Test : Super Street Fighter IV - PS3

Super Street Fighter IV - PS3
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A peine un an après la sortie de Street FIghter 4, Capcom édite la version "Super" de son jeu de baston référence au succès amplement mérité. De nouveaux personnages, des techniques additionnelles et quelques rééquilibrages seront-ils suffisants pour nous imposer de racheter un épisode aussi rapidement, même à prix cassé ? Diantre, oui.
Petit retour sur Street Fighter 4, histoire d'updater rapidement ceux qui seraient passés à côté de cette bombe l'an dernier. Celui-ci avait fait un pari risqué. Bien que la tendance générale soit à la 3D, avec des Soulcalibur IV et autres Virtua Fighter 5, eux sont restés fidèles à leur cheval de bataille, la 2D. Fort de sa réputation, SFIV s'est plutôt présenté comme un retour aux sources, plus proche dans son gameplay de l'inénarrable Street Fighter II que du troisième opus. Pourtant, le jeu est lui-même développé en 3D mais celle-ci n'est au service que de la réalisation visuelle, offrant des corps cartoonesques représentés en cell-shaded, c'est à dire des graphismes 2D collés sur des polygones en 3D. 25 personnages, plutôt bien équilibrés dans l'ensemble (excepté Sagat et Seth qui surpassaient un peu trop leurs concurrents) pour un jeu qui au final s'est imposé comme une vraie référence. Incroyablement beau, doté d'un gameplay nerveux et bien pensé, on aurait pu se dire qu'il se suffisait et ne nécessitait pas de version déclinée. De plus, seulement un an après, est-ce bien raisonnable ?

Juri Djorkaeff et Hakan tout court

La plus grosse nouveauté de cet opus, ce sont bien sûr les nouveaux personnages. On en connait certains, on en avait oublié d'autres et on accueille deux petits nouveaux, en les personnes de Juri et Hakan. Juri est une coréenne, spécialiste du taekwondo et semblant clairement appartenir au côté obscur de la force. Elle bénéficie d'un sérieux avantage au niveau des pieds, qu'elle manipule comme personne. Plutôt simple dans son approche, elle plaira rapidement à ceux qui aiment la rapidité et l'efficacité. Hakan, au contraire, est un personnage moins simple à maîtriser. C'est un combattant qui aime le rapprochement entre les hommes, et qui peut s'asperger lui même plusieurs fois d'huile pour des parties de prises endiablées. L'huile, et on ne le dira jamais assez, amortit quelque peu les coups et surtout augmente la portée des bras visqueux. Si vous sortez un soir dans un quartier chaud, penser à vous munir de votre bouteille d'Isio 4, on ne sait jamais... Un héros haut en couleurs puisque bien manipulé, il se fera un plaisir de ridiculiser ses adversaires en les faisant glisser partout sur son corps et en s'asseyant dessus.

Last night a Dee-Jay saved my fight

Côté vieux de la vieille, Super Street accueille pas mal de personnages tirés de Street Fighter Alpha 3. Ibuki, la karateka amie des bêtes revient filer quelques punchs bien sentis, même si elle semble moins efficace qu'auparavant. On retrouve Adon, le renouveau de la boxe Thaïlandaise, venu dans le but un peu saugrenu d'achever Sagat, estimant que le guerrier se fait vieux. Celui-ci a des techniques de pieds impressionnantes, rapides, et n'est pas une simple déclinaison de Sagat, comme Gouken peut l'être avec Ryu. Mention spéciale pour Ibuki la ninja, qui malgré une barre de vie plutôt faiblarde, offre des techniques ninjas redoutables à base de kunaïs et d'esquives et parades impressionnantes. Notez le travail effectué sur les motivations des participants au tournoi de Street Fighter, puisque celle-ci sèche les cours de l'école de Ninjutsu dans l'optique de trouver de beaux mâles. Dudley, le boxeur anglais qui boit son thé sans retirer ses gants, est une alternative sophistiquée à la boxe bourrine de son principal rival, Balrog. Derniers personnages tirés de Street Fighter Alpha 3, Guy et Cody, deux des trois héros de Final Fight, le mythique beat'em all arcade de Capcom des années 90. Le premier a gardé son costume de taulard et même ses menottes, qu'il traine depuis Alpha 3 le pauvre, et connait déjà un sacré succès sur le net, pour son efficacité et sa simplicité d'utilisation. Guy offre quant à lui des techniques rappelant un peu celles d'El Fuerte, le catcheur mexicain, à ceci prêt qu'il se situe plus dans les coups que dans les prises. Les connaisseurs reconnaitront en mode story une image de la vidéo de Cody, tirée directement de la fin du jeu de Final Fight. Dédicace à Final Fight Double Impact, sorti récemment ?

