Quand on vous dit David Jaffe, vous pensez directement à Kratos,
God of War et tout le tralala. Pourtant, avant de revoir la mythologie grecque à sa façon, David Jaffe avait été à l’origine d’une autre exclusivité
Sony nommée sobrement
Twisted Metal. « Qu’est ce donc ? », demanderont certains joueurs impatients de connaître la vérité derrière ce complot. On pourrait résumer le jeu ainsi : une sorte de
Mario Kart sous amphétamines. Ou un
Destruction Derby biberonné à l’humour noir. Bref, David Jaffe donnait déjà dans le bourrinage. Le concept du jeu est simple : des véhicules en tous genres, des armes aussi variées (missiles, mitraillettes, mines… ) et des arènes où il faut détruire ses ennemis dans la joie, la bonne humeur et le sang. Du stock-car mais sans aucune limite (déjà que le stock-car est assez libre). Le tout dans le cadre d’un tournoi nommé Twisted Metal organisé par le diabolique Calypso. Il promet au gagnant d’exaucer son vœu le plus cher. D'où une participation assez importante. Surtout du côté des parias. La saga a convaincu les américains mais se fait plus discrète de ce côté de l’Atlantique.
Les maisons de banlieue sont vos ennemies
Pourtant, le concept est fun à souhait et est grandement respecté pour ce retour sur la PS3 par le studio de David Jaffe,
Eat Sleep Play. Le jeu de la rédemption en Europe ? Ce test va apporter un début de réponse. Le jeu propose, dans différents modes, sur lesquels ce test va revenir ensuite, des joutes à la mort à bord de véhicules surarmés et conduits par des psychopathes. Ce concept seul ferait baver n’importe quel joueur aux instincts plus que douteux. D’autant plus que les battles sont dynamiques, plutôt lisibles et bigrement fun. De plus, elles prennent place dans des lieux décalés par rapport au propos du jeu : un quartier résidentiel californien, une simili-New-York à l’époque de Noël ou bien les toits de Los Angeles. Tous les décors y sont majoritairement destructibles. Foncer dans une maison de banlieue américaine est aussi marrant que de saccager un magasin de jouets. La physique des voitures est loin d’être réaliste mais le plaisir vient aussi de là. Vous pourrez effectuer des dérapages à tout va ou bien mitrailler un ennemi alors que vous roulez en marche arrière à toute berzingue. A cet égard, les véhicules ont chacun des spécificités assez marquées dans les domaines de la vitesse, de la résistance ou des armes spéciales. Crimson Fury foncera à toute allure alors que Darkside sera un véhicule plus adapté pour résister lors d’une bataille d’endurance. Du camion à l'hélicoptère en passant par la moto, les véhicules sont assez nombreux pour varier les plaisirs. Il en est de même pour les arènes. Elles sont vastes, bien construites et toujours sur plusieurs niveaux. On a l’impression d’être dans un parc d’attraction. Le joueur a aussi la possibilité de limiter l’arène à telle ou telle zone. Dans le genre « Il y a de quoi faire », les armes sont bien loties. Le choix est là et chaque véhicule a aussi un pouvoir spécial, qui doit être rechargé après chaque utilisation, et même une version alternative de ce pouvoir. En revanche, les fans seront déçus du nombre de personnages : ils ne sont que 4 à être vraiment présents dans cet opus.
Le jeu souffre néanmoins de quelques errements un peu rédhibitoires. En premier lieu desquels, une répétitivité dans le gameplay. On roule à fond, on chipe des armes et on défonce la gueule des autres concurrents. C’est fun mais il ne faut pas en abuser car on peut vite se lasser. Le jeu sera donc plus adapté pour des sessions relativement courtes. Même si le jeu est plutôt simple, la prise en main nécessitera un petit temps d’adaptation et un passage par le tutoriel du jeu pour déchiffrer les multiples informations sur l’écran. En effet, ce dernier est un peu fouillis.
