La guerre entre
Infinity Wards et
TreyArch a fait rage pendant bien trop longtemps. Maintenant que les membres d’
Infinity Wards ont plié bagages, il est temps de voir si le second studio aura assez de couilles pour maintenir les standards de qualité imposés depuis la sortie de
Call of Duty : Modern Warfare premier du nom. Malgré des ventes plus qu’honorables et un succès finalement rencontré lors de l’apparition du mode Zombies, le dernier épisode développé par
TreyArch a été décrit comme un titre n’arrivant pas à satisfaire les joueurs ni sur la campagne solo, ni sur le mode multijoueur. Depuis cet opus, deux ans se sont écoulés et les promesses ont fusé de toutes parts entre
Activision et
TreyArch. Maintenant que nous avons la galette entre les mains, voyons comment les développeurs californiens se sont débrouillés et s’ils ont réussi à nous offrir un jeu à la hauteur de nos attentes.
Il était une fois, dans un bunker russe
Depuis l’apparition des premières images de
Call of Duty : Black Ops, tout le monde s’était mis d’accord sur une chose : ce jeu est beau. Maintenant que nous avons la version finale, nous pouvons l’affirmer,
CoD : Black Ops n’est pas beau… il est magnifique. Certes on est loin des CG de
Final Fantasy, mais la qualité des images in-game est tout simplement impressionnante. Ce sont surtout les animations des personnages qui sont réussies. On se rend très vite compte du travail accompli par Dominique Drozdz et son équipe lors des séances de captures avec de véritables acteurs. Au-delà des personnages, on retrouve une profondeur de champ de bien meilleure qualité qui permet aux joueurs de pouvoir admirer les beaux paysages du jeu entre deux fusillades. Il ne faut pas oublier que nous voyageons beaucoup dans ce titre et qu’il est bon de prendre du temps pour découvrir du pays. Voilà déjà quelques points dans la poche de
TreyArch, ça commence très bien.
En plus de la qualité visuelle, il y a un autre point sur lequel
Call of Duty : Black Ops fait très fort : la réalisation. Lors de la soirée de lancement, nous nous sommes tous moqués de Tomer Sisley lorsqu’il a annoncé que ce jeu était l’expérience la plus cinématographique qu’il avait vécue. Sur le coup, on lui a ri au nez en lui disant qu’il n’avait jamais touché à
Heavy Rain, mais c’était avant d’avoir fait toute la campagne. Une fois chose faite, notre regard a entièrement changé sur cette affirmation.
CoD : Black Ops est très bien réalisé et rivalise sans mal avec une production cinématographique américaine à grand budget. Des explosions dans tous les sens, des allemands, des dictateurs, des russes et des vietnamiens en guise d’ennemis, et au final, une certaine nation qui sauve le monde. C’est du cliché très bien mis en scène, avec ce qu’il faut de suspense et d’intrigue pour nous garder en haleine pendant les sept heures du mode solo. D’ailleurs, faisons un petit point sur ce que l’on retrouve dans ce mode à la fois controversé et apprécié.
Rat des villes ou rat des champs ?
La campagne du jeu nous réserve bien des surprises. Même si le but principal est de tout défoncer sur notre passage, la façon dont les développeurs jouent avec nous et nous font jouer est très appréciable. On se retrouve donc dans la peau d’un agent d’une troupe spécialement entraînée pour réussir les pires missions. Seul bémol, on est attaché à une chaise et on se fait poser des questions par une voix pas vraiment sympathique. Tout au long de l’interrogatoire, l’histoire se tisse grâce à des flashbacks dans lesquels on prend possession de différents personnages. Au début, ça parait un petit peu plus confus que dans les épisodes
Modern Warfare, mais une fois qu’on a saisi les noms et surtout repéré qui est qui et qui travaille pour qui et avec qui, ça passe comme dans du beurre. Concernant les transitions entre les séquences de jeu, communément appelées les « temps de chargement » (Ô lointaine notion), elles sont très dynamiques et surtout, pour la première fois dans la série, intègrent des images réelles. C’est d’ailleurs une des forces du jeu.
Tout au long de la campagne, on retrouve des éléments de la vraie vie intégrés de manière très réaliste. Si nous ne savions pas que ce jeu était le fruit de l’imagination tordue de game-designers payés une fortune pour nous faire nous mettre sur la gueule sans compter les heures, on pourrait presque croire à une adaptation de faits réels. La force de la narration, les ambitions des personnages, la cruauté humaine qui nous est balancée en pleine face, on finirait vraiment par y croire. Heureusement qu’il n’y a pas de version
Move de ce titre, ça en deviendrait effrayant. En parlant de choses effrayantes, les développeurs se sont fait plaisir. Le jeu est classé +18 et ce n’est vraiment pas pour rien. Certes, il y a des effusions de sang et des morts dans tous les coins, mais ceci n’est rien à côté de certains passages qui se révèlent particulièrement gores et durs psychologiquement. Heureusement, ceux-ci sont très peu nombreux et ne durent pas longtemps, mais quand on nous demande d’appuyer sur un bouton pour torturer quelqu’un afin d’obtenir des renseignements, il y a une hésitation avant d’appuyer sur ce bouton (passage obligatoire malheureusement). Ceci nous ramène au fait que
Call of Duty : Black Ops est très réaliste autant dans la mise en scène que dans les actions menées. J’en profite pour faire une spéciale dédicace à Fidel Castro qui est magnifiquement modélisé. C’est un peu dommage que l’on ne puisse pas le jouer dans la campagne ou même juste prendre son apparence dans le mode multijoueur.
