
L’histoire de Tales of Xillia prend place dans le monde de Rieze Maxia, où le mana est l’une des choses les plus importantes. Chaque être humain en possède et peut lancer des artes dans sa vie de tous les jours grâce aux esprits (les esprits supérieurs, Efrit, Gnome, Ondine et Sylphe ainsi que les esprits inférieurs). Mais tout n’est pas non plus tout rose, car les deux gros royaumes de cet univers, Rashugal et Auj Oule, vivent une paix plus que précaire. La guerre gronde et, si elle éclate, les pertes risquent d’être extrêmement lourdes, car Rashugal a fait construire une arme surpuissante : la Lance de Kresnik. Cette dernière a en effet la faculté d’absorber le mana des humains pour ensuite déchainer une force destructrice. Mais Maxwell, Seigneur des Esprits, ne l’entend pas de cette oreille. Il va donc se réincarner dans le corps de Milla pour détruire cette arme. La jeune femme va faire la connaissance de Jude Mathis, étudiant en médecine, et va l’embarquer non sans mal dans ses aventures. Tous deux s’étant introduits dans un laboratoire interdit, ils deviennent immédiatement ennemis publics n°1 et doivent d’abord fuir s’ils veulent mener leur quête à bien.

Are you gonna be my hero ?
Dès la première prise en main, une grosse nouveauté saute aux yeux des joueurs : la possibilité de choisir entre Milla et Jude. Contrairement aux autres épisodes, le héros n’est ici pas imposé, l’idée étant que l’on finisse deux fois le jeu afin de connaitre le point de vue de chaque personnage. Malheureusement, c’est bien différent dans la pratique. En effet, les différences sont vraiment mineures, avec notamment la vidéo d’introduction, une poignée de cinématiques et deux ou trois phases de jeu distinctes. Milla et Jude étant quasiment en permanence ensemble, le scénario est donc logiquement unique. C’est vraiment dommage, d’autant plus que
Namco Bandai aurait réellement pu exploiter cette feature pour en faire quelque chose d’énorme. Autant dire que l’on aura bien du mal à avoir l’envie de recommencer le jeu avec l’autre héros, d’autant plus que si celui que l’on a choisi ne nous convient pas en combat on peut toujours en changer. Au moins, le scénario est prenant et suffisamment riche en rebondissements, ce qui rattrape la chose. Les personnages rejoignant l’équipe sont hauts en couleurs et très attachants, ce qui permet de rentrer réellement dans le titre après seulement quelques minutes. Bien sûr, qui dit RPG japonais dit forcément clichés. Donc non, vous n’échapperez pas à la gamine de 12 ans, à la mascotte agaçante et au dragueur.
Evidemment, sachant que ce qui fait le succès d’un
Tales of, c’est les combats, les développeurs tentent à chaque épisode de surpasser le précédent.
Tales of Xillia a donc la lourde tâche d’inclure suffisamment de nouveautés afin de faire passer les combats de
Tales of Graces f pour une rencontre du club du troisième âge. Et il faut dire que, une fois encore, ils ont su montrer tout leur talent. Rapidité, fluidité et nervosité : voilà les trois mots qui pourraient définir les combats de cet épisode. Grâce à une prise en main extrêmement rapide, il est particulièrement aisé de combiner artes et attaques de base et donc ne jamais s’ennuyer. Mais ça, tous les fans de la série en ont l’habitude. Voilà pourquoi
Xillia rajoute un sympathique système : les liaisons. Concrètement, votre personnage peut se lier avec un autre combattant afin de bénéficier de bonus. Le membre de l’équipe choisi prendre avec le joueur les ennemis en sandwich, encaissera la moitié des dégâts et couvrira les arrières du joueur. En plus de cela, chacun accorde un bonus spécifique supplémentaire. Jude peut par exemple soigner rapidement alors qu’Alvin saura briser la garde des monstres. Il est à noter que l’organisation de l’équipe peut être modifiée à tout moment, même en combat, ce qui aide donc à adapter sa tactique en fonction des ennemis rencontrés.
Des liaisons et des hommes
Cette liaison permet également de lancer des artes spécifiques en duo. Une jauge spécifique se remplit au fur et à mesure lors des combats et, une fois un certain palier atteint, l’attaque peut être lancée. Mieux, lorsque la jauge est au max il est alors possible de se lancer dans une chaîne d’artes surpuissants décimant les ennemis. Là encore, le switch entre plusieurs personnages est tout à fait possible, offrant donc la possibilité de varier les artes. Cette feature n’est heureusement pas la seule grosse nouveauté de cet opus. On note par exemple la présence des Orbes de Lys, sorte d’arbres des compétences rappelant
Final Fantasy X et son sphérier. Une fois un niveau gagné, un personnage se voit offrir quelques points à répartir dans ce qui prend la forme d’une grosse toile d’araignée. Il s’agit donc d’activer des orbes octroyant divers bonus, comme une augmentation significative de l’attaque, de la défense ou encore l’acquisition de nouveaux artes. Les orbes les plus puissants sont pour leur part situés entre les fils de la toile, et il faut donc débloquer d’abord tous ceux se situant autour pour y avoir droit. De quoi permettre de modeler tous les personnages comme bon nous semble afin qu’ils se rapprochent de notre manière de jouer. Sympa.
Les équipements prennent une place importante dans tout RPG qui se respecte. Les
Tales of ne dérogent bien entendu pas à la règle et, jusqu’à présent, dès que le joueur arrivait dans une nouvelle ville il se rendait dans les magasins pour acquérir les meilleures armes et armures. Mais
Xillia change la donne puisqu’il inclut un système d’amélioration des boutiques. En effet, il s’agit de fournir argent ou matériaux (récupérés sur le champ de bataille) aux vendeurs pour qu’ils débloquent au fur et à mesure leur stock. Autant dire que si l’on passe de nombreuses heures à combattre pour looter les monstres, il est relativement aisé d’acquérir dès le départ les meilleurs équipements. Certains apprécieront, d’autres non, mais ce système a au moins le mérite de réellement s’accorder à notre manière de jouer, ce qui est finalement plutôt plaisant. Seule déception avec ce système : les développeurs ont décidé d’abandonner la cuisine. On ne récolte donc plus d’aliments pour ensuite concocter de bons petits plats offrant quelques bonus, on achète les plats tous prêts dans les échoppes. Dommage.
Au rayon des déceptions, on peut aussi noter l’inutilité des titres, qui avaient pourtant leur rôle à jouer dans
Tales of Graces f. Ici, ils prennent simplement la forme de trophées ingame. Les environnements ont semble-t-il été terminés à la va-vite : tous se ressemblent, les zones de combat sont principalement de vastes plaines sans détails et les donjons sont linéaires. Le titre en lui-même est d’ailleurs également assez linéaire, une sensation renforcée par l’absence de carte du monde. En contrepartie, les personnages sont plutôt bien modélisés, c’est déjà ça, mais souffrent parfois d’une animation trop rigide. Et, bien entendu, le doublage japonais a encore une fois disparu au profit de voix anglaises et sous-titres français. Enfin, la dernière déception provient des quêtes annexes. Déjà peu nombreuses, elles n’offrent en plus la plupart du temps que des objets absolument inutiles et surtout esthétiques, comme de nouveaux accessoires ou nouvelles coupes de cheveux. Encore une fois, c’est dommage, car une abondance de quêtes annexes aurait pu regonfler la durée de vie du soft, qui s’avère être un poil plus court que les autres épisodes.
