Allez, on se fait un petit rappel de l'histoire du combat libre. A la base, un mec nommé Helio Gracie fonde une école d'un dérivé du jujitsu au Brésil, pensant le sport pour être le plus efficace possible dans un combat où tous les coups ou presque sont permis. Un peu plus tard, un de ses enfants, Rorion, monte la première compétition d'Ultimate Fighting aux Etats Unis et met son frère Royce sur le ring pour prouver que leur art, nommé aujourd'hui jujitsu brésilien, est le plus efficace. A l'époque, il n'y a presque pas de règles puisque les combattants sont en cage, il n'y a pas de catégorie de poids, il n'y a même pas de round d'ailleurs et les combats se déroulent les uns après les autres durant la même soirée. Il est d'ailleurs fréquent qu'un combattant, même gagnant, soit obligé de forfaiter le match suivant tant les séquelles sont nombreuses. Pour la petite histoire, Royce Gracie a remporté les deux premiers UFC et a abandonné au cours du 3e, incapable d'assurer sa finale après une victoire difficile en demi. Les championnats d'UFC s'enchainent et évidemment un jour, on renifla le filon. Afin de pouvoir retransmettre les matchs d'UFC à la télévision et de vendre les droits très chers, la compétition se détend un peu et devient plus "encadrée". Des rounds, des catégories de poids, plus de coups interdits, le free fight s'offre une seconde jeunesse en passant par la case sagesse. S'en suit le succès qu'on lui connait, des adaptations vidéo-ludiques réussies, etc... Ah oui, le jeu ?
Et si je m'essuyais les pieds sur tes côtes ?
Supremacy MMA a la volonté de bien faire, très sincèrement. D'abord, il offre quelques têtes d'affiche connues non négligeables, comme le français Jérôme Le Banner, champion de K1 et autres compétitions toutes aussi violentes, ou encore Jens Pulver, triple champion d'Ultimate Fighting Championship, ou même Mongkhon Wiwasuk ( mais vous pouvez l'appeler Malaipet ), légendaire boxeur de Muay Thaï. Chacun possède sa propre petite histoire scénarisée et inspirée ( plus ou moins ) de sa véritable biographie. Ces scénarios ont, malgré une mise en scène un peu cheap ( à savoir des images fixes doublées ), un certain charme et se révèlent contre toute attente plutôt plaisants à suivre. Le souci, là comme ça de but en blanc, c'est qu'ils sont une douzaine à se coller sur la tronche quand les concurrents principaux en affichent une petite centaine. Mine de rien, ça fait une sacrée différence et du coup, on tourne rapidement en rond. La bonne surprise, c'est que les combattants sont plutôt bien modélisés, tout comme leurs décors respectifs d'ailleurs. Les coups font saigner, le matraquage de côtes montre les débuts d'hémorragies internes, et même parfois les membres se brisent en fin de combat. Chacun possède une spécialité, Muay Thaï, MMA, Kickboxing, Judo, Karaté, Soumission, etc.
J'en connais une qui va te dire bonjour à la gueule
Contrairement à UFC ou MMA, les combats sont en réalité entièrement en 2D et on se tourne autour uniquement à l'occasion d'une prise qui change un petit peu la position des adversaires. L'intention de
Supremacy MMA est plutôt évidente, tenter de rendre le combat libre plus "accessible" aux joueurs, peut-être plus intuitif, en abandonnant un peu le superflu pour ne garder que l'essentiel. Coups simples, esquives, tartes concentrés, prises de soumission et contres, voilà de quoi est bâti le système de combat de
Supremacy MMA. Le souci, c'est qu'à vouloir faire simple, on tombe hélas de dans le simpliste. Le système n'est pas stupide en réalité, puisqu'il est surtout basé sur l'esquive et la réplique, qu'elle soit à base de tartes ou de prises de soumission. Certains enchainements sont franchement bien sentis, et la violence des impacts est plutôt bien rendue. Le problème c'est qu'au final, étant donné que c'est la manière la plus efficace de gagner un combat, on se retrouve rapidement à se regarder dans le blanc des yeux, prêts à se contrer mutuellement. Tout d'abord, il y a un certain souci d'équilibre dans le casting des combattants. Tout d'abord, c'est esthétique puisqu'ils n'ont manifestement pas bénéficié du même soin dans la modélisation. Ensuite, c'est physique puisque malgré la volonté d'avoir mis les deux seules gonzesses du roster dans une catégorie à part, les différentes techniques de combat ne sont pas du même niveau. Difficile pour ceux qui ne maîtrisent pas la soumission de s'en sortir hélas. C'est en fait vraiment le simplisme dgameplay et surtout sa redondance qui gène le plus.