Capcom ne s’était en effet pas encore lancé dans la mode actuelle des rééditions H.D.. Ici, la société nippone tente d’écraser la concurrence en proposant un jeu mythique, tiré d’une licence tout aussi incroyable : Resident Evil 4, le grand, le beau, le trop hype. On incarne donc Leon S. Kennedy, un agent dont la mission est de récupérer la fille du président des Etats Unis d’Amérique, kidnappée par une étrange secte dans un coin grisâtre de l’Europe. Très vite, notre beau blondinet va se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un groupe d’individu comme les autres, et que les habitants ont quelque chose de bizarre… Enfin quoi c’est logique, on est dans
Resident Evil, on ne va pas buter des papillons roses et des chèvres unijambistes ! Alors pourquoi aurais-je besoin de vous préciser que l’on va se faire attaquer pas tout un tas de monstres horripilants avec un pauvre 9mm à la main !?
La phobie du fermier
Resident Evil 4, l’original, était sorti fin 2005. Oui, ça remonte à six ans déjà… À l’époque, le jeu avait fait l’unanimité : ça déchire ! Les graphismes étaient somptueux, l’ambiance était stressante, la jouabilité innovante et la durée de vie longue pour un titre aussi varié qu’envoûtant. Aujourd’hui, rassurez-vous, rien n’a changé, c’est toujours aussi génial. Voilà. Je pourrais m’arrêter là puis vous donner un lien vers notre test de
RE4 sur PS2, puisque c’est la même chose, mais comme je risquerai de me prendre une fessée par le patron, l’on va dire que je vais continuer à écrire. Soit ! Pour
RE4 HD,
Capcom ne s’est pas vraiment foulé puisque l’éditeur s’est simplement contenté de foutre un lissage H.D.. Alors oui, c’est surtout l’attrait principal du produit, mais insérer quelques contenus bonus n’aurait pas été de trop, loin s’en faut ! On se retrouve alors avec exactement le même jeu qu’auparavant, une haute définition comme seul ajout. Et pour 20€ en dématérialisé, ça fait mal. Mais fermons les yeux sur ce marketing un poil abusif : si l’on reste objectif, il est inutile de nier que
Resident Evil 4 HD (Xbox Live Arcade) est un excellent jeu. Une véritable perle qui vous tient en haleine pendant une bonne vingtaine d’heures, avec une aventure haletante et variée. Les mécanismes de jeu, bien que vieillissant, conservent une saveur incomparable même pour un néophyte n’ayant jamais touché à la série. Si l’on perçoit pourtant bien que l’esprit
Resident Evil 5 pointe le bout de son nez, on prend un plaisir fou à s’aventurer dans des décors atypiques. En effet, on débutera dans un village fermier embrumé, et l’on s’apercevra que ce volet a pris un tournant plutôt décisif pour la série puisqu’il signe la disparition pure et dure des zombies. Là, les habitants sont possédés par un parasite tout aussi dégueulasse, mais gardent bien l’aspect humain (très dérangé, certes) malgré leur comportement violent et plus réactif que les fameux morts-vivants. Ainsi, vous passerez quelques heures à vous faire poursuivre par des dizaines de fermiers fous, essayant de vous étriper au râteau ou à la dynamite. D’ailleurs, j’aimerais savoir à quoi sert la dynamite dans la vie rurale, et d’où est-ce qu’elle sort, mais nous n’aurons probablement jamais la réponse. Bref, ce n’est qu’à l’aide de votre petit pistolet que vous parviendrez à vous frayer un passage dans la horde d’ennemis, quand celui-ci ne sera pas vide de munitions… ce qui n’est pas denrée rare. En effet, l’aspect « survival » est constant puisqu’entre la vie qui diminue facilement, le grand nombre d’ennemi, et le gameplay rigide mais parfaitement assumé (l’impossibilité de se déplacer en tirant est diablement joussive), il n’est pas rare de se faire découper en deux temps trois mouvements. Et se faire décapiter par la marchande du village, c’est pas trop la classe…
Un cauchemard tout beau tout lisse
S’ensuit un château gothique tout bonnement gigantesque. Ce dernier ressemble à s’y méprendre à celui du premier
Devil May Cry (pour la petite anecdote, sachez que
DMC 1 était à l’origine
Resident Evil 4 ! Finalement, au vu de la tournure très acrobatique du gameplay que prenait le jeu, Capcom a décidé d’en faire une nouvelle licence :
Devil May Cry. C’était en 1999). C’est surtout dans ce grand bâtiment que le titre dévoilera de sa superbe : certains environnements sont magnifiques, le nombre de polygones est franchement élevé pour l’époque et le lissage H.D. est là pour embellir le tout. Cependant, on remarquera un aliasing très (trop ?) présent à certains moments, en plus de quelques textures baveuses. Une haute définition incorrecte donc, mais qui n’empêche pas non plus le jeu d’être techniquement impressionnant. C’est aussi dans ce château que l’on rencontrera le plus de bestioles : des Wolverine immondes aux yeux cousus immondes, des insectes dégueu’ invisibles, des mouches volantes géantes, ou bien encore des boss horriblement stressants… le bestiaire est vraiment redoutable. L’ambiance est également là pour vous souvenir que vous n’êtes pas dans une simple partie de cache-cache. Si elle se veut moins flippante que dans les opus précédents, elle reste néanmoins savoureuse et fichtrement affolante par moment. Bien sûr, la bande-son est là pour renforcer l’horreur, d’autant plus qu’elle est particulièrement efficace et d’une qualité indéniable. On regrettera certains sons pas très nets, donnant un effet de grésillement old-school pas très agréable. Enfin, l’intrigue n’est pas ce qu’il y a de plus scotchant, loin de là : hormis les différents protagonistes charismatiques, l’histoire en elle-même tient sur une feuille de papier cul déjà utilisée et n’est pas bouleversante, ou émouvante. Mais ne crachons pas dans la soupe :
Resident Evil 4 HD (Xbox Live Arcade) améliore un tantinet l’aventure remarquable de l’épisode originel, déjà d’une formidable qualité. Ah mais oui, en fait, il y a quelques trophées à débloquer pour les chasseurs. Malheureusement, ils ne sont pas nombreux et l’absence de Platine pourra en rebuter certains, mais à vrai dire, beaucoup doivent s'en foutre un peu, Non ?