Test : Assassin's Creed : Revelations - PS3

Assassin's Creed : Revelations - PS3
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Desmond Miles est dans l'animus pour incarner son ancêtre, l'illustre Ezio Auditore à l'époque de la renaissance, qui lui même revit parfois les souvenirs de son ancêtre Altaïr Ibn-La'Ahad, assassin durant les croisades. Ah oui, les assassins sont gentils. Vous ne comprenez rien ? Bienvenue dans Assassin's Creed Revelations.
Tous les ans à la même période, c'est à dire peu de temps avant les fêtes de Noël, je me mets à grimper aux murs. J'ai crapahuté au temps des croisades, j'ai fait de la varappe à la renaissance, à Rome, à Venise, à Jerusalem, etc. Et tous les ans, ma copine passe devant l'écran lorsque je joue et me dit " ah, c'est encore ton truc là avec le mec qui saute". C'est vrai que ça fait 4 ans qu'il se passe des trucs incroyables dans mon écran mais qu'elle ne résume mes aventures épiques qu'à "je joue au mec qui saute". Chaque année, j'argumente, je dialogue, j'éclaire ma dulcinée sur toutes les nouveautés ajoutées au gameplay du jeu, sur la profondeur de l'histoire, sur toutes mes missions annexes, sur les complots et autres scandales dont je suis la victime ou au contraire l'éminence grise... Cette année, à ma grande surprise, je dois avouer que j'ai eu quelques peines à argumenter avec elle. Je baisse les yeux et elle m'extirpe les mots qu'elle veut m'entendre lâcher depuis si longtemps : oui, je joue un peu au même jeu là...

Je suis trop vieux pour ces conneries

Dans cet épisode, vous incarnez donc toujours Ezio Auditore mais avec quelques années de plus. Le jeune loup d' Assassin's Creed 2 et d' Assassin's Creed : Brotherhood est aujourd'hui un vieux lion, toujours aussi affuté. La première chose à savoir avec Revelations, c'est que si vous n'avez pas fait les épisodes précédents, point de salut. On essaie bien sûr de rattraper l'histoire au départ avec un petit "previously on Assassin's Creed" mais si les images évoquent parfaitement le scénario qui l'on a déjà suivi précédemment, les néophytes ne devraient pas y comprendre grand-chose. Résumons de manière parfaitement simpliste l'histoire de cet épisode uniquement : Ezio Auditore cherche les 5 clefs de Masyaf permettant d'accéder aux souvenirs de son illustre ancêtre, celui qui de sa volonté de fer a reformé l'ordre des Assassins pour qu'il ne sombre pas dans le piège des affres du pouvoir, j'ai nommé Altaïr Ibn-La'Ahad. Aujourd'hui, Ezio est enfin arrivé à Istanbul au terme d'un long voyage où ses ennemis de toujours, les Templiers, tentent encore et toujours d'imposer leur influence, dans les rues mais aussi et surtout dans les coulisses du pouvoir. Agile comme un cabri génétiquement modifié avec de l'A.D.N. de bonobo, Ezio a accueilli quelques menus changements dans sa manière d'aborder les combats et de crapahuter. Son arrivée à Constantinople a été fêtée par un nouvel ustensile, à la fois arme et accessoire, à savoir le crochet. Pas celui des grands-mères tricoteuses, non, on parle plutôt d'un genre de crochet de boucher ou de pêcheur, comme dans "Souviens-toi l'été dernier". Ezio gagne des skills en combat, capable d'éviter les coups en se glissant derrière son adversaire grâce à son crochet, mais aussi devient plus efficace en varappe puisque le crochet lui fournit une allonge remarquable et fortement appréciable pour peu que vous ayez parcouru les autres épisodes précédemment.
Au niveau accessoires, l'autre ajout intéressant est la capacité du héros à maintenant fabriquer des bombes artisanales. Ezio l'artificier peut soit se les procurer déjà faites, soit les fabriquer lui-même. Pour ce faire, les choix sont vastes, entre les différentes matières utilisées pour confectionner une coque, les poudres qui font tout péter et les projectiles ou autres que l'on peut enfermer à l'intérieur. Les bombes peuvent être létales, explosives, distrayantes, etc. Vous pouvez à loisir écarter des gardes d'une position inconfortable au déroulement de votre mission en faisant du bruit ailleurs par exemple, ou encore semer la confusion en projetant un écran de fumée permettant à vous et vos assassins d'agir en toute impunité... L'ajout est sympathique mais on regrettera tout de même le manque d'opportunités de mettre à profit les différentes combinaisons de poudres, coques et projectiles. Au final, vous pourrez quasiment tout effectuer sans avoir vraiment recours à cet atout et surtout sans avoir besoin de faire vraiment attention à ce que vous fabriquez. Certaines bombes ont une longue portée, atteignent plus ou moins de personnes autour de votre cible et pourtant jamais ou presque on ne vous demandera de mettre ces compétences à profit dans l'aventure. Dommage. On notera aussi l'utilisation plus judicieuse du parachute, permettant ainsi à Ezio de parcourir une grande distance depuis un point très haut. D'ailleurs, il semble que tout ait été pensé afin qu'Ezio n'ait plus à courir trop, probablement à cause de son grand âge. Il y a des tyroliennes qui relient certains bâtiments, le crochet permet de grimper plus vite, le parachute offre des possibilités de planer sur de longues distances. On notera aussi que les tas de foin ont clairement été multipliés pour accueillir plus souvent vos sauts de la foi, et les assassins ont maintenant découvert que les buissons étaient de bien moelleux matelas eux aussi. On peut donc maintenant se planquer dans les bégonias comme dans la paille et bien sûr s'y jeter aveuglément du 12e étage. Please don't try this at home.