Chérie, viens dire bonjour aux potes, allez, parle dans le micro
Et oui, après cet éloge du mode solo, il est temps de voir de quelle façon
TreyArch a pu rendre le mode multijoueur encore mieux que celui de
Modern Warfare. Les premiers changements ont été faits dans les menus. Désormais, la navigation est simplifiée et même s’il faut appuyer sur quelques boutons de plus que dans les épisodes précédents, au final, on s’y retrouve bien mieux. Une fois la partie lancée, on découvre des maps qui, ça se sent réellement, ont été réalisées par des développeurs à l’écoute des joueurs. Les plus grandes plaintes des joueurs par rapport à
Modern Warfare 2 étaient qu’il y avait trop de « campeurs » et que certains « atouts » ne correspondaient vraiment pas à ce type de jeu (ex : marathon = course infinie). Il y a donc eu un travail d’accompli pour tenter de remédier à ça et n’en déplaise à une partie des joueurs, les maps de
Call of Duty : Black Ops sont très agréables à jouer. Il y a un bon équilibre entre celles dans lesquelles on peut se poser pour sniper, celles sur lesquelles il faut rusher pour choper les premiers frags et celles sur lesquelles il faut savoir temporiser pour ne pas se prendre de flèches explosives en pleine face.
Ah ? Une flèche explosive ? Yes motha fucka, ce n’est pas une blague, les arbalètes que tout le monde a vu dans le mode solo sont dispos dans le mode multijoueur. Chacun peut choisir son type de flèche entre perforantes et explosives. Le lance-flamme fait également son retour pour notre plus grand bonheur et enfin, notons l’apparition des RC-XD, de petites voitures télécommandées qui explosent au contact de quelqu’un. Ces petits bijoux ne sont pas très maniables mais très efficaces pour parcourir de grandes distances rapidement. Ces trois armes sont de réelles nouveautés dans la licence, mais on retrouve également tout le panel habituel revu et corrigé autant sur le design que sur le ressenti. Les reculs ont été recalculés et les arment bénéficient de bien plus d’habillages. Encore une fois, cela perturbera certains joueurs au début pour mieux les séduire par la suite. Le système utilisé pour débloquer les armes a été revisité. Désormais, on gagne des points à chaque partie. Que ce soit avec notre nombre de kills, nos victoires, nos records, nos défis ou plus simplement nos passages de niveaux, tout ceci nous fera gagner des points qui serviront de monnaie pour pouvoir accéder aux nouvelles armes et leur acheter des accessoires. Ce système augmente grandement la durée de vie du mode multijoueur et ne fait que renforcer l’intérêt que les joueurs y portent. Ajouté aux prestiges, ce système est vraiment un gros bonus.
AOUAROUROUROUAOUOAOUROURGH !
Enfin, maintenant que vous savez à peu près tout, il est temps de laisser place à ce dont on parle moins, comme par exemple la présence du mode Zombie. Ce mode de jeu qui vous fait affronter des vagues de zombies tous plus moches les uns que les autres avait rencontré un grand succès dans
Call of Duty : World at War. Pourquoi ne pas continuer à l’utiliser ? De plus, le système de points gagnés en tuant des zombies renforce le suspense parce qu’on ne sait pas trop quand on en aura assez pour se procurer de nouvelles armes ou faire le plein de munitions. Une notion de gestion, donc, à laquelle il faut faire attention.
Les petits plus du jeu sont également des éléments qu’on voit passer sans forcément y prêter attention. Par exemple, on retrouve M. McNamara, l’un des héros de la série Nip Tuck dans ce jeu, on aperçoit un certain président américain en train de tailler le bout de gras avec Castro et Reagan, etc. Les musiques également. Certains n’y font absolument pas attention mais c’est un élément clé. Si les bandes originales de films sont très appréciées, on peut en dire autant de celles de certains jeux. Grâce à la puissance d’
Activision, on se plait à reconnaître quelques gros tubes bien ancrés dans la mémoire collective et donc à apprécier certains passages beaucoup plus que d’autres. Dans un autre registre, la manipulation des engins est peut-être LE mauvais point de ce jeu. Parfois, il faut savoir se limiter à ce que l’on sait faire, et
TreyArch n’est définitivement pas fait pour pondre des jeux de courses. Que ce soient les motos, les voitures, les bateaux ou les avions (hélicoptères), aucun de ceux-ci ne se manie correctement et cela laisse donc une impression de bourrinage dénué de sens. C’est bien dommage. Mais après tout, qu'est-ce que quelques scènes de loupées au milieu de tout le reste ?