Bon, mettons les choses au point tout de suite. Si ce jeu vous intéresse, il vous faudra adopter les conditions nécessaires : une
PlayStation Eye, un grand salon bien dégagé, des vêtements de couleur différente de votre mur, de la lumière, une télévision, une
PlayStation 3 , une connexion Internet pour télécharger le jeu, une manette et même un joueur, vous si possible. Et du sang froid.
Comique, ce jeu !
En effet, si tout cela est nécessaire, c’est parce que
Kung-Fu Live (PS Network) est un jeu spécial. Rappelez-vous l’
EyeToy : Play sur PS2 et son fameux
Kung-Foo… Et bien prenez ce même concept, mettez des graphismes HD, faites-vous apparaître entièrement dans l’écran, et voilà, vous avez
Kung-Fu Live (PS Network) , à peu de chose près. C’est donc le premier jeu sur
PlayStation 3 à contrer le
Kinect sans le
Playstation Move , quelle audace !
Une des particularités de ce jeu, c’est que le héros, c’est vraiment vous. Avant les cinématiques, qui sont en réalité des planches de comics, on vous demandera d’adopter des poses différentes afin que vous soyez retranscrits dans les cases. Rires assurés ! Enfin, en plein jeu, la caméra vous détectera et fera en sorte qu’il n’y ait que vous qui apparaisse sur la scène, aux côtés d‘ennemis qui n’attendent que vous pour se fendre la poire… Et voilà, il ne vous reste plus qu’à frapper à gauche, à droite, coup de pied, chassé, saut périlleux (simplifié bien évidemment), etc. Woah, c’est rigolooooooo !
Ahahaha ! Hihi… ho’. Bof.
Ouais, je sais, le principe a de quoi être vraiment sympa. Mais ça aurait pu être bien mieux que ça, autant le dire tout de suite. Déjà, les nombreuses contraintes imposées sont un frein au plaisir de jeu : « Ah non, ça ne marche pas, j’ai un miroir derrière moi. Ah non, j’ai un T-Shirt noir et l’arrière-plan est un peu sombre. Ah non, j’ai pas trois mètres à m’éloigner de ma TV pour que ma caméra me détecte bien… ». Autant dire qu’il faudra s’adapter aux conditions pour profiter un minimum. Et là est le problème, c’est que même lorsque tout est respecté, la reconnaissance des mouvements est très incorrecte. Si le début est plaisant, on se rend très vite compte que le système n’est pas au point : coups de poings non reconnus, pieds qui n’apparaissent pas sur l’écran, bonds qui s’activent quand on ne veut pas… Ce n’est pas super chouette, en effet.

Afin d’effectuer des actions spécifiques comme des saltos ou des contre-attaques rapides, le jeu vous demandera des enchaînements spécifiques, du style « faîtes un petit saut en levant les bras et accroupissez-vous aussitôt ». Ça, c’est un exemple du truc typique qui ne marche pas. Et c’est même tellement blasant que parfois, on ne cherche même pas à effectuer des machins stylés mais juste à frapper dans le tas comme un gros bourrin (attention aux éléments du décor), en priant pour que la caméra repère tous nos mouvements sans soucis… Mais la prière n’aura servi à rien.
Bon, en fait, ce n’était pas si marrant que ça !
De plus, la durée de vie se veut assez courte, le jeu comportant une dizaine de chapitres vite conclus, mais qui peuvent cependant être assez difficiles (du moins quand on n’arrive pas à frapper les ennemis) et les décors très lassants car peu variés : un temple japonais grisâtre, une rue grisâtre devant un magasin asiatique, les toits grisâtres d’un immeuble… Sans briller, la réalisation graphique se veut tout de même correcte, avec des ennemis sympas et surtout des planches de BD réellement cools. Il faut dire que se voir dedans a son petit effet…
La bande-son dispose de bons doublages anglais et de bruitages très « Shpiff ! Bam !! Wayaaaaa ! », enfin vous voyez le genre, quoi. Les musiques collent généralement bien à l’ambiance des niveaux sans casser trois pattes à un ninja. Et surtout, l’humour présent et le petit côté décalé ont de quoi faire sourire. Scénaristiquement parlant, car oui,
Kung-Fu Live (PS Network) a une histoire bien que là ne soit pas l’important, il se trouve que c’est plutôt pauvre et pas franchement original. Vous apprenez grâce à un livre magique le Kung-Fu en trois minutes, vous bastonnez quelques gus dans la rue et contrez une armée « d’encre maléfique » qui s’est échappée d’un tableau magique. À côté,
Les Sims sont un Dan Brown.
Enfin, sachez que le jeu propose des petits défis pour corser le tout et d’un mode multijoueur. Encore faut-il quelqu’un qui supporte cette affreuse reconnaissance de mouvements pour relever le challenge.