Dans l'histoire du jeu vidéo, il n'existe que très peu de titres sous cette licence arrivés chez nous. On se souvient du moyen
Les Chevaliers du Zodiaque: La légende d'or sur Famicom que certains détracteurs taxent de grosse daube alors qu’il n’était pas si horrible que cela. Un jeu de combat était également sorti sur Playstation 2,
Saint Seiya, Les Chevaliers du Zodiaque : Le Sanctuaire, mais lui non plus ne révolutionnait pas le genre. Les Chevaliers du Zodiaque reste une licence sous-exploitée qui a pourtant beaucoup de potentiel. Quel gâchis !
Dakeshimeta !
Vous vous souvenez de cet énergumène qui est passé plusieurs fois dans la Nouvelle Star pour chanter un truc en japonais, qui était en fait l’intro japonaise de Saint Seiya ? Ok, dans sa bouche ça tenait plus d’une boucherie que d’une chanson. Le jeu, pour vous mettre dans l’ambiance, commence par cette intro comme dans l'animé. On peut alors se délecter les oreilles avec cette musique que tout fan qui se respecte a au moins chanté une fois en Karaoke. D'ailleurs, ce n’est pas seulement l’introduction car tout le jeu va prendre des allures de série animée avec les voix-off résumant les épisodes précédent en début de niveau, la mise en scène particulière des Saint Seiya et la structure du scénario.
Ici, l’histoire contée n’est un secret pour personne. C’est celle des douze chevaliers d’or, à partir de la première maison jusqu’au Grand Pope. Rien en plus, rien en moins. On pourrait pointer du doigt le fait de ne pas avoir mis ce qui se passe avant, comme le tournoi où les chevaliers de bronze se rencontrent, ou encore le combat contre les chevaliers noirs. Cela aurait pu rendre ce premier épisode ( car on se doute qu'il y aura la suite) plus complet. En ne racontant pas le début, le jeu se place directement sur une cible de « fan only ».
Une ambivalence graphique, comme ta mère
Il ne faut pas se leurrer le jeu n'est pas top graphiquement. Les décors sont sommaires et vides, les ennemis sont des clones, et les environnements sont toujours les mêmes. Rien de spectaculaire. Seule la modélisation des personnages est bien faite. Le rendu final est vraiment spécial car ils ont utilisé du Cell-Shading couplée à de la modélisation 3D. On obtient alors un personnage à mi-chemin entre le dessin animé et la figurine en plastique. Le rendu des armures avec les reflets est particulièrement bien fait. Au final on obtient des décors pourris mais des héros pas trop mal faits.
Le jeu est un beat’em all. Vous avancez, des ennemis apparaissent, vous les tuez tous, vous continuez à avancer, etc… Il emprunte donc les mécaniques de ce style de jeu. Vous pouvez utiliser des coups faibles, forts et des coups spéciaux. Vous pouvez sauter, vous mettre en garde et esquiver. Tout comme un
God of war ou un
Bayonetta. Sauf que la liste des combos n’est pas comparable à ces jeux, elle est beaucoup plus pauvre et on en a vite fait le tour.
Mais voila, les développeurs ont trouvé le moyen d’insuffler au jeu un réel dynamisme avec des possibilités propres à l'univers de Saint Seiya. Tout d’abord, la présence du septième sens qui permet de ralentir le temps; vos adversaires bougeront alors lentement pendant que vous continuerez à vous mouvoir à vitesse normale. L'utilisation du Cosmos vous permet quant à elle de vous mouvoir encore plus rapidement tout en décuplant votre force, alors que si vous êtes immobile la touche dédiée vous permet de recharger votre énergie cosmique. Ces deux commandes vont donner un réel dynamisme aux combats les rendant ultra intensifs, surtout si vous êtes en mode de difficulté maximale. Enfin la technique du Big Bang utilisable uniquement contre les boss permet de rendre les combats épiques en permettant de déclencher les techniques ultimes des chevaliers.
