
On est en droit de se demander pourquoi le jeu se voit réédité sur le Xbox Live Arcade et sur PS Network. Après tout, le jeu n’a pas rencontré le succès escompté à l’époque de sa sortie, du moins au niveau du grand public. Pourtant, de nombreux joueurs amateurs de bonne baston arcade considèrent ce volet de SF comme l’un de meilleurs jeux de baston en 2D, car il est technique, précis, et très très complet. C’est sans doute ça d’ailleurs qui a repoussé le grand public. En ce sens, le jeu ne se veut pas accessible à tous et le temps de maitrise du gameplay peut s’avérer très long, bien que la marge de progression soit constante. En clair, si vous souhaitez vous investir dans le jeu de baston, vous êtes tombé entre de très bonnes mains. En revanche, si vous souhaitez seulement passer le temps à balancer quelques hadoken, vous allez nettement plus souffrir. En plus d’être difficilement accessible, le jeu est très technique et demande une précision quasi chirurgicale. Le jeu inclut notamment la possibilité de parer les coups sans recevoir de dommage, mais pour ce faire il faut être très précis dans le geste et parer au bon moment. Autant dire que si vous connaissez quelques mouvements hasardeux, vous risquez forcément de tomber contre plus fort que vous. Autant le dire tout de suite, Street Fighter III 3rd Strike est un jeu élitiste, à qui Chun-Li ne fait pas peur.

Round 1. FIGHT !
Mais bon, on ne va pas non plus sombrer dans un défaitisme primaire. Le jeu est certes difficile, mais pour peu qu’on s’y attache, on découvre toute la richesse et toute l’énergie qui y sommeille. Car Capcom ne s’est pas contenté de faire un portage vite fait, mal fait. Le jeu propose une tripotée de nouveautés qui valent le détour. Tout d’abord, et le titre est assez évocateur pour le coup, cette version possède un mode en ligne riche. Grâce au système GGPO, vous aurez des parties en ligne endiablées sans lag et sans coup différé, chose primordiale pour un jeu de baston. A moins que votre adversaire en face fasse un ragequit ou sa box se désynchronise (ça arrive aux meilleurs d’entre nous), le jeu est très fluide et l’expérience garde toute sa saveur et tout son jus. Un système de leveling vous permettra d’affronter les joueurs de même rang que vous, afin d’éviter un déséquilibre trop flagrant. Mais si vous avez vraiment du mal, alors je ne peux que trop vous conseiller le Mode Entrainement qui vous permettra de perfectionner vos coups et éviter de mauvaises surprises. Rien en revanche concernant les cloques sur les doigts, désolé. Une fois que vous serez un bon joueur, vous pourrez sauvegarder et partager vos combats sur YouTube, si la frime est votre moteur.
On notera également d’autres nouveautés concernant cette version. Vous avez accès à une boutique regorgeant d’artworks et de musiques remixées en tout genre. Avis aux collectionneurs, vous êtes servi. Le jeu propose également des défis pour les personnages à l’instar de Street Fighter IV. On notera en revanche que rien n’a été fait au niveau du jeu lui-même : le gameplay reste intact, certes, mais vous n’aurez pas non plus de nouveaux personnages. Intact, on vous dit. Enfin, vous aurez une ribambelle de paramètre pour façonner le jeu à votre guise. Vous pourrez ainsi lisser les pixels pour gommer certaines imperfections du passé (n’oublions pas que le jeu date de 1999), ajuster l’écran à votre guise, ou encore paramétrer les options des combats.