Avant d'aller plus avant dans cette critique, il convient de définir ce qu'est
MotorStorm. Et pour cela, rien ne vaut un petit tour en DeLorean jusqu'au 23 mars 2007, date de la sortie du titre, et de la PS3, en Europe. Essayons de nous remémorer ce qui faisait le sel de ce titre, ce qui le rendait unique. Des circuits tournant tous autour du même thème, le désert, et proposant divers tracés plus ou moins adaptés à un type de véhicule, ces derniers étant très variés, une utilisation frénétique du boost nous permettant d'atteindre des vitesses folles et une physique impitoyable, sévère mais juste. Tel était le cocktail détonnant que nous proposait ce premier
MotorStorm. Les suivants n'allaient que décliner cette recette en apportant quelques nouveautés par-ci par-là, ces dernières étant souvent bien vues. Maintenant accrochez-vous parce que ce
MotorStorm RC ne respecte quasiment aucune de ces règles.
En route pour la révolution MotorStorm
Les circuits sont sans doute, outre le fait qu'on soit aux commandes de voitures téléguidés, ceux qui représentent le mieux ce changement. Pour commencer, ils ont une thématique multiple, c'est à dire qu'elle se divise en plusieurs sous-thématiques. Et si vous ne voyez pas où je veux en venir, sachez que la thématique des circuits de cet épisode n'est autre que
MotorStorm. Ce qui veut dire qu'on a quatre environnements distincts dans ce titre : le désert, une île tropicale, la neige et bien sûr une ville dévastée. Et si retranscrire les circuits à cette échelle n'est pas forcément évident à première vue, force est de constater que les petits gars d'
Evolution Studios ont bien su retranscrire l'ambiance des différents épisodes de la série. On regrettera simplement de ne pas voir d'éléments de décor s’effondrer ou exploser dans les circuits dédiés à Apocalypse. Les développeurs semblent avoir privilégier la lisibilité de l'action au spectacle, et c'est sans doute mieux comme ça. Un autre point qui tranche radicalement avec les autres volets de la série est qu'il n'y a pas de chemins annexe à prendre ou non suivant le véhicule qu'on pilote. Peu importe que vous conduisiez un buggy, une voiture de rallye ou un semi-remorque, vous prendrez tous le même chemin. Et pour finir, le boost a purement et simplement été supprimé.
Mini MotorStorm
Côté véhicules mis à disposition, mis à part leur miniaturisation, on constate aussi quelques changements. Le premier est la disparition des quads et des motos. Ce qui nous laisse quand même pas mal de catégories de véhicules, voyez vous même : supermini, monster truck, camionette, buggy, rally car, semi-remorque, muscle car et supercar. De ce côté là,
MotorStorm RC est bien fourni, d'autant plus que chaque type de véhicule a des caractéristiques propres. Ainsi, les muscle cars sont toutes indiquées pour les défis dérapage, les monster trucks vous permettront de rouler sur vos adversaires, non sans mal, s'ils ont l'outrecuidance de vous barrer la route alors que les supercars sont diablement rapides et difficiles à maîtriser. Au final, presque tous les types de véhicules se retrouvent à armes égales, les supercars étant les seules à être vraiment au dessus du lot, à condition de parvenir à les dompter, bien évidemment.
Micro Machine Returns
Bien que le comportement des divers véhicules proposés soit plutôt réaliste et simple à appréhender, la conduite est particulière. Et cela pour la simple et bonne raison que parmi les vues proposées, aucune ne nous place derrière ou dans le véhicule. Les quatre caméra que le titre nous propose sont placées au dessus du circuit, offrant une vue de 3/4 sur le circuit et proposant un angle plus ou moins resserré sur votre voiture. Totalement cohérent avec la thématique des véhicules radioguidés, ce choix pourra s'avérer perturbant pour les plus jeunes. Les autres se rappelleront avec délectation les heures passées sur des titres comme
Micro-Machine et tous ces titres en vue de dessus qui datent d'une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et ces derniers devront composé avec une contrainte imposée par ce choix : lorsque votre voiture va vers le bas de l'écran, la direction est inversée. Mais les développeurs ont trouvé une parade en proposant deux types de contrôles. Le premier propose une gestion de la direction dite classique : quand vous poussez le stick vers la gauche ou la droite, votre bolide tourne vers SA gauche ou SA droite. Ce qui vous soumet à la petite difficulté citée plus haut. Mais on a la possibilité de choisir une option alternative qui fait que le véhicule se dirigera toujours dans la direction vers laquelle est pointée le stick. À chacun de voir quelle configuration lui convient le mieux.
Les fous du volant
Pour ce qui est des modes de jeux, on retrouve le classique mode festival, qui propose donc quatre séries d'épreuves distinctes regroupées en fonction de leur environnement. On a quatre types d'épreuves : la course simple, le contre la montre et le drift qui sont des classiques, mais aussi la poursuite, qui consiste à dépasser un certain nombre de véhicules avant la fin du temps imparti. A la fin de chacun de ces défis, on vous attribuera, si vous êtes dans les trois meilleurs chronos, entre une et trois médailles. Ces dernières vous permettront de débloquer d'autres épreuves, des véhicules et de nouvelles zones dans votre terrain de jeu. Il vous faudra au moins une médaille dans chaque épreuve pour débloquer 'accès aux épreuves supercar. Sympa et franchement bien foutu, le mode festival est malheureusement trop court, environ 3h de jeu, plus si on souhaite masteriser le titre, et globalement trop facile. Seules les épreuves de drift et celles impliquant les supercars proposent un réel challenge.
Pour ce qui est des à-côtés, le mode terrain de jeu permet de faire le fou dans un environnement propre à ce mode qui se divise en plusieurs zones parmi lesquelles on retrouve un skate park et un terrain de basket. On a aussi droit à du contre-la montre et à du multi en ligne. Mais ce dernier ne propose pas d'affrontement direct. Dans les faits, le jeu vous informe lorsqu'un joueur bat un de vos temps sur une des épreuves du mode festival, vous avez alors la possibilité de rejouer l'épreuve pour battre le fantôme du dit joueur. Pour ce qui est du muti off-line, seule la version PS3 propose de jouer jusqu'à 4 dans son salon. On regrette amèrement qu'il ne soit pas possible d'ajouter un joueur via la Vita, la fonctionnalité crossplay du titre se limitant à un transfert automatique des sauvegardes entre les deux versions du titre.