Loin de moi l’idée de faire des comparaisons lors d’un test, je dois avouer que
Lost Planet 2 n’hésite pas à reprendre un écran titre dans un esprit très MAG avec une mappemonde des missions qui sera ensuite divisée par clans lors de vos joutes en ligne. Sans oublier un mode entraînement très
Metal Gear Solid Missions Spéciales dans lequel vous avancerez dans un monde virtuel et aseptisé… Par contre niveau scénario, coup de chapeau messieurs dames ! L’équipe aux commandes s’est débrouillée afin d’introduire dans son univers des pirates des neiges avec des pirates de la jungle ! Mais bon, ce n’était pas suffisant alors ils ont rajouté les Akrids et les Akrids de l’espace. Vous l’aurez compris, on frôle le nanar avec des doublages à l’américaine cultes et une ambiance de trahison digne de Commando. Pour un jeu attendu de tous, bonjour la déception. Heureusement que certains aspects titillent notre curiosité et calent notre faim de gamer.
Tu es venu seul Johnny ?
Le mode solo est décortiqué via six épisodes, eux-mêmes divisés en trois voire cinq chapitres. Libre à vous d’affronter les périples de la guerre au TH-EN (ou Thermo-Energie, ressource officielle de l’équipe de France de Football) en solitaire ou accompagné d’un à trois bots contrôlés par l’Intelligence Artificielle. Si vous ne faites pas confiance à votre machine et que vous avez regardé I-Robot la veille, demandez à vos amis de se connecter pour braver tous les dangers en coopération, ou invitez-en un, votre préféré, pour terrasser du monstre en écran splitté. Au bout de quelques missions, un arrière-goût étrange envahit votre bouche pourtant prête à en découdre. On avance, on active des postes de commande puis on tue. On avance, on tire, on meurt, on réapparaît sur la base fraîchement mise en branle et ainsi de suite. Si ce n’était pas suffisant, vous récoltez des points de carrière afin d’augmenter vos statuts. Oui c’est sûr désormais, le mode un joueur n’est qu’un prologue du mode multi. Toutefois, une différence fondamentale réside entre ces deux façons de « fragger » : à seize maximum entre terriens, on arrive vite à décimer la moitié du Brésil quand on est tout seul. Au fusil de sniper, à la grenade collante ou au Mecha hypra balèze, les Akrids prennent cher tandis que les mercenaires sont de la vulgaire chair à canon. Miam. Entre chaque épisode, on a le droit de changer d’équipe et de terrain de jeu. Un coup pirate dans la neige puis mercenaire dans la jungle, la ville s’éveille selon votre humeur et le train du désert vous arrachera les cheveux de la tête. Parce que oui, avouons-le, l’ordinateur est une quiche décérébrée qui vous fera perdre plus d’une fois. Que ce soit Redx4 ou Death Summer (quel nom…) ne vous attendez pas à voir des miracles lors des affrontements les plus difficiles. En effet, les Akrids de catégorie G sont des bestioles qui n’hésitent pas à reprendre de la soupe à midi pour avoisiner la centaine de mètres de haut. Chacun doit avoir un poste précis pour vaincre le Léviathan au plus vite, sous peine d’une crise d’hystérie de votre part (ou de la part du monstre). D’ailleurs, le troisième boss du troisième épisode restera pour moi le plus mémorable puisque vous devrez tout seul : déplacer une tourelle, charger et energiser des obus afin de renforcer les dégâts, avoir l’œil sur l’assaillant des sables qui pense que votre midnight express est un petit four des familles... Bref survivre pendant que trois gugusses se pavanent au soleil sur les rails du plaisir.