Des faux airs de Musou
Le jeu se divise en deux phases. La course pour atteindre la maison de l’un des chevaliers d’or, puis le combat contre ce dernier. Durant la course, de nombreux ennemis tout droit sortis de la guerre des clones vont vous faire face et vous devrez tous les tuer pour continuer à avancer. Cette phase de jeu se présente donc comme un
dynasty warriors sauf que vous ne pouvez vous déplacer que dans un couloir rendant l'exercice extrêmement linéaire. Aucune stratégie n’est donc possible et cette phase de jeu se résume à bourriner tout ce qui se trouve devant vous. Intérêt quasi nul à part apprendre à maîtriser votre personnage, et avoir l’impression d’avancer dans l’histoire comme en étant dans l’animé. En effet, dans la série les héros ont tendance à discuter pendant leur marche interminable d'une maison à l'autre. Dans le jeu c'est pareil ! De vraies commères ! Entre chaque maison vous incarnerez un des 5 chevaliers de bronze, celui correspondant au héros du moment dans l’animé, Seiya pour Aldebaran, Hyoga pour Milo, etc…
Une fois tous les troufions éliminés, vous arrivez logiquement à la maison de l’un des chevaliers d’or où vous allez devoir le combattre. Chaque combat est extrêmement scénarisé. Concrètement vous allez devoir vaincre une fois le chevalier pour avoir droit à une séquence scénarisée, puis le tuer une seconde fois. Selon les besoins du scénario, il vous faudra peut être le terrasser une troisième fois. Les combats contre les boss sont une réelle réussite. Ils sont funs, dynamiques grâce à des mécaniques de jeux très bien faites et chaque boss possède un pattern d’attaque très différent qu’il faudra découvrir pour pouvoir le tuer. Tout ça est très fun, mais, car il y a toujours un mais, comme il n’y a pas de différence fondamentale entre deux phases d’un boss, devoir le tuer 2, ou 3 fois, même pour les besoins du scénario est vite lassant. Au lieu de lui regonfler sa barre de vie à chaque étape, les développeurs auraient dû prévoir les séquences scénarisées en fonction du pourcentage de vie entamé.

Le fil de Thésée
Après chaque niveau, le personnage gagne en expérience et en niveau lui permettant ainsi de renforcer les différentes caractéristiques comme la force, la défense, les points de vie etc. Vous gagnez également des points de compétence permettant de renforcer encore plus les caractéristiques, mais aussi d’acheter des techniques vous permettant de vous faciliter la tache durant les combats. Cela pousse donc à faire et refaire le jeu pour améliorer la puissance des personnages. Mais ne vous inquiétez pas si vous en avez marre de la lourdeur des combats du mode scénario, le mode mission est fait pour vous. Dans ce mode, ou vous aurez le choix d’incarner les chevaliers de bronze mais aussi les chevaliers d’or. Le but est d’enchaîner plusieurs boss. Exit les parcours insipides jusqu'aux maisons et la nécessité de les tuer plusieurs fois. Vous pouvez également vous faire des boss fight à deux, soit avec un ordinateur, soit avec un ami, ce qui est très fun et stratégique car vous pouvez toucher votre partenaire. Il faut donc faire très attention aux techniques employées.
Tout ce que vous entreprendrez dans le jeu vous rapportera des bonus. Que cela soit de nouveaux personnages jouables, les musiques du jeu en libre écoute, la possibilité de voir toutes les modélisations des personnages rencontrés et des photos de figurines que nous avons tous eues à un moment de notre enfance. Si si vous savez les figurines avec les armures détachables ! Le rêve de tout collectionneur. Il nous faut préciser que chaque personnage jouable est unique. Les développeurs ont fait un vrai travail de titan sur ce point. Quel plaisir de pouvoir jouer Shaka et d'exécuter les mêmes techniques que dans la série. Les fans seront ravis.