Les Transformers, vous connaissez ? Ces robots qui se transformaient en voiture, en pistolet-laser ou en avion à loisir quand on était petit à la télé. Alors qu' X-Or, le Sheriff de l'espace ne mettait que 5 centièmes de secondes à revêtir son scaphandre de combat (mais revoyons la scène au ralenti), Optimus Prime passait tout de même du gros camion au colosse robotisé le temps d'un petit bruitage (1,5 seconde approximativement) que je peux même vous réinterpréter précisément : "Tchitchutchutchi". Aujourd'hui, fini les dessins grossiers de notre enfance, Megatron et Optimus Prime se collent sur la tronche en images de synthèse bougrement bien réalisées et une minute de leur adaptation cinématographique équivaut en termes de budget à toute une saison de la première série. Si les adaptations vidéoludiques qui ont suivi les deux films étaient plutôt convenues, à savoir mauvaises mais profitant de l'engouement des fans au sortir de la salle de ciné, cet épisode n'est pas relié à un quelconque film. Une sorte de Transformers Zero, l'épisode prélude, celui qui nous en apprendra plus sur la guerre qui oppose les Autobots aux Decepticons et qui prend place sur leur planète natale, bien avant qu'ils ne viennent s'entredéboulonner sur notre bonne vieille Terre.
Optimus, t'es beau comme un camion
Transformers : La guerre pour Cybertron vous propose d'incarner les deux camps ennemis tour à tour. Vous suivrez ainsi l'histoire de ces inconscients de Decepticons et celle des garants de la liberté robotique, les Autobots. La première déception à laquelle on est confronté est bien sûr l'univers. Vous auriez pu être un géant dans une ville minuscule à vos pieds, vous abriter derrière des immeubles entiers pour tirer sur vos ennemis, rouler sur l'autoroute en faisant du roller sur des voitures... mais non. L'ambition est infiniment petite puisque vous voici dans un univers à votre mesure. Les Transformers perdent de leur suprématie et se retrouvent chez eux, là où tout est à leur hauteur. Au revoir démesure et bonjour le classicisme. Vous évoluez de plus sur une planète métallique, terriblement terne. Les décors se suivent et se ressemblent, avec de grandes portes, des mécanismes à activer d'un coup, et du tir. Beaucoup de tir. Le gameplay est lui plutôt réussi dans l'ensemble, même s'il se trouve assez rapidement répétitif. Bien sûr, c'est un plaisir de gosse que de pouvoir se transformer à loisir et rapidement en voiture armée ou en jet privé, le souci étant l'utilité de la manœuvre. La jouabilité des transformations est vraiment réussie, seulement elle ne sert que très rarement. Quasiment tout est effectuable d'une manière ou d'une autre, et il est franchement triste de voir un gameplay nerveux réduit à l'état de basique là où il aurait pu être vraiment intéressant. Pire, lorsque vous vous aspergez de tirs avec les autres robots, vous tombez très très facilement à court de munitions. Vous vous retrouvez souvent à vous transformer en véhicule simplement parce que le chargeur de votre robot est vide. Terriblement grisant.
Les Transformers de Cybertron sont beaucoup plus impressionnants que nos Transformistes de chez Michou
Sur le champ de bataille, vous êtes par équipes de 3 Transformers. Cela laisse bien sûr le champ libre à un mode coopération, hélas uniquement online et donc sans écran splitté, qui peut révéler un peu plus d'intérêt à l'action en général. Quelques modes multis sont aussi disponibles, d'un classicisme d'école. Faire face à des vagues ennemies à plusieurs, deathmatchs, capture the flag, etc... De quoi s'occuper un temps, mais rien de bien folichon. Attention, Transformers peut plaire. Il n'est pas dénué d'intérêt puisqu'il constitue finalement un amusement bourrin mais parfois sympathique pour peu que l'on adhère à l'univers proposé. Simplement, il est triste de constater à quel point une licence avec un tel potentiel est à ce point sous-exploitée. Point de gigantisme ici, pas même un système de couverture qui aurait pu rendre un peu plus torrides des combats métalliques répétitifs. De plus, l'évolution est hélas trop dirigiste. Bon, les fans en apprendront plus sur l'univers des gros robots. Mais même pour eux, il faut avouer que l'histoire est écrite sur un coin de nappe et ne casse pas trois pattes à Decepticon. D'ailleurs, retirez le C de Decepticon, et l'impression générale est là.