Les experts : Istanbul

Le menu des armes accueille maintenant celui des armes secondaires, contrôlable avec le stick droit et permettant donc une plus grande facilité de navigation, par exemple pour prendre un remède et se procurer une bombe au même moment. La fameuse vision d'aigle devient beaucoup plus importante. Celle-ci permet bien souvent de reconnaître une cible précise dans une foule, mais aussi de trouver des indices et surtout de les analyser. C'est vrai, on se sent un petit peu dans un épisode des experts : Istanbul, mais force est de constater que c'est plutôt efficace. La dernière nouveauté d'Assassin's Creed : Revelations, ce sont les attaques des templiers sur vos repaires d'assassins. Comme dans Brotherhood, vous pouvez recruter des assassins, les entrainer (même personnellement d'ailleurs), les envoyer en mission, les faire progresser, et même conquérir les autres villes du continent et d'ailleurs. Seulement parfois, il arrive à Istanbul que les templiers tentent de vous déloger d'un repaire. Le jeu prend alors des allures de Tower Defense. Vous êtes sur un toit et subissez les différentes vagues d'attaque de vos ennemis qui ne doivent pas détruire le bâtiment. Vous devrez placer des chefs assassins sur les toits pour ensuite y mettre des archers, des fusiliers, ou encore des assassins volants, ainsi que des barrières pour empêcher la progression ennemie. Chaque unité a un coût en "Morale" et vous gagnez de la morale en exécutant les ennemis. Vous avez aussi recours à votre propre flingue ainsi qu'à un canon, occasionnant des dommages de masse aux troupes adverses. On regrettera cependant le simplisme de ces phases, les adversaires arrivant toujours par le même chemin, débarquant de plus en plus nombreux jusqu'à l'arrivée de leur grosse ballista qui, une fois détruite, sonne le gong de fin de l'attaque. Voilà pour ce qui est des nouveautés majeures. Le reste du gameplay reprend dans les grandes lignes celui de Brotherhood, avec ses quartiers à reconquérir, ses assassins à gérer, les monuments et magasins à acheter et son argent à engranger. Toutefois, tout ce système est beaucoup moins central qu'il ne le fut par le passé et ne demande pas nécessairement un grand investissement. On peut terminer le jeu sans avoir vraiment fait évoluer son matériel, ses armes ou ses protections comme avant. Pas d'armure ultime à trouver, en revanche des petits bouts de fragments d'animus sont planqués un peu partout pour appâter le fan. Tous les 10 fragments, vous pourrez accéder à une partie cachée de la mémoire de Desmond dans l'animus. Ces phases, si elles sont sympathiques pour leurs petites révélations sur la vie de notre héros, proposent en revanche de progresser dans la mémoire de Desmond de manière absolument insupportable, en tout cas à notre goût. Dans des décors cubiques et ternes, vous progressez en vous fabriquant des passages. C'est simpliste, chiant à mourir et surtout n'a vraiment rien à faire dans un Assassin's Creed.

