Test : NeverDead - PS3

NeverDead - PS3
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Un philosophe a dit un jour : « Mourir, c’est pas facile ». Et cette personne là savait de quoi elle parlait, puisqu’entre « coups de karcher » et « casse-toi pauvre con », elle a su montrer son envie de dominer le monde, quitte à éliminer toute créature venant de l’autre côté de la barrière.
Bon, NeverDead, ce n’est pas un jeu politique ou chiant, c’est d’ailleurs tout le contraire. On incarne ici Bryce, un chasseur de démons immortel, ou plutôt condamné à vivre pour toujours. Sa tragique histoire débute 500 ans plus tôt alors qu’accompagné de sa femme il décide de s’attaquer au roi des démons, Astaroth, mais tout ne se passe pas comme prévu. Il perd le combat ainsi que sa chère et tendre moitié et le démon le condamne à vivre pour l’éternité, ou plutôt demeurer tel qu’il est, un mort-vivant. Il n’a désormais plus de but dans sa vie, n’a même pas besoin de manger, alors il boit et fait des petits boulots de chasse aux monstres pour entretenir son alcoolisme. Bien évidemment, un grand danger le guette, ces apparitions de démons de plus en plus fréquentes ne sont pas anodines…

Je m’appelle Bryce

Incarner un héros qui ne peut pas mourir, je vous avouerai qu’au départ, l’idée ne m’a pas enthousiasmé des masses. Mais ici, ce n’est pas pareil, il ne faut pas se cacher et attendre quelques secondes pour tout récupérer, il faut juste se servir de la mort pour survivre. Un concept original qui mérite d’être éclairé. On ne meurt pas mais on se démembre, les créatures vous font gicler un bras, une jambe ou la tête. Lorsque votre tête s’est envolée, c’est à vous de la ramener à son corps ou de vous reconstituer (si la jauge le permettant est remplie) tel Piccolo dans Dragon Ball. Attention à ne pas vous faire manger la tête, cela signifierait la fin de la partie, car condamné à errer dans l’estomac d’un monstre pour l’éternité. Il faut donc vite retrouver son corps en roulant par terre, puis en rampant, à la recherche des membres égarés ici et là. Le jeu jouant beaucoup sur le cynisme et l’ironie de l’existence même de Bryce, on se retrouve à se battre à cloche-pieds avec un seul bras tirant au pistolet, l’autre bras vingt mètres plus loin tirant lui aussi en sautant sur lui-même. Cette ambiance rappelant les films de zombies plein de second degré voire même de troisième degré est géniale, c’est un pur délire de la part des développeurs sûrement aussi barrés que les joueurs eux-mêmes. Un jeu bien foutu qui ne se prend pas au sérieux, ça fait toujours du bien.

Good to see you, left arm

Bryce est un chasseur de démons sans but. Il boit, paie sa boisson par le salaire que lui verse l’agence qui l’emploie, à traquer et exterminer du démon pas beau. Il est accompagné d’Arcadia, également membre de l’agence et jouant au jeu du chat et de la souris avec Bryce. Elle, par contre, n’est pas immortelle et peut se retrouver en pleine bataille mourante et il faudra la sauver. Cela n’arrive pas souvent certes, ce qui est justifié par son inaptitude au combat, l’IA des PNJ étant complètement à la ramasse assez régulièrement. Mais heureusement que le joueur a du skill et sait utiliser Bryce comme il se doit. Quand il est pleinement composé, il peut avoir une arme dans chaque main, même deux fusils d’assauts simultanément, il est trop fort. Avec ça, on dézingue du monstre à tout-va mais ce n’est pas tout, car sur certaines créatures, les armes à feu sont inefficaces. La seconde arme de notre héros, une épée à deux mains, devrait arranger tout ça. Un peu délicate à utiliser au début (il faut locker l’ennemi puis le stick analogique droit pour trancher dans toutes les diagonales possibles), elle se révèle très rapidement indispensable et bien plus fun que les pétoires habituelles. Bryce devient cependant plus vulnérable car moins mobile et le combat devenant plus rapproché.

Des membres à part entière

L’utilisation des membres, plutôt accessoire au final peut toutefois se révéler utile. Vous devrez jeter votre tête dans des conduits d’aération pour débloquer l’avancée dans le jeu, et lancer vos bras pour attirer les gros chiens un peu plus loin. Le mieux étant lorsque ce bras lancé est accompagné d’une grenade, cela augure un petit nettoyage sympathique en attendant la prochaine vague. Les ennemis reviennent à l’infini puisqu’ils sortent d’un gros œuf souvent à l’écart de l’action. A vous d’éclater cet œuf pour stopper le flux ennemi et éliminer ceux qui restent. Les créatures ne sont pas très variées mais en nombre conséquent. Vous croiserez des gros chiens pros de la décapitation, devenant ensuite plus gros ou enflammés. Vous rencontrerez également une sorte de nain avec bouclier qui attire les objets aux alentours avec son ventre pour vous les envoyer dans la tronche. Mon préféré reste cet espèce de monstre à trois pattes avec une lame géante en guise de tronc. Autant vous dire que ça coupe, car ils évolueront aussi pour remplacer leur lame par des mitrailleuses ou des lance-missiles. Voici le bref topo d’un combat. Quelques chiens arrivent, puis les coupeurs de tête, suivis de leurs frères aux mitrailleuses. On rushe dessus mais en chemin on perd un bras ou une jambe puis la tête, qu’il faut rapidement rapporter au corps pour ne pas se faire manger. Sympathique ambiance, parfois brouillonne mais ça défoule.

À en perdre la tête

Et bizarrement, même si NeverDead est assez répétitif, on apprécie y jouer et rejouer par petites sessions intensives. Pour accompagner tout ça, Bryce gagne des points d’expérience, qui lui serviront à s’acheter de nouvelles compétences à placer dans une liste qui limite leur nombre. Ainsi, vous pourrez améliorer votre charge à l’épée, sauter plus loin, avoir un bullet-time qui s’active lorsque le danger est proche. Au début assez déroutant, il se fond bien dans l’action et donne du style aux combats. Un système simple mais bien trouvé qui suffit à nous tenir dans le jeu. L’histoire quant à elle, résumée au début se contente d’être une suite de missions dans des lieux différents, le tout entrecoupé de flashbacks sur le passé de Bryce. On apprécie aussi l’ironie des dialogues, certains échanges et personnages se voulant volontairement très caricaturaux, mais c’est ce qu’on aime. On pense notamment à Nikki Summerfield, jeune chanteuse arrogante que Bryce se charge de mettre en prison car il ne la supporte pas. Un mode multijoueur a également été mis en place, qui gagne d’ailleurs à être joué, on peut s’y retrouver en coopératif à tuer tout ce qui bouge ou sauver des otages. Les deathmatchs sont aussi de la partie, de même que les classiques Capture The Flag. Rien de bien novateur, mais se foutre sur la tronche avec des membres éparpillés aux quatre coins de la map est finalement très plaisant.
NeverDead est un défouloir cynique, plein de second degré et à la durée de vie correcte. Rebellion signe son jeu le plus réussi et on remercie Konami d’avoir pris le risque d’un jeu aussi déjanté. Cependant, l’ensemble est parfois brouillon et répétitif, mais le jeu a un vrai potentiel et gagne à être reconnu.
31 janvier 2012 à 08h53

Par

Points positifs

  • Complètement jouissif
  • Un concept bien trouvé
  • Un potentiel à creuser

Points négatifs

  • Répétitif
  • Combats parfois brouillon
  • Graphismes et effets pas terribles

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