Tout commence dans une petite bourgade. Oliver, un enfant plein de vie, voit au cours d’un tragique accident sa mère mourir. C’est alors qu’une de ses peluches prend vie et vient lui expliquer qu’il y a peut-être un moyen de la sauver en allant dans le Ninokuni, un monde parallèle semblable au monde d'origine. Est-ce qu’Oliver a pris de la drogue pour noyer son chagrin ou est-ce que tout ceci est vrai ? Il vous faudra jouer pour le savoir...
Voilà donc notre Oliver parti dans une quête initiatique pour réussir à sauver sa mère. Quête durant laquelle il va apprendre progressivement la magie grâce à un livre un peu spécial.
Livre non livré
C’est peut-être là que le bât blesse :
Ninokuni est à l'origine un jeu DS livré avec un livre assez classe et très bien fait. A la sortie de la version PS3, qui est pratiquement le même jeu que la version portable, les japonais ont distribué aléatoirement des grimoires non écoulés, mais le jeu n’est pas prévu pour être vendu avec. En effet, le livre a totalement été digitalisé et peut être consulté dans les menus. Autant dire que la galette perd beaucoup de charme sans son ustensile mystique. Surtout que la mise en abîme était intéressante puisque l'on a le même livre qu'Oliver !
Pour le France, même traitement, et il faut avouer qu'il est dommage d'en être privé tant il est important. Beaucoup de quêtes et d’énigmes demandent d'y chercher les réponses et le faire avec la manette n’est vraiment ni pratique, ni agréable. Heureusement, les heureux possesseurs de la version collector, que l'on conseille en conséquence grandement, pourront retrouver le fameux livre afin de profiter de l'expérience jusqu'au bout.
Sel, chat, DING
En contrepartie, le jeu est incroyablement plus beau sur PS3. Le cel-shading est bien maitrisé et on se surprend régulièrement à penser que ce n’est pas un jeu mais bien un dessin animé.
Ninokuni est beau, les environnements traversés sont cohérents et pleins de vie, ils retranscrivent fidèlement leurs atmosphères respectives. On étouffe de chaleur en traversant le volcan et on ressent une certaine légèreté dans la forêt enchantée. La direction artistique est maîtrisée et on se régale les yeux avec chaque nouvel environnement, nous poussant à vouloir découvrir le suivant le plus rapidement possible.
On peut souligner un petit point négatif quant aux scènes cinématiques qui ne sont pas aussi fluides qu’un vrai anime du studio. C’est dommage, car elles sont magnifiques et cela ne leur rend pas justice.
Imagen ! Gotta catch’em aaaaaall !
Le système de combat du jeu PS3 a été complètement remanié par rapport à la version DS. Ce dernier est beaucoup plus dynamique. Lorsque vous entrez en combat (les ennemis sont visibles sur la carte), vous avez le choix entre garder votre protagoniste en main ou prendre un des trois Pok… euh, Imagens, qui lui sont associés. Vos compagnons (eux aussi possédant chacun jusqu'à 3 Imagens) sont quant à eux dirigés par une IA un peu approximative parfois. Mais vous pouvez à tout moment switcher sur le compagnon de votre choix et décider de ce qu’il fera. Les combats sont en temps réel, il vous faudra donc vite sélectionner l’action désirée afin de ne pas vous prendre des coups inutilement. Surtout qu’il faut être réactif et se protéger afin d’espérer survivre aux attaques surpuissantes des boss.
Chaque Imagen possède une caractéristique principale (étoile, soleil ou lune). Ces dernières jouent au jeu du papier/pierre/ciseaux entre elles. Ils possèdent aussi des résistances ou des faiblesses aux éléments comme le feu, l’eau, le vent etc… A vous de composer l’équipe adaptée à la situation. Les Imagens peuvent aussi évoluer sous certaines conditions (et reviennent au niveau 1 dans ce cas) pour obtenir de nouveaux pouvoirs et être plus résistants. Ces derniers peuvent également être nourris pour monter leurs statistiques. Autant dire que vous passerez beaucoup de temps dans les menus pour optimiser votre équipe car, même si l’on peut penser que le jeu est destiné aux enfants de part son design, il est très difficile.
C’était mieux avant
Un des termes qui pourrait le mieux caractériser
Ninokuni est bien le terme "old school".
Ninokuni est un RPG à l’angcienneuh (avec l’accent du sud). Déjà, il existe une feature un peu spéciale longtemps oubliée, que vous ne connaîtrez sûrement pas… Une carte. Oui mesdames et messieurs ! Une carte sur laquelle nous sommes complètement libres d’évoluer une fois les moyens de transport adéquats acquis. Pour tout vous dire, la première fois que j’ai eu mon bateau et que j’ai pu me diriger où je voulais sur la mer, j’ai fait un crise d’épilepsie couplée à une crise d’angoisse dues à un trop plein de liberté. C’est que je ne suis plus habitué !
La difficulté du jeu marche par paliers : dès que vous croisez un boss ou une nouvelle zone, elle monte d’un cran. Rien de dramatique, mais vous serez amené à grinder un peu afin de surmonter ces passages. Le jeu est également rempli de petites quêtes qui vous permettront de gagner des tampons afin d’acheter des capacités spéciales. Entre l’exploration, les quêtes et la difficulté, autant vous dire que la durée de vie de
Ninokuni est de très bonne facture.
Magie Magie !
Ninokuni, au final, c’est un monde rempli d’onirisme, un monde dans lequel on veut rentrer pour y vivre des aventures aux côtés d’Oliver et de cette racaille de peluche. Le fait que ce titre soit ouvert et que l’on puisse explorer la carte comme bon nous semble nous procure un plaisir immense. Que c’est agréable de pouvoir partir à la recherche de trésors, de tomber sur des ennemis tellement plus puissants que notre groupe que l'on se fait exploser la gueule ! Je n’avais pas vécu ça depuis très longtemps et il est jouissif de pouvoir ressentir ces émotions de nouveau.
La marque de fabrique de
Ghibli permet de renforcer les émotions que l'on peut ressentir en jouant. Non seulement ce jeu est une sacré sucrerie avec son côté « vieil RPG qui ne se fait plus », mais en plus elle est sacrément bien enrobée car la patte de
Ghibli permet une immersion immédiate et efficace. Les musiques renforcent d'autant plus cette impression de partir en voyage pour un monde imaginaire, pour une aventure inoubliable qui va nous faire vivre des moments forts en chocolat.