C'est pas au vieux singe qu'on apprend à crapahuter

Le multijoueur ne subit pas de grands bouleversements mais ses réajustements sont vraiment efficaces et le rendent bien plus intéressant encore qu'il ne l'était dans Brotherhood. Après un tutoriel intelligent qui prend par la main sans pour autant agacer, vous serez lancé dans l'arène. Celle-ci accueille jusqu'à huit joueurs par map dans différents types de partie. Outre les modes qui étaient déjà présents dans l'épisode précédent, on notera l'arrivée du Deathmatch, où le radar disparait mais où chaque personnage n'existe que dans un seul skin afin de le repérer. Les maps sont petites, et il est donc difficile de se dissimuler mais votre unique aide pour reconnaître votre cible cette fois, ce sont vos yeux. Il y a aussi un mode "Capture the relique", tirée du bon vieux Capture the Flag, assez sympathique. Mais ce sont des petits réajustements dans le gameplay du multi qui nous ont convaincu. Par exemple, les humiliations, c'est à dire le fait de puncher votre poursuivant avant qu'il n'ait pu vous assassiner, rapportent plus de points. Aussi, lorsque votre attaquant entre dans votre champ de vision, vous pouvez en appuyant très rapidement sur rond ou B lui infliger un coup et ainsi mourir de manière honorable. Vous marquerez des points même dans la mort et en retirerez à votre assaillant. Lorsque vous trouvez votre adversaire, vous pouvez aussi faire en sorte d'être absent pendant 3 secondes de son champ de vision en le lockant. On retrouve les différentes armes et bonus, changements d'apparences, poisons... de Brotherhood mais vous pouvez maintenant aussi poser des bombes de proximité ou encore déclencher des barrages permettant de piéger votre cible ou, plus rigolo encore, votre poursuivant. Si les changements dans le multijoueur d'Assassin's Creed : Revelations, ne sont pas gigantesques, ils demeurent toutefois intelligents et efficaces, offrant une expérience vraiment complète et originale.
Au final, ce qui gêne vraiment dans Assassin's Creed : Revelations, c'est que si les développeurs avaient réussi à se diversifier plus ou moins dans chaque épisode après le premier, ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Revelations offre une expérience moins riche en solo que Brotherhood. L'aventure est courte, et l'univers est d'ailleurs beaucoup moins grand et profond. Il ne change pas énormément des autres lieux que l'on a visité, à quelques toits arrondis et quelques palmiers près, et la lassitude commencerait presque à nous gagner. Cet épisode ne s'adresse tout d'abord qu'exclusivement à ceux qui ont fait le reste de l'aventure, et ses ajouts ne sont d'ailleurs vraiment appréciables que si vous avez déjà joué aux précédents opus. Jeté de but en blanc dans cette aventure, le béotien risque d'être absolument perdu. On appréciera pourtant quelques phases bien senties dans leur réalisation et dans leur montage, épiques, rappelant le dernier opus d'Uncharted, mais cela ne suffit pas. Les énigmes sont simplissimes, les phases d'explorations réduites quasiment à néant et enfin certaines missions sont vraiment mal structurées. On ne monte même plus à cheval... On retrouve avec plaisir Altaïr mais les phases où vous l'incarnez risquent de vous laisser sur votre faim pour leur côté quasi exclusivement narratif. Ceux qui, comme moi, s'attendaient à vivre quelques aventures avec leur ancien compagnon risquent d'être amèrement déçus. Mais Revelations a une chose pour lui, c'est qu'il assure complètement le fan service. Quiconque a apprécié les autres épisodes doit être tenu en haleine et ne sera pas déçu du scénario et de sa fin de jeu mémorable. Probablement la fin de la trilogie d'Ezio en attendant qu'une autre débute l'an prochain, c'est une pièce maîtresse au puzzle qu'ont commencé des hordes de joueurs il y a de cela 4 ans. Le moteur est toujours parfaitement efficace et on continue à être impressionné par ses profondeurs de champ et sa liberté d'action, mais le titre commence à montrer ses limites et a besoin de sang neuf pour ne pas tomber dans une routine à la Call of. Assassin's Creed nous a habitué à mieux en terme de profondeur de gameplay et de diversité. Ce que l'on espère vraiment très fortement, c'est que les équipes de développeurs sont en ce moment en train de proposer un épisode absolument époustouflant pour l'an prochain, expliquant pourquoi Revelations est aussi court et avare en innovations. Parce que s'il reste un très bon jeu en s'appuyant sur les solides acquis des années passées, il aurait presque pu tenir en quelques DLC.
Ubisoft livre une copie qui, si elle ravira très certainement les fans, n'est pas vraiment une digne suite en terme de gameplay et de profondeur de jeu. Un incontournable pour toute personne ayant suivi les aventures de Desmond, Altaïr et Ezio mais certainement l'épisode le moins innovant de la série. Un très bon jeu mais qui ne se hisse pas à la hauteur de son précédent épisode, trahissant un vrai besoin de renouvellement de la série. L'an prochain ? On l'espère. Mais si vous ne l'avez pas compris, ce titre reste incontournable si vous avez effectué les autres. On conseillera aux néophytes de reprendre la série quelques épisodes plus tôt en revanche.
14 novembre 2011 à 17h00

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Points positifs

  • Ezio est vieux et c'est classe.
  • L'immense facilité pour se mouvoir dans la ville
  • Le crochet
  • Le scénario
  • La superbe fin
  • Le fan service
  • Quelques scènes d'action très bien montées

Points négatifs

  • Trop petit
  • Trop simpliste
  • Pas assez de nouveautés profondes
  • Les phases avec Altaïr trop narratives
  • Le gameplay un peu WTF des phases de souvenirs de Desmond dans l'animus

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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