Il suffit de jeter un œil au dernier E3 pour blaser n’importe quel amoureux du jeu vidéo. La plupart du temps, on entend des «
la suite 2 de la résurrection qui se relève de la vengeance 5 » ou «
Révélation des Origines 9 ». C’est pour cette raison que
Tokyo Jungle est une bouffée d’air frais. Une belle petite brise qui nous caresse les joues délicatement et qui nous donne l’envie de crier son amour pour le jeu vidéo.
Tokyo Jungle, c’est de l’original.
On vous propose d’incarner un animal dans un Tokyo dévasté où l’homme a totalement disparu. Seuls les animaux perdurent, et pas seulement des petits chienchiens à sa maman ou des chats domestiqués. Des tigres, éléphants, rhinocéros et même des raptors seront de la partie. On comprend mieux l’utilisation du mot Jungle dans le titre, car pour survivre il faudra suivre à la dure la loi de la jungle, la loi du plus fort.
Dans la jungle, terrible juuuungle …
Le jeu commence avec un tutoriel expliquant les différentes actions possibles. Vous pouvez sauter avec croix, frapper avec carré, vous rendre furtif avec L1, vous jeter sur une proie avec R1 et vous nourrir avec rond. Le stick droit vous permet d’effectuer des esquives dans la direction souhaitée si vous vous faites attaquer. Vous pourrez jouer un carnivore ou un herbivore, chacun possédant son propre gameplay. Un herbivore devra se cacher et accéder discrètement aux bosquets et autres verdures pour se nourrir alors qu'un carnivore devra chasser tout en se cachant des plus gros prédateurs. Oui, si vous jouez un chihuahua, n’espérez pas vous mesurer à un crocodile (enfin vous pouvez toujours essayer, mais je ne suis pas responsable du résultat).
L’interface du jeu est très simple. Une barre de vie qui remonte automatiquement si vous êtes en bonne condition, une barre de faim qui descend continuellement et une barre de stamina qui descend quand vous faites des efforts violents comme les esquives. Si jamais votre barre de nourriture est vide, votre vie descendra continuellement jusqu’à la mort de votre animal. Vous l’aurez compris, le but du jeu est de survivre en vous nourrissant et en évitant de servir de nourriture. Il vous faudra également marquer votre territoire en allant sur des drapeaux répartis sur la carte et trouver une compagne pour vous reproduire. On ne parle plus de survie personnelle mais de survie de l’espèce !
Espèce de bleusaille !
Une fois le tutoriel finit, on ne peut plus sélectionner le mode Histoire, alors on part sur le mode Survival. Au départ, on ne peut choisir qu’entre un tout petit chien et un daim. On choisit le chien et on est parti dans ce monde dangereux qu'est devenu Tokyo. Le jeu se passe la plupart du temps aux alentours de Shibuya (avec un petit morceau du parc Yoyogi également). Plein de naïveté, on commence par chasser du lapin et du poulet en épargnant les autres races de chiens. Un peu de solidarité dans ce monde de brutes ! Entre chiens il faut bien s’entraider ! En fait non. Le premier chien croisé nous saute à la gorge. Game Over. En effet, dans le jeu il existe un système bien pratique pour chasser : lorsque que vous vous approchez d’un animal, une mâchoire rouge clair apparaît sur lui et dès qu'elle vire au rouge foncé, il vous faut appuyer sur R1. Votre animal sautera alors à la gorge de son adversaire en le tuant d’un coup. Évidemment, votre adversaire peut faire de même, vous verrez alors une mâchoire gris clair sur vous et c’est à ce moment qu’il faudra utiliser l’esquive pour éviter de se faire avoir et contre attaquer illico en pressant R1.
On recommence donc une partie, imprégné de l’esprit de la jungle. Cette fois, pas de pitié pour les croissants, on défonce tout.
I am a survivor
Le but dans le mode Survival sera de résister le plus longtemps possible. Une barre de temps défile (en années) et plus vous survivez, plus vous marquez de points. En vous reproduisant, vous créez des petits qui font office de continue, vous permettant ainsi de mourir sans perdre. Pour pimenter un peu le jeu, des challenges devront être accomplis pour gagner encore plus de points, débloquer de nouvelles races et des habits. Oui, je vous rappelle que le jeu est japonais, vous pourrez donc faire preuve de la plus grande "kawaitude" possible en habillant votre toutou avec un petit tutu de danseuse ou une salopette d’ouvrier. Au-delà de l’aspect physique de la chose, les habits amélioreront vos statistiques et vous permettront d’être plus résistant ou de faire plus mal lorsque vous baffez un ennemi. De même, dans votre progression vous trouverez des objets qui pourront être utilisés pendant la partie (remonter les vies, remplir la jauge de faim, etc.) ou en dehors afin de débloquer des archives et des épisodes du mode Histoire, qui vous permettront de découvrir ce qui est arrivé à ces pauvres petits humains.
Gardez en tête que plus vous survivez, plus les animaux seront puissants : les poussins deviendront des tigres qui deviendront des raptors et autres bêtes indestructibles pour le petit chihuahua que vous êtes. Au final, le Survival mode, qui est le cœur du titre (et possède également un mode deux joueurs mais malheureusement seulement en local) est un jeu de pur scoring. Dès que vous finissez une partie, vous serez classés mondialement, ne vous donnant qu’une envie, recommencer pour vivre encore plus longtemps.
Père castor, raconte-moi uuuuune histoire
Le mode Histoire est un mode assez basique qui est surtout là pour vous raconter ce qui s’est passé. Vous commencez dans la peau d’un petit chien (ne me demandez pas de traduire les races de chiens du japonais !) qui est seul, enfermé dans sa maison depuis la disparition de ses maîtres. Empli de courage, il décide tout d'abord de ne pas sortir et préfère vider les réserves de nourriture. Malheureusement, le petit n’a pas lu les livres de Max Brooks et n’a jamais imaginé qu’un jour il n’y aurait plus de nourriture. Obligé de sortir s’il ne veut pas mourir de faim, il s’exécute et va se rendre compte de ce qu’est devenu Tokyo. Le mode Histoire est un enchaînement d’objectifs, comme se rendre à tel point, tuer tel animal, etc… Il en reste néanmoins agréable et donne envie de jouer au mode Survival pour débloquer la suite.
Le seul petit bémol de
Tokyo Jungle sont les graphismes qui ne sont pas exceptionnels, mais on passe vite au-delà de ce défaut car on ne joue pas à ce genre de jeu pour les graphismes. On est au contraire agréablement surpris lorsque l’on croise des enseignes connues comme les « ABC Mart », « Matsuya », « Karaokekan » ou autres noms connus de l'univers tokyoïte. On regrette tout de même que la ville ne soit pas fidèlement modélisée.
Tic, tac, tic, tac
Pour résumer, le jeu est une éternelle course contre la montre. Une course conte la faim et contre le temps imparti pour finir les challenges. On pourrait alors penser qu'à terme
Tokyo Jungle est répétitif, mais ce n'est pas le cas. La première raison est le scoring. On veut toujours faire mieux afin de grappiller des places dans le classement. Ensuite, il y a le côté collection : on veut avancer pour débloquer de nouvelles races. Imaginez vous avec une girafe ! Ou un porc-épic ! De plus, il est important de souligner que les races choisies gardent en mémoire les parties précédentes. Chaque reproduction, challenge rempli ou autres évènements aléatoires vont améliorer les statistiques de votre race. De partie en partie, si vous jouez la même race, cette dernière deviendra plus résistante et plus forte. On ne joue jamais pour rien !