Va, je ne te hais point
Même si l'on peut reprocher le détachement du solo, il est vrai que le moteur graphique made in Capcom, le MT Framework 2.0, permet de susurrer à la rétine des mots doux fabuleux. Détails des costumes, Mecha VS aux origines « Gundamienne », source de chaleur orangée qui agrippe la rétine ou bien encore la végétation luxuriante qui dépayse l’âme,
Lost Planet 2 envoie du rêve. Je me souviens encore, l’herbe haute vacille sous le vent des rafales qui orchestrent nos pas. Gaia vit et sa fille, la jungle, vous attend d’Akrid ferme. Disposant de son grappin tel Spiderman et sa toile d’araignée, on s’amuse à grimper sur le haut des arbres et à admirer la vue, surplombant vos coéquipiers qui ressemblent à de vulgaires fourmis. Puis on lève la tête (enfin la caméra, c’est un jeu de tir à la troisième personne) et l’on remarque que les nuages sont formés par des vilains volants, grouillant dans le ciel à toute vitesse. La chaleur nous baigne puis, l’ordre se faisant pressant, il suffit de sauter pour atterrir tel un ange, roulade Yamakasi en sus. Quelques heures de jeu plus loin, une tempête déchire les cieux et la pluie coule le long des murs, mimant les mouvements d’un lézard qui aurait aperçu un danger. L’image dégouline, la tension est palpable et le drapeau oublié sur le champ de bataille transpire de vérité. Les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus. Tout à coup, une musique orchestrale vous prend le cœur et annonce une bataille rangée dans ces ruines. On recharge et c’est parti… Les coups de butoir futuristes se marient aux instruments à cordes, la ferraille démembrée d’un fusil à pompe cent pour cent VS danse avec un rythme imposé par les balles qui sifflent, juste avant l’activation d’un Mecha qui vous rendra invincible ou presque.

Saut et galipette
Vous vous en doutez, c’est ce que font la plupart des personnes en face de votre flingue lorsque vous jouez en ligne. Mais avant d’aligner les headshots à tour de bras, faisons un tour du côté de la personnalisation de votre avatar. Clan, couleur, physique préconstruit, le minimum syndical vous permettra de ne pas rencontrer trop de pâles copies sur le net. Piochant sur l’idée des atouts de
Call Of Duty, vous avez la place d’insérer des Habiletés qui augmenteront certaines de vos capacités : puissance des grenades ou simple consommation de TH-EN, cette case sera obligatoire pour parfaire vos stats. Enfin, vous pourrez choisir votre petit nom de combat, avec ou sans clin d’œil aux superproductions de
Capcom. Fan Service quand tu nous tiens ! Alors je vérifie, pack complet, chargeur rempli, couteau aiguisé, je suis prêt à aller au front. A moins que... Une dernière icône Jackpot n’a pas été essayée. Qu’à cela ne tienne, j’appuie sur le bouton adéquat et là, ô joie, une roulette apparaît et moyennant crédit des armes, emotes ou titres seront débloqués. Allez go go go ! Durant cette session intensive de multijoueur, la majorité des adversaires est d’origine asiatique. J’apprendrais donc à mes dépends que Yoko Noko 68 du Japon est déjà au niveau 86, pendant que votre Adyboo vient difficilement de toucher le level 12. D’un classique rébarbatif, le seul intérêt réside dans la capture de poste, cela vous évitera de jurer à tout va lorsque les plus fourbes camperont sur les points de respawn lors du mode élimination. Très agréable à découvrir, les cartes sont accessibles par taille et dépaysent d’un bout à l’autre. Immeubles détruits, affrontement côtier avec le petit chemin vil des traîtres qui assument, la plupart des maps sont entourées de robots pilotables monstrueusement avantageux. D’ailleurs, on se rend compte du réel avantage d’avoir un grappin lorsque vous êtes entourés de trois hommes rouges. Puis vient au hasard la carte ultime du titre : l’Arène. Le public ambiance vos largages intensifs de grenades tout en applaudissant la prise de chaque poste. Comme quoi, c’est bien de voyager, mais c’est mieux de faire les choses simplement…
