Vous êtes le Prince. Ne me demandez pas son prénom, personne ne le sait. Peut-être qu’
Ubisoft avait la flemme ou manquait d’imagination pour trouver un truc qui a la classe, alors ils l’ont juste appelé « Prince ». Bon, pourquoi pas… Et comme vous pouvez vous en douter, vous n’êtes pas le fils de n’importe quel roi : you’re the Prince of Persiaaa ! Wouah, quelle surprise ! Ainsi, le début de
Prince of Persia Trilogy commence logiquement par le premier épisode, Les Sables du Temps, et plus précisément lors d’une terrible bataille entre votre armée et une autre suffisamment puissante pour vous résister (un petit peu). Vous débarquez donc à travers les combats d’épées et les pluies de flèches. Très vite, vous vous emparez de la Dague du Temps, un artefact unique, et libérez accidentellement les Sables du Temps. Le souci, c’est que ces derniers terrassent tout le royaume et transforment ses habitants en zombies assoiffés de sang ! Tout le monde est atteint, y compris votre père, les gardes, les femmes, les animaux… Sauf trois personnes : vous, Farah, fille du Sultan, et le Vizir, méchant de cet opus, un traître dont le but est de contrôler la puissance des sables pour anéantir tous ceux qui lui résistent… Trop diabolique ce mec. En tant que bon fils à papa, vous vous sentez responsable du désastre et vous partez arrêter tout ce bordel comme il se peut. C'est-à-dire en courant sur les murs, en maniant l’épée, en contrôlant les pouvoirs de la Dague, et surtout, en esquivant ces PU**INS de pièges qui ne font toujours pas la différence entre vous et un ennemi !!!

Haute Définition, parce que je le vaux bien
Globalement, l’histoire et son déroulement ne se veulent pas très complexes, mais se laissent facilement suivre et ont parfois de quoi tenir en haleine. Au fil des épisodes, le scénario se suit et se diversifie, prolongeant l’histoire du Prince et laissant bien sûr des hypothèses savoureuses. Bref, du bon, tout comme l’exquise ambiance orientale et son univers au style "Mille et Une Nuits" très réussi. Mais puisque l’on parle d’une compilation HD, intéressons-nous au renouveau de la réalisation graphique offert par la next-gen. Ainsi, si l’on remarque une évolution technique positive au fur et à mesure des épisodes, on appréciera le fin lifting qui recouvre l’ensemble des textures. À l’instar de
God of War Collection, on regrettera les cinématiques, restées en SD, et donnant un résultat assez baveux. À part cela, on notera aussi la présence de quelques lags pas bien méchants et surtout de possibles freezes, ce qui est déjà plus pénible. Au final, le jeu se vaut assez inégal en terme de réalisation, mais rassurez-vous, le tout se veut cependant largement jouable et il est toujours plus sympathique d’y jouer sur PS3 que sur PS2.
Courir sur un mur à travers des lames mouvantes, quelle idée à la con !
Evidemment, et surtout si vous avez joué dernièrement aux deux derniers
PoP, le retour à l’ancienne génération pourra se faire assez difficilement. En effet, la difficulté n’est pas la même et se veut bien plus élevée, que ce soit pour les phases de plateformes ou de combats. Rajoutez-y un gameplay un peu vieillot et vous aurez un bon aperçu de ce qui vous attendra quand vous prendrez la manette. Heureusement, on se réhabitue vite à cette maniabilité oubliée et nos réflexes reprennent vie tout naturellement. Toujours calqué principalement sur les phases de plateforme, le jeu invite beaucoup à la gestion du temps : la particularité du Prince est en effet singulière puisqu’il peut le remonter, le ralentir, ou quelques autres trucs sympatoches. Imaginez : vous courez sur un mur (car oui, le Prince lui seul a cette compétence surhumaine, l’enfoiré…) pour rejoindre un balcon, mais des pièges de sécurité, des lames mouvantes sur les briques, s’interposent. Bien sûr, comme vous êtes vraiment nul et que vous n’avez pas de pot, vous vous y enfourchez et faites une chute vertigineuse… Eh bien non, pas de game-over ! S’il vous reste encore du sable, vous pourrez remonter le temps jusqu’au moment précédent votre erreur. Une manipulation simple comme bonjour qui vous sauvera maintes et maintes fois la mise : éviter un coup d’épée fatal, un saut un peu trop prétentieux, une simple erreur de touche… C’est presque ce qui a fait la réputation de la série, en fin de compte.

Cette gestion du temps est en effet présente dans tous les épisodes de la trilogie. Si son fonctionnement reste inchangé, ce n’est pas le cas de la jouabilité globale, qui gagne en richesse et en diversité. Ainsi, dès le deuxième épisode (intitulé l’Ame du Guerrier), on peut se battre avec deux armes dans chaque main, effectuer de nouveaux mouvements acrobatiques, interagir avec le décor pendant un combat, etc. L’aspect Beat Them All est plus poussé, y compris dans l’ambiance : le deuxième opus de la série apporte une mélodie très « rock », avec de la décapitation et des grandes gerbes de sang. Une méthode comme une autre pour attirer un grand public… Quoi qu’il en soit, les trois volets restent d’excellents jeux d’action/aventure, d’autant plus que finir la trilogie demande de l’énergie : entre les énigmes, les boss et les mécanismes à activer, il vous faudra bien une petite quinzaine d’heures pour chaque jeu, ce qui est plus qu’honorable. De plus, des trophées sont là pour rallonger la durée de vie. Si c’est pas beau, tout ça !