Balrog est une tapette

Tiré de Super Street Fighter II, Dee-Jay fait son grand retour. Avec un style tenant plus du kick-boxing acrobatique que de la capoeira, ce jamaïcain pure blend offre des compétences proches de Guile, mais possède aussi de bien pratiques compétences offensives. Enfin, last but not least, T.Hawk. Ce géant améridien est une valeur sûre de ce Super Street, offrant de redoutables prises au corps à corps doublées de bonnes techniques d'attaques aériennes, inspirées d'un aigle ami à lui. Un Zangief un peu moins statique en somme, si l'on doit le vulgariser. Les 10 nouveaux personnages s'intègrent parfaitement au casting et offrent réellement de nouvelles possibilités de combat. Très souvent, les nouveaux venus ont des styles hybrides. Par exemple Dudley offre quelques coups très proches de Balrog, mais délivre aussi un uppercut sauté proche du Dragon Punch. Vous trouvez Guile trop défensif ? Peut-être serez-vous séduit par Dee Jay qui, si les sonic booms like et flash kicks ersatz n'ont aucun secret pour lui, saura aussi charger des pieds si besoin est.

Un jeu qui change l'Adon

Mais les nouveautés apportées par Super Street Fighter IV ne s'arrêtent pas au casting. Chaque personnage pouvait d'ores et déjà utiliser, lorsque sa jauge le lui permettait, une attaque Ultra ravageuse offrant, via une cinématique dont on ne PEUT PAS se lasser tant elle est jolie, la possibilité de retourner le cours d'un match. Chaque perso s'est vu attribuer une seconde attaque Ultra, le souci stratégique étant qu'elle ne peut que remplacer l'autre. Vous avez effectivement le choix entre deux attaques, mais vous devrez opter pour l'un ou l'autre au moment du choix du personnage. L'adversaire pourra ainsi savoir quel type d'attaque il doit à tout prix éviter. Dans la plupart des cas, plus l'attaque est difficile à placer, plus elle est ravageuse. A vous de faire le meilleur choix en fonction de votre style de combat. Les rééquilibrages, en général, sont plutôt discrets dans le jeu. A-t-on vraiment limé un petit peu les crocs du tigre Sagat ? Indéniablement, puisqu'il cesse d'infliger des dégâts colossaux au moindre Tiger Uppercut et que son allonge a été légèrement réduite. On est loin d'un remaniement de fond, mais les changements, même s'ils sont faibles, sont appréciables. Evidemment, on aurait pu apprécier que les anciens possesseurs de Street Fighter IV aient pu se procurer un patch corrigeant ce qui apparait comme un vrai défaut de fabrication de la première édition.

Pas moyen de s'embrasser sous le Guy

Spéciale dédicace aux nostalgiques de Street Fighter II, voici le retour des bonus stages ! A vous la destruction de voitures à coup de tatane et les fameux tonneaux vides qui vous tombent en chaine sur la tronche ! D'accord, dans le principe, ce n'est pas bien utile, mais c'est défoulant et puis ça plait aux nostalgiques, alors why not ? En règle générale, les menus ont été allégés et il a même été fait un effort sur les temps de chargement du jeu, puisque les anciens avaient parfois de quoi agacer. On notera une sympathique option online, la possibilité de créer des salons de 2 à 8 joueurs selon la bonne vieille règle du "gagnant reste en piste". Les autres joueurs peuvent assister aux matches en tant que spectateurs, et auront même la possibilité de sauvegarder des replay pour les rediffuser ensuite.

Cody n'est ici pas incarné par Sasha Mitchell

Un prochain DLC devrait aussi permettre d'accéder à un mode tournoi, ce qui parait tout de même la moindre des choses considérant le but du jeu. Au final, si ce Super Street Fighter 4 n'est véritablement pas un nouvel opus, il a de grandes chances de trouver son public. Bien sûr, les joueurs occasionnels possédant déjà la précédente version n'ont pas vraiment d'intérêt à se procurer cet opus, puisqu'ils ne verront pas de nette différence avec son ainé. En revanche, les fans ne pourront hélas pas faire l'impasse, tant le plaisir est encore renouvelé. Dur à avaler, mais c'est une réalité, SSFIV monte encore d'un cran la qualité d'un jeu déjà génial. Quant aux néophytes, il leur est tout simplement OBLIGATOIRE de se ruer sur le titre, tant il est simple d'accès, offre de très nombreuses heures de jeu et un contenu colossal pour la modique somme de 40 euros.
Oui, c'est difficile à accepter, mais ce Super Street Fighter IV est absolument incontournable, pour les fans comme pour les amateurs. Un contenu colossal, des graphismes magnifiques, un gameplay simple et nerveux offrant des possibilités techniques poussées, c'est tout simplement magique. On regrettera l'absence de patch pour les possesseurs de l'ancienne version, mais avouons-le, il fait partie de ces jeux qui ressortent inlassablement dans notre collection vidéoludique. Il fait partie de ce genre de jeux à la durée de vie quasi illimitée, et il mérite bien quelques deniers de plus pour sa déclinaison.
07 mai 2010 à 09h17

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Points positifs

  • Techniquement amélioré
  • Mode Online beaucoup plus décent
  • 10 personnages en plus aux techniques originales
  • 40 euros !
  • Tout ce qui a fait le succès du IV, graphismes superbes, nerveux, etc...
  • Les bonus stages pour les nostalgiques

Points négatifs

  • Pas de patch de rééquilibrage pour les possesseurs de Street Fighter IV
  • Un peu agaçant quand on a déboursé 70 euros l'an dernier...

Gribouillé par...

JoKeR

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Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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