeu que n'importe quel fan de comics n'osait même pas attendre.
Au delà de sa cape et ses gadgets, Batman c'est un univers à part entière. Figure gothique, héros torturé par ses démons, c'est un des seuls personnages de comics ayant pour particularité l'absence totale de pouvoirs paranormaux. A l'inverse d'un Superman, d'un Spidey ou d'un Captain America, Batman n'est ni extra-terrestre, ni génétiquement modifié, et ne s'est fait piquer par aucun animal radioactif. Bruce Wayne est un milliardaire, profondément traumatisé par le meurtre gratuit de ses parents alors âgé de 8 ans. Depuis ce jour, il n'a qu'une obsession, combattre le crime. C'est le Dark Knight de Gotham City, agissant la nuit pour mieux se fondre dans l'ombre (note aux criminels de Gotham : accomplir vos méfaits en plein jour serait plus judicieux). Mais lorsqu'un héros apparaît, son nemesis n'est jamais bien loin.

Ouch... Sacré bat-trip

Le Joker, c'est le meilleur ennemi que Batman aurait pu "espérer". Joker est un homme qui comme lui n'a aucun pouvoir, mais qui regorge d'ingéniosité dans la pratique du crime. Il est défiguré, et fut donc traumatisé tout comme la chauve-souris à un certain moment de sa vie. Quand le héros a choisi d'exorciser ses démons en combattant le mal, lui s'est offert tout entier à la folie. Il ne fait pas que céder à ses pulsions meurtrières, il jouit de la souffrance des autres en l'orchestrant, en la chorégraphiant, dans un vrai petit spectacle où lui seul tire les ficelles. Batman passe la moitié de son temps à ramener le Joker à l'asile d'Arkham, et ce soir comme tant d'autres, il le confie au commissaire Gordon pour lui remettre sa bien aimée camisole. Mais le Joker a préparé une surprise bien plus intéressante pour son amour de chauve-souris. Une grande fête dans l'asile d'Arkham, où il sera l'invité d'honneur. Les rôles s'inversent, les vilains prennent le contrôle de l'île qui accueille l'asile et Batman devra faire face à une multitude de gens ayant quelques différents à régler avec lui. Mais comme le disait si bien Rorshak dans Watchmen (qui n'a hélas pas eu la même chance que Batman dans son adaptation vidéoludique), ce n'est pas lui qui est enfermé avec eux mais bel et bien les criminels qui sont enfermés avec le maniaque de la justice.

A tous les pensionnaires de l'asile, attention, un fou déguisé en chauve-souris se balade en liberté

L'univers de Batman, c'est clairement LE point fort du jeu. C'est une ambiance unique, retranscrite rigoureusement par des développeurs inspirés. Rien n'est laissé au hasard. Le Joker est interprété en VF par Pierre Hatet, très connu pour prêter sa voix au Doc Emmett Brown dans retour vers le futur (Nom de Zeus !). En V.O., il s'agit de Mark Hamill. Oui oui, Luke Skywalker. L'environnement est infect, et donc magnifique. C'est sombre, sale, noir, et ça tombe bien parce que vous êtes dans votre élément. C'est la partie dite d'infiltration du jeu. Se glisser dans les conduits, se suspendre à une gargouille la tête en bas en attendant le bon moment pour attraper un ennemi, se glisser furtivement derrière un sbire du Joker pour l'endormir sans éveiller les soupçons des autres. Lorsque vous arrivez dans une pièce, vous devez repérer les adversaires, réfléchir à la meilleure stratégie pour faire disparaître un par un les hommes de main sans attirer les autres. Au fur et à mesure que les rangs ennemis s'amenuisent, les survivants paniquent, et vont même jusqu'à se tirer dessus par mégarde, pour votre plus grand plaisir de petit pervers planqué dans le noir.