Affreux, sales et méchants
Maintenant, passons aux choses sérieuses. Qu'est-ce qu’il y a comme modes dans cette belle galette souriante ? En première ligne, un mode solo qui N’EST PAS une mise en bouche pour le multijoueur. Un vrai mode solo, certes court (environ 8 heures), mais assez difficile. Preuve en est avec les difficultés proposées : normal, difficile et dément. A ce moment-là, le novice en
Twisted Metal se dit : « Pas de mode facile, je vais prendre le mode normal ça devrait aller. »
2 heures plus tard…
« Mais pourquoi c’est aussi duuuuuuuur ? ». Ne vous méprenez pas. Ce petit interlude théâtral est là pour vous signifier que vous rencontrerez du bon défi et pas du défi insurmontable. D’autant plus que le fun permet de faire passer la pilule. Les habitués pourront se lancer en mode dément ou difficile, ils en auront pour leur argent. Un regret pour ce solo (en plus des défauts susnommés) : l’intelligence artificielle est perfectible. Même si elle ne s’acharne pas trop sur nous, elle s’acharne quand même assez pour frustrer d’autant plus que, lors de notre test, nous n’avons jamais vu une IA tuer une autre IA. Elles se tirent dessus mais jamais de quoi passer ad patres. Pour le reste, ce mode alternera entre les différents types d’affrontements (deathmatch, courses, bombe nucléaire… ) et propose quelques boss assez impressionnants comme l’Iron Maiden. Des scénarios seront proposés pour les personnages comme Sweet Tooth, Mr Grimm ou bien Dollface. Il ne seront pas ultra développés mais seront bien plaisants pour les fans puisqu’ils reviennent sur les origines des persos avec un humour noir bien senti. En revanche, les cinématiques avec de vrais acteurs dans des faux décors font un peu trop cheap malgré la volonté affichée de se la jouer série B. A côté de ce mode histoire, le mode défi en solo permet de faire des deathmatch ou des parties d’endurances contre des bots. Amusant, mais il vaut mieux se diriger vers le mode multi pour cela.
Du metal guère solide
Et qu’en est il de ce mode multijoueur ? Il est plus efficace que le solo. Il peut aussi bien se jouer en ligne qu’en local. Les deux modes proposent à peu près les mêmes jeux. Sachant que pour certains d’entre eux, le seul moyen d’y jouer à deux, c’est d’y jouer en ligne contre d’autres joueurs connectés. Notamment pour les jeux en équipes. On trouve donc du deathmatch à toutes les sauces ou un mode chassé, où un joueur est la proie de tous les autres. Le tueur de la proie devient alors le nouveau chassé et ainsi de suite. Un mode dernier homme debout est également au programme où, comme son nom l’indique, il faut être le dernier joueur debout, ou du moins sur ses roues. Tous ces modes ont un équivalent en équipe qui transforme un peu la donne. Malgré ces divers modes, vos actions sont plus ou moins les mêmes que dans le mode solo. Répétitivité se conjugue donc aussi avec multijoueur. Sauf pour bombe nucléaire. Il faut capturer un chef du clan ennemi pour le sacrifier et lancer ainsi un missile nucléaire sur leur statue. Le multijoueur en local propose, quant à lui, un mode histoire en coop. Ce qui est toujours fun. Malheureusement, pas de courses au programme du multijoueur.
Mais les temps d’attente en multijoueur gâcheront un peu l’expérience. Il y a, tout d’abord, ceux, classiques, qui arrivent quand on rejoint une partie en cours. Normal mais il aurait été de bon aloi de nous faire assister à la session. Mais l'attente se fait aussi sentir soit pour réunir le nombre de joueurs nécessaires à la partie, encore une fois c’est normal, soit en attendant le début de la partie alors que le nombre de joueurs requis est laaaaaaargement atteint. Cela est surement dû au fait que c'est un des joueurs qui lance la partie. De plus, entre temps des joueurs étaient repartis faisant passer le nombre de joueurs en dessous du nombre requis. Bref, encore de l’attente. Quelques erreurs de connexion viennent un peu gâcher l’expérience malgré un patch déjà sorti. Mais les équipes d'
Eat Sleep Play y travaillent. Un petit mot des graphismes qui sont passables. Ni moches, ni ultra beaux, ils sont de bonne tenue et restituent une ambiance glauque parfaite pour
Twisted Metal. Mais dans une partie de
Twisted Metal, on n’a pas vraiment le temps de voir le décor.