Le jeu nous met donc dans la peau d'un commandant des forces spéciales de l'OTAN envoyé en Malaisie pour enquêter sur des actes de piraterie dans un détroit qui pourrait être la première étape d'un coup d'état. Mais avant de partir en mission, il faut s'équiper comme tout bon petit soldat le ferait. Et de ce côté-là, l'équipe de
Zipper Interactive a joué les bons élèves, proposant une compatibilité exhaustive avec les différents contrôleurs et accessoires de
Sony. Si le titre est jouable au
PS Move, les guerriers, les vrais, ne s'en contenteront pas. Non, pour eux il y a l'accessoire ultime : le
Sharp Shooter. Se présentant sous la forme d'un fusil d'assaut dans lequel viennent s'incruster un
PS Move et un
navigation controler, il a la bonne idée de reprendre tous les boutons de ces derniers, permettant ainsi une ergonomie optimale. Le trip est donc au rendez-vous avec cet accessoire. Et cela malgré un contrôle de la caméra perturbant au premier abord, augmentant de surcroît la difficulté du jeu pour les joueurs non-initiés aux FPS à la sauce
PlayStation Move.
Mais qu'est ce qu'il se passe bordel !? Depuis quand ils ont un cerveau !?
On se retrouve donc à la tête d'une équipe de trois soldats sensée enquêter sur des attaques de navires ayant eu lieues dans un détroit malaisien particulièrement fréquenté. Mais c'est sans compter sur les vilains pas beaux du coin, armés jusqu'au dents, qui n'attendront pas plus de deux minutes avant de venir vous chercher des noises. Et c'est précisément à ce moment là que vient un sentiment étrange : celui de ne pas savoir contre qui on se bat. Des Russes, des communistes ? Non. Des Djihadistes ? Non plus. Des aliens alors ? Encore moins. Mais putain sur qui va tirer alors !? Et bien c'est des Malaisiens qu'on affronte ici lors d'une campagne au scénario certes assez commun, mais qui réserve tout de même son lot de surprises dans son traitement. Ceci dit, il ne faudra pas non plus s'attendre à des rebondissements de ouf. Il est suffisamment rare que les scénaristes d'un jeu de shoot se creusent la tête pour nous proposer une campagne sympa et intéressante pour que cela mérite d'être souligné.

Mais les scénaristes ne sont pas les seuls à s'être vus pousser un cerveau, l'IA ennemie a elle aussi été revue à la hausse. Et ce n'est pas pour vous faciliter la tâche. En effet, en plus d'être particulièrement hargneux, vos ennemis seront prompts à vous contourner pour vous prendre à revers. Ce qui peut être fatal si vous n'avez pas pris la précaution de couvrir vos arrières. À vous donc d'envoyer vos hommes protéger les flans et ainsi pouvoir vous adonner sereinement à votre séance de tir aux lapins.
L'IA alliée n'est pas en reste non plus. S'il est vrai qu'elle comporte quelques ratés, elle se débrouille bien mieux que dans la plupart des jeux du genre. En effet, elle viendra rarement se placer dans votre ligne de tir ou faire quoi que ce soit d'aberrant, et c'est déjà bien. De plus, lorsqu'un de vos frères d'armes est à terre, si vous avez la possibilité d'aller le soigner pour qu'il retourne au combat, il ne sera pas rare qu'un autre de vos alliés prenne l'initiative de le faire à votre place s'il en a l'occasion. On a donc pour une fois des alliés qui nous aident plus qu'ils ne nous gênent. Et ça fait bien plaisir.
Mais c'est qu'il va falloir se mettre à réfléchir maintenant !
Un peu à la manière d'un
Ghost Recon : Advanced Warfighter, si ce
SOCOM : Forces Spéciales se joue comme un FPS, il se présente à nous sous la forme d'un TPS tactique. En effet, vous ne vous contenterez pas de tirer sur tout ce qui bouge ici, et c'est même déconseillé. Vu la quantité de soldats ennemis à occire dans certains cas, mettre au point une stratégie et bien placer vos hommes est indispensable si vous espérez vous en sortir sans trop de difficultés. Et le tout sans se faire repérer bien sûr, histoire de garder l'avantage de l'engagement qui fait très souvent la différence entre une victoire écrasante et un combat gagné dans la douleur.
Si vous pouvez indiquer à vos alliés une position à rallier, il est dommage que cette dernière doive forcément se trouver dans votre champ de vision, limitant ainsi vos possibilités. Contrairement à un
Ghost Recon : Advanced Warfighter 2, le titre de
Zipper Interactive ne donne pas la possibilité de passer au point de vue de ses coéquipiers pour leur indiquer d'autres positions et ainsi élargir l’éventail de stratégies disponibles. Fort heureusement, le level-design a été pensé en conséquence, le manque ne se fait donc pas si sentir que ça. Il est aussi possible de désigner des ennemis à éliminer en priorité, et en bons petits soldats, vos hommes exécutent la cible dans la foulée pour peu qu'elle ne soit pas à couvert.
Quand Solid Snake s'invite dans les forces spéciales
Vous l'avez compris,
SOCOM : Forces Spéciales comporte une part non négligeable de missions d'infiltration. Celles-ci représentent environ 40% de la campagne et vous placent aux commandes du lieutenant Park. Si la première mission du genre est très scriptée, faisant office de tutorial, les suivantes nous laissent libre de choisir le chemin à emprunter pour mener la mission à bien, même s'il est très fortement conseillé de suivre le chemin qui vous est implicitement proposé, celui-ci étant bien souvent le plus dégagé et donc le plus facile.
La discrétion étant de mise ici, il est hors de question de tuer tout ce qui bouge. Mais vous aurez parfois à dégager la voie pour pouvoir passer. C'est dans ce but que vous êtes équipé d'un couteau et d'un fusil de sniper à silencieux. Mais il faudra se montrer prudent lors de l'utilisation de ces armes et ne pas en abuser. Parce que si elles vous permettent de tuer en silence, une utilisation excessive pourra révéler votre présence, voire votre position, aux forces ennemies. En effet, l'utilisation du couteau vous force à vous mettre à découvert, et donc à vous exposer aux regards ennemis. Pour ce qui est du fusil de précision, ce n'est guère mieux, car s'il vous permet de tuer vos cibles tout en restant à l'abri des regards, cet avantage peut vite se transformer en inconvénient si vous devez par la suite cacher le corps. Mais si vous êtes plutôt du genre peace & love, vous pourrez toujours balancer une douille à proximité du garde qui vous pose problème afin de le distraire en espérant qu'il quitte son poste. Vous l'aurez compris, dans ces missions là,
SOCOM se transforme en un véritable jeu d'infiltration. Le titre alterne donc ces phases infiltrations avec d'autres orientées vers l'action tout au long de la campagne, nous proposant d'infiltrer une base pour faire du sabotage ou poser un mouchard avant de l'attaquer. En chipotant un peu, on pourra trouver cette progression un peu mécanique et répétitive. Mais dans les faits, cela ne nuit en rien au plaisir de jeu.