Du pur Bat' em all

L'infiltration, c'est indispensable pour se débarrasser des hommes armés, puisque vous n'êtes hélas pas bullet-proof comme Fifty cents. Par contre, lorsque votre vision de prédateur vous indique que les ennemis dressés sur votre passage ne sont pas armés, c'est un petit peu la fête de la patate. Batman enchaîne les combos avec une facilité déconcertante, et l'impact de chaque coup se fait ressentir avec un violent réalisme. Les bastons sont fluides, rapides et sont divinement chorégraphiées (Kamel Ouali n'était pas dispo mais apparemment Rocksteady a géré autrement...) à la manière d'un bon film d'action hollywoodien. Batman possède une bonne panoplie d'enchaînements exécutables assez intuitivement. On se colle sur la tronche avec un plaisir indécent. Les accessoires sont aussi nombreux qu'utiles et bien pensés. Des accessoires qui n'ont rien de sexuel alors qu'ils sont portés par un homme en collants et en cuir. Pas de fouet ni de martinet à clou donc, mais pour n'en citer qu'une partie : un grappin, une bat-griffe, des batarangs ou du gel explosif. Qui malgré son nom n'a rien de sexuel lui non plus. L'environnement devient un vrai bon terrain de jeu. Les endroits avec lesquels on peut interagir sont bien souvent ceux qu'on veut bien nous laisser approcher mais les possibilités sont suffisamment variées pour que l'on ne se lasse pas de l'explorer. A vous d'utiliser le décor avec stratégie, pour le mettre à votre profit. Vous pourrez ainsi poser un piège explosif afin de faire s'effondrer un mur sur des gardes, bat-griffer une grille du décor pour l'arracher et se faufiler dans le tunnel, bataranguer une corde où un otage est attaché...

Mais moi j'ai encore envie de Bat-ifoler !

Mais au delà de l'action du jeu, c'est véritablement sa dimension narrative qui le rend intéressant. Il y a un vrai souci du détail, comme votre costume, qui à mesure que la nuit avance, devient de plus en plus déchiré, les réactions plus ou moins débiles des hommes de mains du Joker, ou les commentaires de celui-ci alors que vous réduisez ses rangs. C'est une histoire qui vous entraîne dans les profondeurs du crâne de Batman et même de ses ennemis. Notre héros vit une aventure dont il ne sortira pas indemne, véritable voyage introspectif. Batman ne combat pas que des hommes de main et des super-vilains, il affronte surtout ses démons intérieurs. C'est aussi un parcours initiatique dont le but est de ne pas se perdre dans les méandres de la folie. Tout est scénarisé pour nous faire rentrer dans l'univers du jeu. Par exemple, les cassettes des entretiens des patients de l'asile avec leurs médecins. Vous pourrez ainsi écouter en avançant les séances de psy de Killer Croc, Harley Quinn, etc... Ecouter ces entretiens sur votre route ne rendra votre expédition que plus immersive.

Comment Batman combat-il Dracula ? Il Bat-ail

Exploiter une licence n'est jamais une mince affaire, et on a tellement envie de remercier les développeurs de s'être inspirés du comics plutôt que des films. Malgré la qualité de sa dernière adaptation cinématographique, Batman sur la toile restera toujours pauvre scénaristiquement parlant, tout simplement parce que l'univers est trop riche pour tenir dans deux heures de bobine. Dans les jeux, nous avons une bonne dizaine d'heures à consacrer à l'histoire. Alors approfondissons que diable ! Un choix des plus judicieux donc, pour un résultat inespéré. Un soft qui rend véritablement hommage au chevalier noir, déclaré d'ailleurs par le Guiness Book des records comme le meilleur jeu vidéo de super-héros de tous les temps. C'est Iron Man qui doit être déçu. Que du bonheur donc, un jeu qui place la barre si haut qu'on s'attend à une foultitude de déceptions quand on pense aux prochaines adaptations de super-héros et nos nouvelles attentes. Un seul souhait, une suite. Vite. Un univers encore plus grand. Un scénario toujours aussi prenant. Je sais j'abuse. Mais pitié, encore.
Une très grosse note, à laquelle vous pouvez retirer un point si vous n'accrochez pas spécialement à l'univers de Batman. Un jeu prenant, immersif, magnifique, captivant. Un plaisir tout du long, qu'on vous conseillera d'arpenter directement avec une difficulté maximale, pour une aventure plus prenante et plus longue. Ne passez pas à côté.
03 septembre 2009 à 10h05

Par

Points positifs

  • Ambiance fantastique
  • Character design très réussi
  • Jouabilité simplissime
  • Techniquement au poil

Points négatifs

  • Parfois des phases d'exploration un peu longuettes
  • Non n'insistez pas, je ne vois rien d'autre
  • Il faut partir maintenant

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